Bonus réparation textile : "pas assez connu" estime une couturière de Cholet

21 mars 2024 à 15h08 - Modifié : 21 mars 2024 à 15h13 par Tom ROSSI

Angélique a créé son atelier de couture à Cholet il y a quatre ans.
Crédit : Tom Rossi

Quatre mois après le lancement du bonus réparation textile, qui permet de raccommoder ses vêtements et chaussures à moindre prix, une couturière à Cholet (49) nous confie n'avoir pas vu beaucoup plus de clients débarquer dans son atelier. "Cette bonne chose" pour le porte-monnaie et la planète n'est pas encore assez connue, selon cette professionnelle.

"Réparer ses vêtements plutôt que de les jeter et en racheter d’autres", c’est le principe du bonus réparation textile lancé en novembre sur le modèle du bonus réparation d’appareils électroniques mis en place un an plus tôt. Quatre mois après, plus de 1 000 ateliers de couture et cordonniers sont labellisés, dont près de 200 en Bretagne et Pays-de-la-Loire. Les aides à la réparation varient entre 6 et 25 € pour offrir plus de pouvoir d’achat aux Français et soutenir les commerces de proximité. 

"Pas vraiment de changement pour mon chiffre d'affaires"

Mais à Cholet (Maine-et-Loire), Angelique, gérante de l’atelier "Dés Mains d’Ange", n’a pas beaucoup plus de clients pour autant. "Je trouve qu'il n'y a pas eu assez de publications pour faire connaître ce bonus,  c'est moi qui informe mes clients quand ils viennent avec une retouche éligible. J'ai quelques rares clients informés, venus grâce à ce dispositif, mais sinon, cela n'a pas changé grand chose pour mon chiffre d'affaires. C'est plus de "paperasses" car on prend en photo le vêtement, on note le prix de la retouche et, à la fin du mois, je suis remboursée des bonus effectués aux clients."

Angélique, gérante de l’atelier "Dés Mains d’Ange"
Crédit : Tom Rossi

Une bonne chose pour le portefeuille et la planète

De 6 à 25 €, les aides varient en fonction de la retouche. "Un trou ou un accroc, une déchirure sur vêtement par exemple c'est 7 € de bonus, détaille Angelique. Un changement de fermeture sur un jean, 8 €. Concrètement, ici, je facture cette retouche 20 €, mais le client ne paye que 12 €. Malgré le faible impact sur son chiffre d'affaires, la couturière se réjouit de la mise en place de ce bonus : "c'est une bonne chose ! Personnellement, je suis allée apporter des chaussures chez mon cordonnier qui propose le bonus et, comme tout le monde, j'étais contente d'avoir une remise à la fin, surtout dans ce contexte d'inflation... et puis, réparer plutôt que d'acheter inutilement, c'est mieux." 

Angélique, gérante de l’atelier "Dés Mains d’Ange"
Crédit : Tom Rossi
Angélique
Angélique
Crédit : Tom Rossi

Sur notre planète, le textile fait des dégâts : c'est l'une des industries les plus polluantes avec 8% des émissions mondiales de gaz à effet de serre selon l’ADEME. L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) indique qu'en moyenne, en France, une personne achète 60 % de vêtements en plus qu’il y a quinze ans et les conserve moitié moins de temps. 700 000 tonnes de vêtements sont ainsi jetés chaque année par les Français.

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