Perturbateurs endocriniens : deux villes de l’Ouest s’engagent

10 décembre 2019 à 16h44 par Emilie PLANTARD

Les 2 communes de Nantes et Le Pellerin viennent de signer une charte « Villes et territoires sans perturbateurs endocriniens ». Un engagement à lutter contre ces substances toxiques dans les espaces publiques.

HIT WEST
Crédit : Reseau Environnement Santé

Cette « charte des villes et territoires sans perturbateurs endocriniens », la ville de Nantes l’a signée en octobre dernier, Le Pellerin il y a quelques jours seulement. Les 2 communes font partie des 200 territoires à avoir effectué cette démarche proposée par l’association Réseau Environnement Santé, l’association qui avait fait interdire le bisphénol A dans les biberons en 2010 et dans tous les contenants alimentaires en 2011. Le combat de cette dernière est désormais plus largement celui de la lutte contre les perturbateurs endocriniens, ces « substances capables d’interférer avec notre système hormonal » selon l’ANSES. Le maire du Pellerin, Patrick Gavouyère, y est particulièrement sensible et a tenu à ce que la commune s’engage, via la signature de cette charte.

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"J’ai constaté qu’à l’époque de mes enfants –j’ai 71 ans- il n’y avait pas beaucoup d’enfants qui avaient de l’asthme ou des allergies alimentaires. Et aujourd’hui, je le vois en tant que maire car on est informés des cas d’asthme ou d’allergies alimentaires, il y a des protocoles qui sont mis en place avec les écoles quand c’est le cas, j’ai constaté que c’était de plus en plus fréquent. Donc forcément il doit y avoir une cause extérieure. Peut-être pas une seule cause, mais probablement un effet dû à l’environnement de l’enfant. Le but (de cette charte), c’est de changer ce qui peut être changé dans les différents composants de notre univers. Ça peut être les contenants de la cantine, le nettoyage à l’ozone, sans désinfectant et sans détergents, des surfaces qu’on nettoie dans les locaux scolaires. Ça a pour but de limiter les effets de ces perturbateurs endocriniens, en en réduisant le nombre, en en réduisant l’effet cocktail."

Des gestes concrets

La charte a donc pour objet de « protéger la population et les écosystèmes de l’exposition aux perturbateurs endocriniens », en interdisant aux signataires des produits phytosanitaires et biocides, en réduisant l’exposition aux perturbateurs endocriniens et en informant la population. Au Pellerin, cette charte a déjà une traduction concrète :

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"Les cruches à eau que nous pouvions avoir dans nos restaurants scolaires, elles étaient en plastique, nous les avons remplacées par une matière d’origine végétale. Nous avons un nouveau pôle associatif et culturel qu’il a fallu meubler avec des chaises. Nous n’avons pas pris de chaises en bois parce qu’il y a des vernis, pas de chaises métalliques peintes parce qu’il y a des perturbateurs endocriniens dans la peinture, donc nous avons fini par acheter des chaises en aluminium. Nous avons décidé de remplacer tous les détergents et désinfectants par un nettoyage à l’ozone qui a les mêmes vertus que les chimiques."

Un réseau de villes et territoires

S’il n’est pas toujours simple de définir où se trouvent les perturbateurs endocriniens, l’association Réseau Environnement Santé propose aux collectivités un accompagnement. Car face à cet enjeu, les interrogations peuvent être nombreuses :

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"Le fait de faire partie d’un réseau, ça permet de se rapprocher des 200 autres communes. On leur demande comment vous avez fait ? Ou est-ce que vous avez trouvé tel produit ? Qu’est-ce que vous avez comme pratique de nettoyage dans vos communes... ? C’est aussi ça l’intérêt de cette charte, c’est de faire partie d’un réseau et de s’épauler entre communes pour essayer d’améliorer la situation."

Hier les députés se sont prononcés en faveur d’un pictogramme « déconseillé aux femmes enceintes » à apposer sur des produits contenant des perturbateurs endocriniens !

Pour en savoir plus et signer la charte, les collectivités sont invitées à envoyer un mail à contact@reseau-environnement-sante.fr