Airbus supprime un millier d'emplois en Loire-Atlantique

2 juillet 2020 à 12h35 par Emilie PLANTARD

Pendant le confinement, l'activité d'Airbus ne s'est jamais complètement arrêtée sur les sites de Nantes et Saint-Nazaire, notamment sur les lignes de production de l'A320. Elle reprend désormais à un rythme toujours ralenti, malgré un carnet de commande plein. Pour tenir le coup, la direction s'apprête à licencier⬦ Au total, un millier de personnes en Loire-Atlantique.

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Crédit : @Pixabay

Le groupe Airbus, 135.000 salariés, a réuni mardi ses dirigeants autour d’un comité extraordinaire. Au final, 15 000 suppressions de postes dans le monde, dont 5 000 en France. A Nantes et Saint-Nazaire le couperet est tombé, il devrait y avoir plus de 800 postes supprimés dans les effectifs de production (484 à Nantes et 386 postes à St-Nazaire). Ajoutons à cela, la filiale Stelia d’Airbus qui devrait perdre également 200 postes. Mais c'est finalement Toulouse qui est le plus touché, avec 3 500 emplois rayés de la carte dans la ville Rose... Le groupe veut privilégier les départs volontaires, les retraites anticipées et le chômage partiel de longue durée, mais il n’exclut pas de devoir procéder à des licenciements secs.

Un plan social jugé "excessif" par le Gouvernement

Ce plan est l’aboutissement d’un ralentissement de la cadence de production d’avions commerciaux, lié à la crise de Covid-19. L’achat d’avions n’étant pas la priorité des compagnies aériennes actuellement. En Loire-Atlantique, où l'on a repris le travail, les premières victimes de cette baisse de production sont les intérimaires et les sous-traitants du géant de l’aviation.

Sébastien Mahé est un des représentants de la CGT-Airbus, avec Emilie Plantard.

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Aujourd’hui c’est plutôt eux qui prennent toutes les mesures liées au Covid et ce ralentissement économique c’est eux qui le prennent vraiment puisqu’on sait que chez les sous-traitants, il y en a déjà qui vont mal et qui commencent à annoncer des PSE puisqu’Airbus récupère aussi la charge de travail allouée à ces sous-traitants. Sur le site d’Airbus Nantes par exemple, il n’y a plus d’intérimaires, toutes les personnes qui étaient en charge de faire des contrôles, de la sous-traitance, ont disparu aujourd’hui.

Une nouvelle production annulée

La direction a informé ses salariés de la nécessité à s’adapter à cette nouvelle crise et à prendre, dit-elle, des décisions amères. Pas de quoi remettre en cause l’organisation actuelle du site, du moins pour l’instant. Mais ils ont par exemple appris dans la presse, l’annulation d’un projet de production d’une nouvelle pièce.

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"Il y a encore du travail sur Airbus Nantes mais on a appris que le projet NIS qui concernait des entrées d’air, ce sont des pièces qui protègent le moteur, qui devaient être fabriqués sur Nantes… Ça ne sera pas fait. On n’ira pas au bout alors que le projet était prévu pour septembre. Donc là c’est presque 400 personnes qui vont sortir de ce projet donc quel avenir… ?"

Un carnet de commande qui rassure

Selon la CGT, chaque salarié a déjà fait don de 10 jours de congés à l’entreprise. Un coup dur pour le secteur de l’aéronautique local, mais Sébastien Mahé veut rester optimiste quant à l’avenir du groupe, qui devrait réussir à traverser cette nouvelle crise.

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"Le carnet de commandes est à 7800 avions à fabriquer, plus de 300 avions commandés depuis janvier donc ce n’est pas comme s’il n’y avait rien du tout à faire, au contraire. Nous on pense qu’il va y avoir une période au ralenti, 1 à 2 ans certainement. Mais au global il faudra quand même les fabriquer ces avions. Donc c’est peut-être des choix stratégiques qui sont en train de se mettre en place. Profiter de cette crise pour faire des économies tout simplement."

Le site Hop ! de Morlaix menacé

Dans le Finistère, c'est la Ville de Morlaix qui est touchée. La compagnie Air France qui a dévoilé son plan de suppressions de postes, plus de 7 500 d’ici 2022. Sur le site HOP !, les quelque 270 salariés devraient avoir confirmation vendredi d’une triste nouvelle, la fermeture du site.