Inondations à Vannes : les effets du changement climatique ?

12 mars 2024 à 7h12 - Modifié : 12 mars 2024 à 9h17 par Dolorès CHARLES

Vannes, place du Poids Public
Vannes, place du Poids Public
Crédit : Yann Launay

C'est la marée de l'année avec un coefficient de 116 aujourd'hui mardi 12 mars. Par endroit, cela déborde comme le Léguer à Lannion, ou près du port de Vannes. Les inondations y sont même de plus en plus fréquentes. Le point avec l'adjoint au maire, François Ars.

Les grandes marées se poursuivent, avec les plus grands coefficients de l'année, ce mardi (entre 115 et 117). En plusieurs points du littoral, les riverains retiennent leur souffle, des sacs de sable et des batardeaux sont installés devant les portes, pour empêcher l'eau de rentrer. C'est le cas par exemple dans un quartier de Vannes, place du poids public, près du port, où les inondations sont de plus en plus fréquentes. Quelques commerces ont été à nouveau inondés, ce dimanche 10 mars, certains pour la troisième ou quatrième fois depuis un an.

Les paramètres

Des études sont en cours, pour comprendre cette évolution récente, mais pour François Ars, adjoint au maire de Vannes, on peut sans doute y voir les effets du réchauffement climatique. "Jusqu'à présent, il fallait trois éléments pour qu'il y ait des inondations : des marées hautes, de la pluie et des vents venant de la mer mais depuis un certain temps, ces trois paramètres ne sont pas obligatoires pour qu'il y ait des débordements. On imagine que le dérèglement climatique perturbe ce que nous connaissions jusqu'à présent. Une pression atmosphérique importante gonfle le niveau de l'eau qui pourrait, lors des grandes marées, sans qu'il y ait nécessairement de vent ni nécessairement de pluie, faire ressortir l'eau dans ces quartiers."

François Ars, adjoint au maire de Vannes
Crédit : Yann Launay

"Tant qu'on n'a pas bien établi les causes, on ne pourra pas réaliser concrètement des équipements pour tenter de limiter du moins ces phénomènes"

Les commerçants et les habitants des quartiers concernés attendent une réponse technique des pouvoirs publics, pour empêcher ou au moins atténuer ces inondations. Pour François Ars, il est nécessaire de mieux comprendre le phénomène avant d'entreprendre des travaux. "Il faut qu'on essaye de trouver tous les paramètres qui expliquent ces montées importantes d'eau, et à d'autres moments, avec les mêmes coefficients ou la même pression atmosphérique, des montées qui sont moindres. Tant qu'on n'a pas bien établi les causes, on ne pourra pas réaliser concrètement des équipements pour tenter de limiter du moins ces phénomènes en sachant que ... l'eau rien ne l'arrête. Ce sont d'anciennes zones qui appartenaient au golfe du Morbihan, si la mer gonfle elle récupèrera les espaces perdus."

François Ars, adjoint au maire de Vannes
Crédit : Yann Launay
Place du poids public à Vannes
Place du poids public à Vannes
Crédit : Yann Launay

Il y a des solutions à apporter et à trouver

Laurent gère le Café de la Poissonnerie, et il ne cache pas sa lassitude, d'autant que les sacs de sable mis à disposition par la mairie ne suffisent pas à garder son commerce au sec. "Il y a des infiltrations d'eau qui passent en dessous et ça passe par les murs, le carrelage et cela rentre à l'intérieur : l'eau stagne à l'intérieur et au moment où la descente se fait, l'eau s'en va et j'évacue avec avec la raclette. Deux fois par jour, une fois le matin, une fois le soir. C'est un peu fatiguant et c'est trop répétitif, quasiment tous les mois en ce moment. Il y a des solutions à apporter parce que le niveau de la mer augmente, mais il augmente aussi dans d'autres pays et eux se sont déjà préparés à cette éventualité."

Laurent du "Café de la Poissonnerie"
Crédit : Yann Launay