Grandes marées, et des pluies qui durent et durent dans l'ouest !

9 mars 2024 à 10h03 - Modifié : 9 mars 2024 à 10h05 par Dolorès CHARLES

But sous la pluie
But sous la pluie
Crédit : Dolorès Charles

Depuis l'automne, et la mi-octobre, il n'a quasiment pas arrêté de pleuvoir sur l'ouest. Les dépressions s'enchaînent et pour tous les départements de l'ouest, cela correspond à une année de pluie tombée au cours des 4-5 derniers mois, selon Guillaume Woznica (LCI). Les nappes sont pleines et c'est plutôt rassurant en vue d'un été qui pourrait être sec.

Alors que la dépression Monica déferle sur la France ce week-end appportant de nouvelles pluies et du vent, on a le sentiment que la pluie ne nous lâche plus depuis cet automne dans l'Ouest. Des précipitations que l’on peut qualifier de salvatrices, tant nos régions avaient besoin d’eau, souligne Guillaume Woznica, météorologue pour la chaîne LCI, interrogé par Hélène Hamon.

"Pour tous les départements de l'Ouest, cela correspond quasiment à une année de pluie tombée au cours des quatre ou cinq derniers mois"

"On est en train de vivre une période extrêmement pluvieuse qui a débuté à la mi-octobre, après un été extrêmement sec. Depuis, nous sommes toujours dans cette configuration aavec des perturbations venues de l'Atlantique qui s'enchainent : en l'espace de quatre mois et demi, voire cinq mois, il est en moyenne tombé entre 600 et 700 mm de pluie sur les Pays de la Loire, le Morbihan et l'Ille-et-Vilaine et près de 1000 mm de pluie sur le Finistère et les Côtes d'Armor. Pour tous les départements de l'Ouest, cela correspond quasiment à une année de pluie tombée au cours des quatre ou cinq derniers mois. Les sols sont totalement saturés, totalement détrempés... et ce n'est sans doute pas terminé."

Guillaume Woznica
Crédit : Hélène Hamon

Très bonne nouvelle pour les nappes phréatiques

Les nappes "sont pour la Bretagne comme pour les Pays de Loire, très pleines et dès lors que de la pluie tombe il y a tout de suite des débordements. Il faudrait que cela s'arrête puisqu'on a plus besoin d'eau. La saison de recharge des nappes est en train de se terminer et on est à 100%... On va pouvoir aborder le printemps et l'été avec une certaine sérénité, ce qui tranche nettement avec les saisons précédentes... Même si on n'est pas à l'abri d'une sécheresse cet été, il suffirait que la pluie cesse de tomber, par exemple au mois d'avril, et que nous n'ayons plus du tout de pluie d'ici l'été, et dans ce cas là, on pourrait avoir des sols qui s'asséchent très progressivement, mais en surface on a vraiment des nappes très pleines et c'est rassurant."

Guillaume Woznica pense aussi aux cultures : "nous avions besoin d'eau, mais maintenant, on a tendance à avoir trop de pluie à la saison des pluies (...) ce qui pourrait occasionner, en dehors des crues et des inondations qui ont déjà lieu en ce moment, des retards sur les cultures car il va être très compliqué d'entrer dans les champs et dans les terres pour les préparer en vue du printemps."

Guillaume Woznica
Crédit : Hélène Hamon
Parapluie enfant
Crédit : Dolorès Charles

"Il y a déjà des signaux d'un été chaud et sec."

Selon le météorologue originaire des Mauges, les pluies devraient continuer jusqu’à mi avril et ensuite, le printemps devrait pointer le bout de son nez… L’été s’annonce d’ores et déjà assez sec et chaud, à l’image des années précédentes.

"Les dépressions devraient se maintenir en deuxième quinzaine de mars et a priori en première quinzaine d'avril. Cela veut dire que d'ici la mi avril, on n'aura pas de véritables conditions printanières dans l'Ouest, on aura souvent ce ciel menaçant avec des températures de saison sans plus, de la pluie récurrente. Il n'y a pas de risque de sécheresse à court ou moyen terme, mais ça risque d'occasionner des problèmes pour l'agriculture... A priori, on s'achemine vers une deuxième partie de printemps - à partir de la mi avril et pour le mois de mai - beaucoup plus calme, avec sans doute un temps sec et lumineux. On aura des tendances un peu plus fiables à partir du mois d'avril, mais il y a déjà des signaux d'un été chaud et sec."

Les (super) grandes marées

Dès ce dimanche (10 mars) et jusqu’à mercredi (13 mars) place aux plus grandes marées de l’année 2024 avec un coefficient de 116 attendu lundi et mardi sur le littoral ! Il s’agit des fameuses marées d’équinoxe, phénomène que nous explique Guillaume Woznica. "Les plus grandes marées sont souvent observées au mois de mars lorsqu'il y a ce changement de saison. Le 20 mars, on va basculer vers le printemps et il y a cet équinoxe et le coefficient maximal de marées à 116. On est sur de très grandes marées, mais on ne parle pas de marée du siècle car ce n'est pas supérieur à 118." Attention les préfectures appellent à la vigilance, à l'approche du littoral.

Guillaume Woznica
Crédit : Hélène Hamon