Angers pleure son ancien maire, Jean-Claude Antonini

8 février 2019 à 10h26 par Dolorès CHARLES

La disparition de Jean-Claude Antonini, maire d'Angers entre 1998 et 2012. L'ancien édile est décédé ce vendredi à 79 ans, des suites d'une longue maladie.

HIT WEST
Mairie d'Angers
Crédit : Hit west (archives)

Son ancien collaborateur Olivier Vaillant se souvient...

"Jean-Claude Antonini nous a quittés cette nuit. Mon chagrin est immense, à la mesure de ces 13 ans de collaborations quotidiennes. Ma vie était calée sur celle de Jean-Claude, des premiers échanges après la lecture de la presse tôt le matin jusqu’au débriefing de la journée dans l’ascenseur tard le soir, rarement avant 22h00. Les joies de Jean-Claude étaient communicatives, son énergie et son amour pour Angers nous portaient et nous faisaient donner le meilleur de nous, chaque jour à chaque instant.

Jean-Claude était un atypique en politique. Il brillait par son franc parler, il disait ce qu’il pense, directement, au mépris souvent de toute prudence et sans les circonvolutions de la langue de bois politique. Le verbe politique pour Jean-Claude n’était pas une langue morte.

Jean-Claude était un intuitif, guidé par le bon, par le juste, par la joie du vivre ensemble. Il saisissait les besoins, les tendances, la ville en un regard et nous faisait partager une direction. C’était un développeur pour qui le résultat passait avant le discours. Nous lui devons la rénovation urbaine, le tramway, le Quai, l’agenda 21, les conseils de quartier, le parc Balzac, Aqua Vita, le démarrage de la reconquête de la Maine…

Jean-Claude était un homme d’ouverture. Plus qu’aucun autre, il était ouvert à la discussion, à la réinterrogation, au doute. Certains ont pris souvent ce trait pour une faiblesse. Mal leur en a pris, ils ont toujours échoué en confondant tolérance et manque de volonté.

Jean-Claude était un convivial, qui aimait la vie, le chocolat, les cigarettes, le Haut-Marbuzet mais qui aimait par-dessus tout qu’on l’aime. Les critiques, lorsqu’elles venaient des Angevins, le touchaient, les courriers de lecteurs parfois acerbes le blessaient. Les trahisons, lorsqu’elles venaient de son camp, le dévastaient. Il citait Edmond Hervé fréquemment, « le maire est l’élu à portées de baffes », mais nous comprenions tous qu’il aurait aimé être à portée de bises.

La vie de cabinet près de Jean-Claude n’a pas été un long fleuve tranquille, mais par-delà les tourbillons et les courants forts, l’amitié et la complicité qui nous unissaient nous ont toujours permis d’arriver à bon port. Sa femme, Sylvie, était partie prenante de l’aventure. Mes pensées affectueuses l’entourent.

Salut l’ami, bravo l’artiste !"

Olivier Vaillant
Collaborateur de Jean-Claude Antonini de 2001 à 2014

Frédéric Béatse

Frédéric Beatse qui lui a succédé un temps à la mairie d'Angers a aussi réagi ce matin. Il fut le maire d'Angers de janvier 2012 jusqu'à avril 2014, date à laquelle il est remplacé par Christophe Béchu. 

