Rennes : pour une métropole plus démocratique !

3 mars 2020 à 14h09 par Alexandra BRUNOIS

Plus de démocratie dans le fonctionnement de Rennes Métropole : c'est ce que réclame une vingtaine de maires du Pays rennais. Reportage de Ronan Le Mouhaër.

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Crédit : Hit West

Les 15 et 22 mars prochain, vous serez appelés à élire le maire de votre commune. En plus de sa ville, il siègera peut-être dans une communauté de communes ou une métropole. Des instances méconnues mais aux missions pourtant très concrètes. Elles peuvent gérer les transports en commun, la voirie, l’eau ou encore la construction de logements. Mais à Rennes Métropole, dirigé par le Parti socialiste, une vingtaine de maires (sur 43 communes) réclament plus de démocratie dans le fonctionnement de l’institution.

UN DESEQUILIBRE ENTRE RENNES ET LES AUTRES COMMUNES

Grégoire Le Blond, maire UDI de Chantepie et candidat à sa réélection, pointe notamment du doigt un déséquilibre entre Rennes et les autres communes

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"Il y a des communes plus favorisées que d'autres parce que chaque commune a son identité et son positionnement géographique. Beaucoup d'habitants ne savent même pas où se trouve le siège de Rennes Métropole. Les habitants ont tendance à considérer que la métropole c'est quelque chose de loin, de gros et d'un peu technocrate. Pour que chaque habitant se sente représenté et s'approprie la métropole, il faut que les élus des communes, notamment les maires, puissent eux aussi participer à des responsabilités opérationnelles. Si on n'arrive pas à conserver le fait que le président de la métropole ne soit pas le ou la maire de Rennes, ça ne pourra que s'aggraver".

Pour Grégoire Le Blond, maire UDI de Chantepie et candidat à sa réélection, il est par exemple important de dépasser les clivages politiques dans les prises de décisions.

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"Les plus petits intercommunalités ont gardé à l'esprit le fait qu'elles sont ensemble pour faire à plusieurs que ce qu’elles ne peuvent pas faire toutes seules. Je crois beaucoup à une gouvernance partagée au-delà des étiquettes. Le fait d'avoir créé en 2014 des groupes politiques à la métropole est de mon point de vue une mauvaise idée. Quand il s'agit de faire, en commun, par exemple, une école de musique, elle n’est pas de droite, de gauche ou du centre l’école de musique. C'est la raison pour laquelle nous avons souhaité que notre groupe puisse accueillir des candidats et des maires d'horizon politiques différents".

LE MODELE ACTUEL DONNE DE LA VOIX AUX 43 MAIRES

André Crocq, vice-président de Rennes Métropole et élu à Chavagne, défend, lui, le modèle actuel qui donne une voix à chacun des 43 maires.

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"Les maires, en conférence des maires qui reste l’instance essentielle dans la vie d'une intercommunalité, construisent à chaque début de mandature cette gouvernance. Donc elle est partagée et ne tombe pas du haut : un maire égale une voix. La gouvernance, on l’a approfondie dans cette mandature avec des comités de secteurs qui ont amené cette proximité qui était recherchée par les communes. C'était d'autant plus nécessaire qu’un certain nombre de compétences de proximité, comme la voirie par exemple, ont été transférées des communes à la métropole. Cela nécessitait une gestion de proximité.
André Crocq, vice-président de Rennes Métropole et élu à Chavagne, défend le modèle actuel. Pour lui, les rennais ne sont pas plus avantagés que les autres".

André Crocq, vice-président de Rennes Métropole et élu à Chavagne, défend le modèle actuel. Pour lui, les rennais ne sont pas plus avantagés que les autres.

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"L'essentiel de la population n’est pas dans la ville centre à Rennes Métropole, mais dans les 42 autres communes. Les élus rennais ne sont pas majoritaires. Et en plus, dans la représentation des rennais, une partie de ces élus sont issus des rangs de l'opposition. On voit donc que dans la composition de l'assemblée le poids des élus de la ville centre ne fait pas la décision. En conférence des maires, là où les grandes orientations se prennent, la question de la ville centre n’est même pas posée. On construit ensemble les politiques métropolitaines en recherchant à chaque fois une large adhésion et souvent le consensus".