Les tests antigéniques bientôt possibles en pharmacie

3 novembre 2020 à 17h12 par Emilie PLANTARD

Les tests antigéniques viennent désormais compléter la panoplie de lutte contre l'épidémie de Covid-19. Plus rapides que les tests PCR effectués en laboratoires, ils vont être proposés dans les pharmacies en mesure de les pratiquer.

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Crédit : @Pixabay

Un petit test et vous êtes fixé. C’est ce que souhaite le gouvernement pour être plus réactif en matière de lutte contre l’épidémie Covid-19. Vous pourrez le faire chez un médecin, dans un laboratoire ou à la pharmacie. Le principe est sensiblement le même qu’aujourd’hui, sauf qu’il suffira au patient d’attendre entre 15 et 30 minutes avant d’avoir le résultat. Denis Millet est pharmacien à Nantes, il est également président de la fédération des pharmaciens de Loire-Atlantique :

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"On fait un test avec un écouvillon dans le nez, et après, au lieu d’être un système de machine comme en laboratoire, on aura une plaquette comme un test de grossesse. Ça prend 20 minutes à faire, la lecture est un peu moins rapide qu’un test de grossesse… On n’aura pas de faux positif, quand c’est positif c’est vraiment positif, par contre il peut y avoir un certain nombre de faux négatif, de l’ordre de 20% à peu près, ça dépend surtout de la quantité de virus à l’endroit où on vient prélever, il suffit qu’il y en ait un peu moins, le patient peut être positif mais on n’a pas prélevé suffisamment de matériel antigénique pour le détecter."

Pour le public sans gros symptôme...

Le test ne sera pas vendu par les pharmaciens, il sera entièrement remboursé par la Sécurité Sociale. La population ayant besoin d’un test est donc invitée à se faire détecter ainsi, en particulier les personnes ne développant pas de symptôme grave. Les personnes à fort risque devront quoi qu’il en soit se faire dépister en laboratoire.

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"La population cible c’est un peu compliqué parce qu’on n’aura le droit de tester essentiellement les asymptomatiques, c’est-à-dire ceux qui n’ont pas de symptôme. Ceux qui ont des symptômes seront orientés directement vers les laboratoires, puisque les positifs devront être re-testés par le labo en PCR classique, donc s’il y a de fortes suspicions type cas contact ou symptomatique, il vaut mieux qu’ils aillent directement au labo. Et nous on testera surtout les asymptomatiques, ceux qui ont une réunion de famille, ou ceux qui ont besoin de voyager (en dehors du confinement, NDLR)… Je pense que ce sera plutôt cette population-là qui aura vocation à être testée."

Une organisation difficile

Dans les officines, cette mise en place est toutefois exigeante et un certain nombre de professionnels ne pourront pas se permettre. Mieux vaudra se renseigner avant de se déplacer en pharmacie.

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"Tous les pharmaciens ne vont pas le faire parce que c’est assez complexe d’organisation, il faut faire un circuit parallèle, donc il faut une officine où on peut organiser une entrée et une sortie autre que pour les patients classiques, et il faut être 2, un qui fait l’administratif, un qui fait le technique, donc c’est assez compliqué. En plus c’est sur le volontariat donc il y a des gens qui n’ont pas envie de s’y mettre. Les pharmaciens qui se sont organisés feront les prélèvements rhinopharyngés et ensuite on rendra le résultat aux patients au bout de 20 minutes à peu près."

Une charge de travail en plus

Dans la pharmacie, il faudra donc libérer un espace dédié, à l’intérieur ou à l’extérieur, sous tente. Il sera également nécessaire de former et dédier du personnel… La charge de travail supplémentaire risque donc d’être un frein pour certains :

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"C’est une charge de travail. Nous on est prêt à le faire parce qu’on pense que ça fait partie de notre rôle de pharmacien mais il faut qu’on puisse le faire correctement. Il y a des officines où ça va être compliqué parce qu’il y a la notion d’équipement, il va falloir s’équiper, blouse, sur blouse, charlotte, gants, lunettes, masques FFP2, donc on ne peut pas prendre tout ça pour un test, c’est compliqué. Donc il faudra demander aux gens de venir à des heures précises, c’est une organisation qui n’est pas toujours facile à prendre pour des officines, notamment petites."

Les formations sont actuellement en cours au sein des pharmacies, les tests devraient être accessibles très prochainement.