A Nantes, un renfort policier très attendu

3 septembre 2020 à 8h19 par Emilie PLANTARD

Le commissariat de Nantes vient d'augmenter ses effectifs d'une quarantaine de policiers. Un moyen de mieux lutter contre la délinquance, en augmentation dans le centre-ville. Mais qui n'est pas suffisant...

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Crédit : @Hit West

C’est un recrutement qui va peut-être rassurer un peu les habitants et les habitués du centre-ville de Nantes. Sujet souvent abordé pendant les municipales, l’augmentation des faits de violence et de délinquance est un fléau qui touche de nombreuses villes et qui n’épargne pas du tout la cité des ducs. La maire de la ville voit d’ailleurs dans cette lutte une priorité de son début de mandat. Bonne nouvelle, ce sont donc 69 nouveaux fonctionnaires de Police qui viennent d’être affectés à Nantes, augmentant de 42 agents les effectifs globaux. Une partie viendra renforcer les équipes de nuit, précise Benoît Desferet, directeur départemental de la Sécurité Publique de Loire-Atlantique :

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"Sur les policiers qui sont affectés à la voie publique, 58% seront à la nuit. C’est-à-dire qu’on met le paquet sur la nuit pour 2 raisons, la première parce qu’on a plus de délinquance en soirée et nuit, la deuxième raison c’est parce qu’on avait un potentiel disponible de policiers plus important le jour, là où il y a moins de délinquance, par rapport à la nuit. Donc on tend vers cet équilibre-là."

Toujours pas assez de policiers

Le chiffre est légèrement supérieur aux attentes mais il reste insuffisant selon les syndicats. C’est également un peu juste selon le chef de la DDSP, qui reconnaît que malgré une augmentation constante depuis quelques années, il est difficile de s’en contenter.

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"On n’est jamais suffisamment nombreux. C’est-à-dire que si on nous affecte encore de l’effectif, on sera évidemment très heureux de l’accueillir et il n’est pas dit qu’ils ne travaillent pas la nuit. Mais force est de constater que ça va être un potentiel important, grâce auquel on va pouvoir se déployer sur le centre-ville, dans des lieux bien précis parce que source de délinquance. L’objectif va être de faire preuve de visibilité, montrer des policiers et même la nuit, et puis bien sûr d’interpeller le plus possible de délinquants."

Des cambriolages à l’arrachage de colliers

Nantes, réputée ville calme où il fait bon vivre, rattrape désormais les grandes agglomérations françaises où la délinquance est importante. Dans le viseur des autorités notamment, les mineurs étrangers mais ce ne sont pas les seuls, les types de délinquances sont nombreux. La DDSP fixe pourtant des priorités.

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"On reste très occupés par les cambriolages, très préoccupés par les vols avec violence, notamment de bijoux, tout comme les vols de sacs à main ou autres. Ensuite, on a tout le volet des violences conjugales, c’est un sujet très important pour nous, mais plus généralement aussi les femmes victimes de violences et d’agressions sexuelles, et bien sûr les stupéfiants, dans un cadre plus large d’économie souterraine, où on a les stupéfiants, les armes, mais aussi tout ce qui est source d’appropriation du territoire tels que les rodéos."

Apaiser la vie dans le centre-ville

Augmenter les effectifs policiers ne résoudra pas les problèmes d’insécurité, mais l’objectif est de les réduire au maximum et de rassurer la population par une présence policière plus régulière.

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"Le plus souvent on arrive à déplacer la délinquance, c’est difficile de totalement la supprimer. L’objectif pour nous, et on n’est pas les seuls puisqu’on se mobilise avec l’ensemble de nos partenaires dont la Police Municipale, et l’objectif c’est de faire recouvrer un peu plus de tranquillité aux concitoyens qui vivent dans le centre-ville parce qu’aujourd’hui, on se rend bien compte qu’à certaines heures, toute une série de personnes évitent d’être présents dans le centre-ville et ça, ce n’est pas normal."

Des sanctions plus fermes pour les consommateurs de drogues

La nouveauté de cette rentrée réside également dans l’apparition de ces amendes forfaitaires concernant la détention et l’usage de produits stupéfiants, tels le cannabis et la cocaïne. Ainsi, si une personne est arrêtée en possession de moins de 10G de cocaïne et moins de 100G de cannabis, qu’elle est majeure et qu’elle reconnaît les faits, elle ne sera plus convoquée au poste de Police avec un rappel à la loi, mais sera directement verbalisée. Une manière de sanctionner les consommateurs, qui pour l’instant, étaient relativement épargnés et plutôt dirigés vers un accompagnement thérapeutique si besoin. Benoît Désferet, directeur DDSP 44 :

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"Dans la lutte contre le trafic de stupéfiants, vous avez bien sûr les dealers, sur lesquels on déploie beaucoup d’énergie, mais dans un monde économique, la loi de l’offre et de la demande a son importance aussi. Tant que vous avez de la demande, on a souvent de l’offre aussi. Et donc l’objectif c’est aussi de dire aux demandeurs de stupéfiants, aux consommateurs, le fait de faire usage de stupéfiants constitue un délit et par conséquent vous vous exposez à une peine d’amende de 200 euros."

L’équipe municipale, menée par Johanna Rolland, est résolue à lutter contre cette délinquance. La Police Municipale devrait également bientôt bénéficier de renforts de personnels.