Son communiqué

"J’ai appris avec une immense tristesse ce matin le décès de Jean-Claude ANTONINI, ancien Maire d’Angers et ancien Président d’Angers Loire Métropole.
Mes premières pensées vont vers son épouse et ses enfants douloureusement touchés par cette terrible épreuve.
Je partage l’émotion de tant d’Angevins qui ont perdu celui qui a été leur Maire pendant quatorze ans.
Maire bâtisseur, ils lui doivent des réalisations qui ont renforcé le dynamisme et l’attractivité d’Angers avec notamment la rénovation de la gare Saint-Laud, la construction du Quai, les nouveaux quartiers de Desjardins, des Hauts-de-Saint-Aubin et la première ligne de tramway.
Il a fait d’Angers la première ville de France où il fait bon vivre avec une attention méticuleuse à tous les Angevins, notamment les plus faibles qu’il avait soignés et accompagnés lorsqu’il était médecin de quartier. Il a notamment développé un politique de santé publique et renforcé les politiques de solidarité.
C’est cette même sensibilité qui l’avait conduit à défendre et réaliser une des plus grandes opérations de rénovation urbaine de France dans les quartiers de La Roseraie, Belle-Beille, Verneau et Grand-Pigeon.
Homme d’intuition et d’une grande sensibilité environnementale, il a compris avant les autres les enjeux de la transition écologique en faisant d’Angers la capitale française du développement durable, à l’image de la mise en oeuvre d’un des premiers agenda 21 français ou du projet des Berges de Maine qu’il avait imaginé et qu’il m’avait transmis. Nous lui devons d’être la première ville verte de France, notamment avec le Parc de Balzac qu’il avait réalisé en tant qu’adjoint au Maire.
Il a été de tous les combats contre les inégalités et pour le rassemblement des progressistes à Angers.
A titre personnel, Jean-Claude Antonini aura été l’une des plus belles rencontres de ma vie. J’ai été son adjoint pendant dix ans. J’ai beaucoup appris à ses côtes sur la nécessaire humilité qui doit accompagner une responsabilité d’élu et sur l’obligation d’avoir une vision de long terme de l’avenir de notre ville et de notre agglomération. Lorsque j’étais Maire, sa confiance et ses conseils ont été des guides précieux.
Il laissera une empreinte indélébile dans notre si belle ville d’Angers."

Christophe Béchu : « Jean-Claude Antonini fut un précurseur »

Pour l'actuel maire DVD d'Angers "Jean-Claude Antonini était un précurseur."

«⬯Ce matin, j’ai appris avec une vive émotion et beaucoup de tristesse le décès de Jean-Claude Antonini, ancien maire d’Angers et ancien président d’Angers Loire Métropole.
En cet instant particulièrement douloureux, je veux présenter à son épouse, à ses enfants et à ses proches les condoléances émues des Angevins, en leur disant que nos pensées sincères les accompagnent.
Au cours de ses mandats, Jean-Claude Antonini a œuvré sans relâche pour Angers et son territoire, qu’il connaissait sur le bout des doigts. Sa relation avec les Angevins était très forte, qui rappelait qu’il fut un médecin de famille aimé et apprécié.
Homme de convictions, ouvert au dialogue, il fut un maire précurseur dans de nombreux domaines, comme le développement durable ou la démocratie locale, deux thèmes auxquels il était attaché et dont il avait perçu avant beaucoup l’importance pour le développement harmonieux de notre ville.
Homme de culture, à qui l’on doit le Quai et les Accroche-Cœurs, il fut aussi le maire d’Angers qui comprit qu’il fallait réconcilier les Angevins avec leur rivière, engageant ainsi le processus de reconquête des berges de la Maine.
Avec Jean-Claude Antonini, nous nous sommes affrontés sur le terrain politique, mais toujours avec respect et considération. Par la suite, nous avons appris à nous connaître et à nous apprécier.
Après Jean Monnier, disparu en octobre dernier, Angers perd à nouveau l’un de ses serviteurs, un Angevin qui a consacré une grande partie de sa vie au service de sa ville et de ses concitoyens.
En hommage à Jean-Claude Antonini, j’ai demandé à ce que les drapeaux présents sur l’ensemble des bâtiments municipaux de la Ville d’Angers soient mis en berne.⬯»

Les Angevins qui le souhaitent pourront signer un registre de condoléances à partir de ce samedi, 9 h dans le hall de l’ancien hôtel de ville.
Un hommage à Jean-Claude Antonini sera rendu lundi à l’occasion du conseil communautaire à 18 h.