La coop des masques démarre la production

18 janvier 2021 à 14h48 - Modifié : 13 octobre 2021 à 10h34 par Dolorès CHARLES

HIT WEST
Crédit : Jules Housseau

Dès mardi (19 janvier), on va de nouveau produire des masques en France, notamment à Grâces près de Guingamp, à une quarantaine de km de Plaintel là où, justement, une usine en fabriquait jusqu'à sa fermeture en 2018.

Lorsque la pandémie de COVID-19 est arrivée deux ans après la fermeture de l'usine bretonne de Plaintel, le pays entier s'est retrouvé avec des stocks de masques vides et l'obligation de recourir aux importations. C'est pour éviter une nouvelle déconvenue qu'une coopérative, la Coop des masques, a été créée en quelques mois en Bretagne. Objectif : fabriquer 45 millions d'unités par an dans un premier temps. Patrick Guilleminot, le directeur général, au micro de Jules Housseau :

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« C'est venu du collectif suite à la fermeture de l'usine de Plaintel, Honeywell, qui était le leader français de fabrication de masques implanté en Bretagne qui a fermé pour des raisons purement mercantiles, les propriétaires ont voulu aller dans des pays à bas coûts... Et au moment de la pénurie, on se retrouve à ne plus avoir de masques et obligé d'en faire venir de pays lointains. Donc gros mouvement collectif qui a réclamé la réouverture d'une usine pour une production locale et une consommation locale, ce qui a abouti à la coop des masques bretonne et solidaire. »

Une coopération / coopérative qui s'est fixée comme mission de faire travailler tout le monde, avec notamment un tiers des effectif en situation de handicap. Patrick Guilleminot :

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« Dès le départ on a sollicité Cap emploi, la branche reconnaissance de travailleurs handicapés de manière à avoir une mixité sociale complète des salariés. Que ce soit homme-femme. Au niveau de l'échelle des âges, on a une moyenne qui se trouve aux alentours de 41 ans. Le plus jeune a 20 ans et la plus âgée 57 ans. Et aussi des personnes un ^peu secouées par la vie, qui étaient restées sur le carreau. On a demandé aux missions locales de nous envoyer des candidats pour pouvoir donner la chance à tout le monde. »

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Il y a quelques jours les 21 premiers salariés, dont un tiers sont donc en situation de handicap, sont venus visiter le site et signer leur contrat de travail, non sans fierté de contribuer à un projet de relocalisation. Nourdine est l'un d'entre eux :

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« Je suis content de faire quelque chose qui a un sens, on fabrique des masques pour tout le monde c'est super intéressant. C'est vrai que de relocaliser tout ça ici en France pour ça c'est très bien. Au lieu que ça se fasse ailleurs, au moins c'est fabriqué en France, on sait ce qu'on porte et ce qu'on fait, c'est mieux pour les gens. J'ai été chef d'équipe en nettoyage aussi donc j'ai eu pas mal de personnes handicapées que je devais former, mettre en place, en poste, et ça ne me pose aucun problème. Je suis même content de travailler avec de telles personnes ... »

A ce jour, une cinquantaine de partenaires, dont 20 collectivités bretonnes, ont adhéré à la Coop des masques, sans compter les 1 500 citoyens actionnaires. De quoi presque boucler le budget total de 5,6 millions d'euros.