La fin du procès Troadec approche

4 juillet 2021 à 18h25 - Modifié : 4 juillet 2021 à 18h32 par Dolorès CHARLES

Procès Troadec - Assises
Crédit : Cédric Mané

Dernière semaine de procès pour Hubert Caouissin, le meurtrier présumé du quadruple meurtre de sa belle-famille, début 2017 à Orvault, en banlieue de Nantes.

Le verdict est attendu en fin de semaine (vendredi) dans l'affaire Troadec. Toute la semaine passée, les experts ont été appelés à la barre pour tenter de comprendre la personnalité du meurtrier présumé Hubert Caouissin, à l'image de l’expert psychiatre Daniel Zagury. Thierry Fillion, l'un des avocats du principal accusé a écouté l'expert, et il explique en quoi le délire paranoïaque de son client, au moment des faits, est important pour évaluer sa responsabilité pénale :

"Le fait que l'accusé ait été au moment des faits dans un délire paranoïaque au moment des faits est une donnée essentielle pour la cour d'Assises pour apprécier la responsabilité pénale de l'accusé et savoir s'il est possible de lui infliger la peine maximale encourue, ou si au contraire il faut tenir compte de cette composante psychique qui manifestement était réellement à l'œuvre dans le comportement d'Hubert Caouissin.

Me Fillion, l'un des avocats de l'accusé
Me Fillion, l'un des avocats de l'accusé
Crédit : Cédric Mané

Légitime défense

La "légitime défense" fait partie des raisons avancées par l'accusé pour expliquer la tuerie, l'avocat d'Hubert Caoussin commente ce point crucial du procès :

"Il sait qu'il est responsable de la mort de quatre personnes, et il sait que c'est évidemment trop pour ne pas encourir une peine, il ne s'estime pas irresponsable. Mais pris dans ce délire de légitime défense, il peut estimer qu'elle peut avoir une influence sur la peine qui lui sera infligée. C'est une légitime défense ni légitime ni factuel, mais une légitime défense délirante dans laquelle le paranoïaque se trouve de manière générale."

Me Fillion, l'un des avocats de l'accusé
Crédit : Cédric Mané

Le discernement de l'accusé

L'intervention de l'expert doit permettre d'éclairer le discernement des actes de l'accusé au moment des faits, de savoir s'ils étaient seulement altérés ou totalement abolis. Comme le souligne l'expert, l'évaluation de l'état de l'accusé est déterminante mais très compliquée à établir.

"On a bien compris que l'expert ne dit pas qu'il est malade au point que son discernement est aboli, ça veut dire qu'il peut être jugé, considéré comme responsable de ces actes, mais en tenant compte du fait que son discernement et le contrôle de ses actes étaient altérés au moment des faits. Il est difficile de s'exprimer aujourd'hui sur la conscience ou no,n qu'il aurait d'avoir été en proie à un délire. Je crois qu'on a vu au cours de cette audience qu'il n'en avait pas forcément cette conscience".

Me Fillion, l'un des avocats de l'accusé
Crédit : Cédric Mané

Le verdict est attendu le 9 juillet. Hubert Caouissin risque la peine maximale, la réclusion criminelle à perpétuité, et son ex compagne Lydie Troadec trois ans de prison pour recel de cadavres et modification d'une scène de crime.