Cholet : l'Abeille lauréate du Plan de Relance

21 décembre 2020 à 10h11 - Modifié : 13 octobre 2021 à 10h35 par Alexandra BRUNOIS

HIT WEST
Crédit : Pixabay

Dans le cadre du plan de relance, l'Etat a mis en place un dispositif de soutien à l'investissement et à la modernisation de l'industrie. Un appel à candidature a été lancé en septembre dernier et les lauréats sont désormais connus. Près de Cholet, c'est le cas de l'Abeille, entreprise spécialisée dans la fabrication de boissons. Un reportage d'Emilie Plantard

Visite préfectorale ce lundi matin à la fromagerie Vaubernier à Martigné en Mayenne… Une visite dans le cadre du dispositif France Relance… le dispositif de soutien mis en place par l’Etat pour l’investissement et la modernisation de l’industrie.

150 millions pour les investissements industriels dans les territoires

Pour dynamiser l’économie après la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19, le gouvernement français a lancé un grand plan de relance sur 2 ans. Dans ce cadre, une attention particulière est portée à la compétitivité des entreprises et un programme d’investissements d’avenir à 11 milliards d’euros doit permettre notamment d’accélérer les investissements industriels dans les territoires (150 millions d’euros).

Dans le Maine-et-Loire, 14 entreprises vont pouvoir en bénéficier, c’est le cas de l’Abeille, une usine choletaise spécialisée dans la production de boissons qui a postulé et va bénéficier d’une aide de 400.000 euros. Emmanuel Vasseneix est président de l’Abeille

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"Le plan France Relance est un plan de soutien à l’investissement de relance en région et on a postulé en Pays-de-la-Loire au travers d’un gros investissement qu’on fait à Cholet puisqu’on y investit 130 millions d’euros dans une nouvelle usine qui va être installée à côté de notre ancienne usine. Cela va permettre de relocaliser des productions de lait, de jus de fruits, de boissons qui nous permettra demain de livrer la région Grand Ouest".

Un coup de pouce bienvenu pour l'Abeille

L’entreprise veut ainsi diversifier, via le lait par exemple et développer son offre, aujourd’hui centrée sur les boissons gazeuses. Cette ambition n’a bien sûr pas attendu le plan de relance, mais ce coup de pouce est le bienvenu dans un contexte de fragilisation du tissu économique. Au-delà de l’argent, c’est globalement le soutien porté au projet qui fait du bien.

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"Il est clair que ce n’est pas ce fonds d’aide qui déclenche les investissements qu’on réalise. Après la crise Covid qu’on vit, nous on s’est bien sûr posé la question si on avait les moyens de faire cet investissement, la réponse est oui, mais on a aussi eu un impact suite à cette activité, donc ce fonds de relance est quelque chose qui nous aide, qui permet d’accélérer les décisions. Maintenant on n’investit pas parce qu’on a des aides, on le fait parce qu’on a des besoins. Mais c’est quand même très appréciable d’être soutenu par sa région, par ses collectivités parce qu’il y a aussi l’agglomération de Cholet qui nous soutient aussi, que ce soit au niveau financier mais aussi au niveau de l’accompagnement et c’est un système très dynamique qui est appréciable dans la région".

Au total, ce sont 25 entreprises qui seront soutenues à hauteur de 18,9 millions d’euros dans les Pays-de-la-Loire, dont Lhyfe, cette start-up qui mise sur l’hydrogène vert ou La Manufacture du Cycle en Loire-Atlantique.

A chaque fois, des projets à l’impact sociétal et économique fort, créateurs d’emplois, autour de 850. C’est le cas de l’Abeille, entreprise du groupe LSDH, dont le projet a été sélectionné.

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"Il coche un peu tous les fondamentaux, c’est-à-dire une transition agricole, puisqu’on est dans un bassin laitier on va refédérer les producteurs de lait sur de la production bio, bleu-blanc-cœur, dans le bassin des Mauges. On a également un plan d’emplois puisqu’on va créer 125 emplois techniques et puis ensuite une activité économique, c’est aussi le signe pour une région, d’écosystème, de développement parce qu’on aura des impôts de production qui contribueront au bien commun et aux collectivités".

Mantenir la compétitivité et relocaliser

En soutenant les investissements, le gouvernement veut donc soutenir son industrie, fragilisée par la crise économique et maintenir la compétitivité des entreprises. C’est très important pour le dirigeant Emmanuel Vasseneix.

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"Notre pays aujourd’hui souffre d’un coût du travail trop élevé, je parle pas des salaires, d’impôts de production qui sont trop élevés, il souffre de sur-reglementation, entre parenthèse notre site de Cholet, pour le mettre en route il va falloir 3 ans, alors que dans d’autres pays, il faudrait 1 an… et puis ensuite cette réelle nécessité citoyenne, l’évolution et la transition agricole, environnementale, c’est nous qui faisons les produits « c’est qui le patron », on voit bien que le consommateur est de plus en plus interpellant sur le produit et sur la façon de le fabriquer. Et donc ce qui est important c’est d’avoir une aide financière mais le plus important c’est d’avoir le soutien des collectivités qui soient vraiment en ordre de marche avec nous pour être des facilitateurs".

Pour lui, ces aides, si elles sont les bienvenues, ne sont pas une solution en soi. Il faudrait faire plus pour faire gagner les entreprises en compétitivité et les encourager à investir et à relocaliser.

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"On ne doit pas devenir, nous les industriels, des chasseurs d’aides. On doit faire notre métier et le mien c’est de produire des biens alimentaires. Par contre ce que je demande aux gouvernants, c’est qu’on nous mette dans les conditions identiques à nos voisins allemands, espagnols, je ne parle même pas des chinois et des indiens. Donc je crois que mon métier ce n’est pas de chasser des aides, et pourquoi on y va, parce que si je ne le fais pas, je me mets dans des conditions de discrimination et de distorsion économique qui font que je ne serai pas capable de rivaliser. Donc comme tout le monde, on va chercher des aides. Mais moi, notre monde agricole est déjà un chasseur d’aides, il ne faut pas que notre industrie le devienne".

En Bretagne, 10 entreprises ont été retenues pour le fonds d’accélération des investissements industriels et bénéficieront de 6,5 millions d’aides. 260 créations d’emplois sont attendues sur les différents projets.