La grogne des patrons de boîtes de nuit

24 septembre 2020 à 4h09 par Alexandra BRUNOIS

Face à la fermeture de leurs établissements depuis le confinement, les patrons de discothèques sont désemparés. Une centaine d'entre ont manifesté hier à Rennes.

HIT WEST
Crédit : Yann Launay

Des patrons de discothèque venus de toute la Bretagne, habillés de noir, immobiles, dans le silence, pendant une heure : une action symbolique menée hier après-midi à Rennes, place de la mairie. Les boîtes de nuit sont fermées depuis mars dernier, sans perspective de réouverture prochaine, et les gérants de discothèques ne comprennent pas pourquoi les bars sont ouverts et pas eux. Dominic Rousseau gère "Le Stanley", à Saint Grégoire, près de Rennes :

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"A partir du moment où on respecte certaines conventions mises en place avec le ministère de la santé, il n'y a aucune raison qu'une discothèque ne puisse pas réouvrir... Nous sommes les seuls, danx ce pays, à être toujours fermés... Pourquoi ? Alors que dans les autres établissements c'est la fête, on danse, et on fait un peu n'importe quoi..."

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Les patrons de discothèque et leurs équipes se disent prêts à faire respecter un protocole rigoureux, déjà proposé au gouvernement, comme l'explique Dominique Le Jolu, du club "La pergola", à Lesneven, dans le Finistère :

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"Le protocole qu'on a proposé est beaucoup plus strict que ce qui est appliqué dans les bars et restaurants : prise de température, application stop covid obligatoire... On avait préparé nos établissements, en juillet, pour la réouverture : les pistes de danse étaient "recouvertes" de tables, on faisait des carrés VIP, les clients pouvaient danser autour de leur table..."

LES FAILLITES REDOUTES

Les gérants de boîtes de nuit redoutent une multiplication des dépôts de bilan : les aides prévues par le gouvernement tardent à arriver, les charges n’ont pas disparues… Certains patrons de boîtes de nuit se disent même prêts à braver l’interdit : c’est le cas de Marine Jutge, gérante du « Mos », à Ploemeur, près de Lorient :

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"Je pense qu'on ouvrira malgré les inerdictions, et on verra combien de temps on tient... Parce que ça commence à bien faire : il y a des fêtes partout... Fermer les discothèques n'empêche pas les fêtes de se tenir... Les discothèques sont quand même des endroits où il y a des obligations : l'air est renouvelé toutes les dix minutes... Les gens sont plus en sécurité dans nos discothèques qu'ailleurs..."

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Autour des patrons de discothèques, des clients de boîtes de nuit ont tenu à apporter leur soutien :

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"Au vu de la situation sanitaire actuelle, cela me paraît légitime qu'elles soient fermées, mais que les patrons de boîtes ne perçoivent aucun revenu depuis 7 mois, c'est un peu des oubliés(...) Je ne vois pourquoi les boîtes devraient rester fermées : je ne vois pas de différence entre un bar et une boîte (...) Ce serait intelligent d'accorder aux boîtes un temps d'essai, pour rouvrir leurs établissements, et voir comment ça se passe..."

Les discothèques attendent des réponses rapides du gouvernement. De nouvelles actions sont envisagées, à commencer par une opération escargot sur le périphérique parisien, lundi prochain.