Nouvelle évacuation de migrants à Nantes

8 octobre 2019 à 12h56 par Emilie PLANTARD

Une nouvelle évacuation d'évacuation a démarré, tôt ce matin, au gymnase Jeanne-Bernard de Saint-Herblain près de Nantes. L'Etat doit recenser les personnes qui y sont hébergées de manière très précaire.

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Crédit : Agnes Clermont sur Twitter

Il était 6H30 ce matin lorsque les policiers et les agents de l’Etat ont procédé à l’évacuation d’un gymnase transformé en squat depuis un an, qui abrite entre 7 et 800 personnes. Cette action fait suite à la demande du tribunal administratif à l’Etat de reprendre la gestion du site. La première étape a donc démarré ce matin par le recensement de toutes les personnes présentes. La veille par téléphone, François Rebours, membre du bureau local de la Cimade, association d’aide aux migrants, nous expliquait qui se réfugiait dans ce squat.

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"Vous avez des profils divers de demandeurs d’asile, vous avez des réfugiés, des gens qui ont un statut administratif, que la France s’est engagée à protéger vous avez même des ressortissants français, qui vivent sur le site, qui semblent trouver ici un peu de protection plutôt que d’être à la rue, vous avez forcément des personnes sans papier en cours de régularisation… Vous avez des enfants… C’est vraiment des profils divers. On parle de 800 migrants mais derrière ça c’est vraiment des situations individuelles qui sont différentes d’une personne à l’autre."

 

Le gymnase : Un site vétuste 

Le gymnase, occupé illégalement depuis un an, appartient au diocèse de Nantes et est fermé depuis plusieurs années. A l’intérieur, des tentes couvrent l’intégralité du sol et les migrants s’y abritent comme ils peuvent, dans des conditions de vie extrêmement précaires. Le 30 septembre dernier, le tribunal administratif a notamment demandé à l’Etat d’y garantir l’accès à l’eau et des conditions sanitaires dignes.

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"C’est un gymnase désaffecté qui n’est absolument pas sécurisé. D’ailleurs le maire de Saint-Herblain a récemment pris un arrêté de péril tant le danger est important il y avait notamment des plaques de tomber sur les occupants du gymnase (elles ont été consolidées depuis). En matière d’hygiène, vous avez une demi-douzaine de toilettes mais qui sont dans un état déplorable, qui sont peu nettoyées… Pour 800 personnes c’est complètement sous-proportionné, vous avez un accès à l’eau mais elle est marron donc en terme de sécurité on n’y est pas du tout !"

Ce matin le secrétaire général de la préfecture a donc annoncé qu’un opérateur allait intervenir pour nettoyer et sécuriser le site.

Une évacuation définitive prochainement

Selon la décision du tribunal administratif, la préfecture a également un délai de 3 mois pour faire évacuer le site, à la demande du propriétaire. Si les migrants vont pouvoir donc pouvoir de nouveau accéder au gymnase grâce à un badge, ils devront à terme trouver une autre solution. La préfecture n’a pas donné de date précise quant à une évacuation définitive.

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"On est très inquiets nous les associations à propos de cette évacuation. On aimerait un Etat qui prenne ses responsabilités et qui recense et mette à l’abri ces personnes qui vivent depuis un an dans des conditions déplorables, qui sont épuisées… Par contre notre crainte c’est un Etat qui évacue pour mieux éparpiller les gens et qui recréé des situations avec des gens à la rue et des nouveaux squats qui se forment."

Dans la foulée, la ville de Nantes a proposé une centaine de places d’hébergement pour accueillir des migrants. La Cimade estime à environ 2000 le nombre de migrants et de roms en situation très précaire sur l’agglomération de Nantes.