Droits des femmes : des manifestations partout dans l'Ouest pour célébrer la journée du 8 mars

8 mars 2024 à 13h48 - Modifié : 9 mars 2024 à 9h30 par Hélène HAMON

Un rassemblement avait lieu ce vendredi matin à Nantes à l'initiative de plusieurs syndicats
Crédit : Hélène Hamon

Alors que ce 8 mars célèbre la journée internationale des droits des femmes, de nombreux rassemblements ont eu lieu un peu partout dans l'Ouest. Reportage à Nantes.

Un 8 mars pour l’Histoire ! Alors que l’on célèbrait hier la journée internationale des droits des femmes ce vendredi, la cérémonie de scellement de l’IVG dans la constitution a eu lieu hier midi place Vendôme à Paris en présence d'Emmanuel Macron. Le chef de l'état a également fait fleurir les sépultures de "grandes figures" du féminisme qui ont aussi oeuvré à cette révision constitutionnelle : Gisèle Halimi, Louise Michel, Françoise Giroud, Olympe de Gouges, Joséphine Baker et bien sûr Simone Veil.

"Sur les rémunérations, on a encore 24 % d’écart dans le privé, 14% dans le public à travail égal !"

Dans l'Ouest, de nombreux rassemblements avaient lieu à Tours, Lorient, Lannion, Saint-Nazaire, Angers mais aussi Nantes pour rappeler l'importance de cette journée. Hélène Hamon a rencontré Marie-Laure, Emilie, Cécile et Majda dans la Cité des Ducs."On est en 2024, il faut arrêter les conneries entre les salaires qui ne correspondent pas, certains postes qui ne sont pas encore proposés aux femmes. Même si on a des améliorations, il y a encore beaucoup de travail à faire. Sur les rémunérations, on a encore 24 % d’écart dans le privé, 14% dans le public à travail égal. On voit aussi que plus on monte dans les catégories, dans les responsabilités, moins on a de femmes... c'est là-dessus qu'on a envie de travailler.

Quand on voit encore le nombre de féminicides qui ont lieu tous les jours, le nombre de plaintes qui n'aboutissent pas, les femmes qui ne sont pas protégés. On a encore besoin de beaucoup, beaucoup de preuves. Il y a encore beaucoup de travail. J'espère un jour que la journée du 8 mars sera une journée festive, pas pour venir demander encore ces droits".

Marie-Laure, Emilie, Cécile et Majda
Crédit : Hélène Hamon

L'accès à l'IVG toujours entravé

D'autres manifestations avaient lieu dans l'Ouest, à Laval, Rennes, Brest, La Roche-sur-Yon et La Rochelle. Dans la foule, sans doute de nombreuses discussions autour de l'inscription de l'IVG dans la Constitution. Une avancée en demi-teinte pour Anais, militante féministe à Nantes. "Ce n'est pas le droit qui a été constitutionnalisé, mais c'est la liberté d'avorter, c'est un gros problème à mes yeux. C'est le droit qui devrait être constitutionnalisé pour nous permettre réellement d'avoir accès à des avortements.

A l'heure actuelle, il y a encore des centres IVG qui ferment. Il y a encore des entraves à l'IVG, des délits d'entrave commis en ligne, par téléphone pour des jeunes femmes qui pourraient être vulnérables, et qui pourraient se faire influencer par ces personnes anti-avortement. Il y a encore la clause de conscience pratiquée par de nombreux gynécologues et praticiens de l'IVG encore en France et c'est inacceptable".

Anais, militante féministe à Nantes
Crédit : Hélène Hamon

La définition du viol fondée sur le non-consentement

Si pour Anais, le droit français est déçevant en la matière, pour Didier, militant CGT à la Ville de Nantes, c'est aussi le droit européen qui doit encore progresser. Ce dernier s'insurge contre une récente prise de position de la part de l’Union Européenne au sujet des femmes. "L'Europe a voté dernièrement une directive sur les violences sexistes et sexuelles et elle ne reconnaît pas, par exemple, le viol par non-consentement (la définition du viol fondée sur le non-consentement). C'est important de rappeler qu'aujourd'hui, il y a encore des viols faits sur les femmes.

Dans cette directive, ils ne reconnaissent pas non plus les violences au travail, je pense qu'il est important que la Journée internationale des droits de la femme, ce soit aussi des hommes qui viennent défendre les droits des femmes". Début février, face au refus de plusieurs pays, dont la France, le Parlement européen n’a pas retenu la définition du viol fondée sur le non-consentement.

Didier, militant CGT à la Ville de Nantes