Vendée Globe : des tests Covid pour les skippers

2 novembre 2020 à 10h20 par Alexandra BRUNOIS

La crise sanitaire et ses conséquences sur le Vendée Globe⬦ avec deux tests covid pour chacun des skippers et un départ à huis clos. Le sentiment du breton Jérémie Beyouà quelques jours du départ.

HIT WEST
Crédit : Hit West (Archives)

Les 33 skippers en lice pour la course autour du monde en solitaire, sans assistance et sans escale, sont stressés ce matin… Ils vont devoir passer un test covid ce lundi et un 2ème vendredi… en cas de positivité de ce test, ils ne pourront pas prendre le départ de la course dimanche à 13h02 des Sables d’Olonne…

Le Morbihannais/Breton de 44 ans Jérémie Beyou, vainqueur de la seule course préparatoire cet été, la Vendée Arctique, est l’un des grands favoris de cette édition 2020 du Vendée Globe. Sur le podium il y a 4 ans (il a terminé 3eme), le skipper de « Charal » a faim de victoire, avec un bateau « dernière génération » présenté comme une fusée sur l’eau…

Une seule chose pourrait l’empêcher de prendre le départ dimanche, un test COVID positif sur cette dernière semaine, ce qui n’est pas sans le stresser…

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« C’est un peu angoissant… il y a deux tests, l’un à J-6 et l’autre à J-2… déjà si le test à J-6 est positif, c’est quand même déjà très compromis pour la participation au Vendée Globe. C’est pour ça qu’avec l’équipe Charal, on a décidé de confiner une semaine plus tôt. Néanmoins, il y a ce stress de passer le test et l’obligation d’être éloigné de son bateau pendant quasiment deux semaines ce qui n’est pas si simple à vivre ».

Le départ dimanche s’annonce particulier en l’absence de public sur les pontons de Port Olonna et le long du chenal des Sables d’Olonne…

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« C’est évident décevant, c’est une fête qui a lieu tous les 4 ans donc on n’aimerait pouvoir la partager avec tout le monde… donc on va se satisfaire déjà que la course ait lieu… on va essayer de fournir le plus beau spectacle pour qu’au moins les gens puissent d’évader du quotidien… on espère que pour le retour il puisse y a avoir du monde sur les digues des Sables ».

Le paradoxe de ce Vendée Globe : les marins vont trouver en mer une liberté que les contraintes du confinement ne permettent plus à terre...

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« On va laisser derrière nous des gens confinés, on espère que quand on va revenir tout ça sera un mauvais souvenir, c’est peut-être un peu égoïste mais souvent quand on prend la mer, on laisse derrière soi tous les soucis de terriens… en général on ne prend pas beaucoup de nouvelles de la terre et il y a beaucoup de gens qui aimeraient avoir ce luxe surtout en ce moment, de pouvoir partir sur une autre planète… nous on a cette chance … on va essayer de profiter de ça à sa juste mesure ».

Si les bateaux se ressemblent tous (des monocoques Imoca), chaque marin garde aussi quelques secrets vis-à-vis de la concurrence…

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« Evidemment on ne se dit pas tout… ce qui est visible est visible, ce qui est à l’intérieur on ne le voit pas… comme le choix des voiles embarquées… des choix stratégiques sur des voiles de portant ça tu le découvres souvent qu’une fois en mer avec les différences de vitesse. Il y a plein de petites choses cachées, de petits détails… ça fait partie du jeu ! ».

Entre les favoris [Jérémie Beyou, Thomas Ruyant, Alex Thomson ou Charlie Dalin], la victoire pourrait se jouer à quelques détails…

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« C’est un peu la course ultime… on ne peut pas faire plus simple et plus compliqué à la fois… mais ça reste une régate avec une ligne de départ, des adversaires, de la stratégie, de la météo, la gestion du bateau, de sa lucidité, de sa forme physique, de la préparation en amont… dire quels détails va faire la différence c’est hyper compliqué, il faut être très complet sur tous les départements pour arriver à sortir en tête et avoir un petit peu de chance en plus ».

Des propos recueillis par Simon Reungoat