L’apprentissage en meilleure forme

12 septembre 2019 à 20h00 par Emilie PLANTARD

Après avoir encaissé une forte baisse du nombre de candidats entre 2012 et 2016, l'apprentissage dans l'artisanat se porte mieux. En Bretagne, mais surtout en Pays-de-la-Loire, où plus de 6000 apprentis sont sous contrat.

HIT WEST
Crédit : CMA Pays-de-la-Loire

C’est une bonne nouvelle. Le nombre d’apprentis en France est de plus en plus important, en particulier dans les secteurs de l’artisanat, premier recruteur avec plus d’un tiers des contrats signés. Selon les chiffres du baromètre de l'artisanat (ISM/MAAF), l’ouest est particulièrement dynamique. 5% d’apprentis supplémentaires en 2017-2018 en Bretagne (par rapport à 2016-2017) et +12% en Pays-de-la-Loire, un record national ! Une évolution très positive qui s’explique par un contexte favorable et des initiatives porteuses dans la région.

Frédéric Enfrein est directeur de l’URMA, l’Université Régionale des Métiers de l’Artisanat. Il analyse cette réussite :

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"On est dans une région où traditionnellement, l’apprentissage est culturellement ancré, où les entreprises ont une tradition de recrutement d’apprentis. Néanmoins on est dans une situation depuis quelques années où ce sont les jeunes qui manquent. La région des Pays-de-la-Loire a beaucoup fait pour l’orientation, notamment à travers le portail https://www.apprentissage-paysdelaloire.fr. Cette dynamique positive est le résultat de tout ça, une culture de l’apprentissage qui progresse encore et une région dynamique." 

Des disparités selon les métiers

Tous les secteurs ne revendiquent cependant pas la même croissance de chiffres. Les métiers du BTP se portent bien, ceux de la fabrication et des services aussi mais ce n’est pas le cas de l’alimentaire, plutôt stagnant. 

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"Il y a des filières très dynamiques, notamment la filière de l’automobile, la maintenance automobile, la maintenance mécanique poids-lourds, les métiers de carrosserie et peinture automobile, aujourd’hui on se retrouve dans des situations où la place manque dans les ateliers. Le point noir est centré sur les métiers de la restauration où on est dans une situation où les entreprises recherchent mais ce sont vraiment les jeunes qui manquent."

Il reste des postes à pourvoir

La situation est donc globalement positive. Enfin ! Car ces dernières années, l’apprentissage semblait souffrir d’un manque d’intérêt de la part des jeunes. Aujourd’hui l’image de ces métiers change doucement et de plus en plus des jeunes en reconversion franchissent le pas. Même si il reste beaucoup de travail pour répondre à la demande des entreprises, notamment en Pays-de-la-Loire.

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"Aujourd’hui je ne constate pas que ce soit la difficulté, notamment physique, de certains métiers qui freinent les jeunes mais plutôt l’attractivité globale. On travaille donc dessus en disant aux jeunes qu’ils auront la chance de partir en mobilité européenne ou internationale, d’accéder à des concours. La première marche qui est celle de l’apprentissage leur permet d’accéder à la deuxième marche de l’excellence et pourquoi pas à la troisième marche qui est celle de la création d’entreprise. Il y a encore beaucoup de travail pour aller encore plus loin en terme de dispositifs d’orientation. Dans nos centres de formation on a quasiment 6100 jeunes déjà rentrés, j’ai encore 1182 entreprises qui recherchent un jeune pour le placer dans un de nos centres de formation. Le taux d’insertion dans l’emploi de nos jeunes diplômés est de plus de 80%."

Et sachez qu’il n’est jamais trop tard. Il est désormais possible de rentrer en formation, non plus en Septembre seulement, mais à n’importe quel moment de l’année.