Un début de sécheresse habituel en Pays-de-la-Loire

27 juillet 2020 à 9h49 par Emilie PLANTARD

Les préfectures de Loire-Atlantique, Vendée et Maine-et-Loire mettent régulièrement leurs cartes de restrictions d'eau à jour. La sècheresse est habituelle dans ces territoires à cette époque et les agriculteurs doivent s'adapter. C'est le cas de Florent Mercier, éleveur en Anjou.

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Crédit : @GAB44

Si la Bretagne est encore épargnée par la sécheresse, 3 des 4 départements des Pays-de-la-Loire subissent actuellement des restrictions d’eau. Il s’agit de la Mayenne, la Loire-Atlantique, la Vendée et le Maine-et-Loire. Des arrêtés préfectoraux qui concernent les particuliers mais également parfois les agriculteurs, mais qui sont habituels en cette saison. A Bouchemaine (49), Florent Mercier est éleveur de vaches laitières en agriculture biologique. Il connaît parfaitement le climat de sa région et a déjà récolté au Printemps ce qui servira à nourrir les bêtes plus tard, quand le temps sera trop sec.

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"Idéalement pour être éleveur laitier, il faut être dans le Finistère. C’est plus arrosé, l’air est plus humide, les vaches elles ont de l’herbe toute l’année. Les éleveurs ici, ils font tous des stocks importants, de foin, les collègues, de l’ensilage… Ça permet de passer l’hiver, et l’été parfois, il n’y a pas d’herbe pendant 2, 3 ou 4 mois. Et bien souvent, par contre, on a des sècheresses qui se prolongent à l’automne."

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Un début d'été pas forcément inquiétant

Ces mesures de restriction d’eau n’ont donc rien d’exceptionnel à cette période dans le Maine-et-Loire ; Cependant, après de piètres récoltes de blé, certains agriculteurs redoutent que le maïs ne soit pas assez irrigué… Florent Mercier, lui, n’est pas particulièrement inquiet, tant que cette période ne s’étire pas trop dans le temps.

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"Nous on passe à priori, puisqu’on a du stock de fourrage en conséquence mais il ne faudrait pas que l’automne soit sec aussi, pour qu’i y ait la repousse d’herbe à l’automne et qu’on ne consomme pas trop notre stock de fourrage à l’automne. Et comme nous on n’a pas de maïs, on n’a pas ce stress."

Les agriculteurs s'adaptent au climat

Près d’Angers, la météo est souvent sèche et chaude en été. Cependant, pour éviter de devoir irriguer les champs, Florent Mercier et ses confrères travaillent à s’adapter au mieux à ces conditions climatiques. Pas de maïs donc, mais de l’herbage, moins gourmand.

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"Nous notre stratégie c’est d’aller vers des espèces qui sont plus résistantes au sec, à la température. On travaille sur la luzerne, sur une plante qui est moins connue, le lotier, qui est une petite légumineuse donc elle se nourrit avec l’azote de l’air, il n’y a pas besoin de mettre d’engrais chimiques, et cette petite plante nourrit très bien les vaches et elle résiste très bien au sec. On a sélectionné des variétés paysannes, et on sème celles qui ont survécu aux aléas du climat."

Des réflexions communes

L’agriculteur angevin participe régulièrement à des groupes de réflexion organisés par le GAB, le Groupement des Agriculteurs Biologiques. Ils n’hésitent pas à pousser assez loin les expérimentations, en utilisant des ressources locales.

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"On sait qu’avec le changement climatique, un des meilleurs alliés ce sont les arbres. Cultiver des arbres dans les champs, par exemple on peut nourrir les animaux avec les feuilles d’arbre, c’est très nutritif. Et plutôt que voir l’arbre comme une concurrence des cultures, au contraire. Ca fait de l’ombre, ça permet aux plantations de mieux passer les périodes de canicule, et ça fait des feuilles vertes au moment où il n’y a plus d’herbe dans les champs. On coupe les branches d’arbre, on les laisse au sol pour que les animaux les mangent et on utilise le bois pour faire des copeaux pour la litière des animaux l’hiver."

Les moissons 2020 de blé touchent actuellement à leur fin et la récolte n'est pas particulièrement bonne. La pluie printannière est cette fois pointée du doigt.