À la recherche de l'hydrogène blanc en Bretagne : vers une nouvelle ère énergétique ?

9 avril 2024 à 7h35 - Modifié : 9 avril 2024 à 12h14 par Gianni CASTILLO

Echantillonnage de l'hydrogène naturel dans le sous-sol
Crédit : C. Rigollet CVA

Une équipe, composée du laboratoire de géosciences de l'université de Rennes et des experts de la société privée CVA group, explore les sous-sols bretons pour percer le mystère de ce gaz prometteur, qu'est l'hydrogène blanc. Explications.

L'hydrogène blanc, gaz naturel potentiellement précieux pour l'avenir énergétique, intrigue les chercheurs. Financée par le Conseil Régional de Bretagne, une équipe "public-privé" composée du laboratoire de géosciences de l'université de Rennes et des experts de CVA group, a entrepris des recherches au début du printemps, pour vérifier sa présence sous les sols bretons.

Une ressource précieuse : "vous ne libérez pas de CO2 dans l'atmosphère, c'est l'intérêt de l'hydrogène"

Selon Yannick Branquet, enseignant-chercheur, la découverte est importante car "c'est un gaz produit directement dans le sous-sol par des interactions entre certaines roches et certaines eaux, à certaines températures. Ce gaz est produit par la nature, il est donc précieux et gratuit. C'est "une énergie fossile", mais c'est une énergie surtout décarbonée, on ne fait pas de combustion d'un composé qui contient du carbone, comme le pétrole, le méthane ou le gaz naturel. Vous ne libérez pas de CO2 dans l'atmosphère, c'est l'intérêt de l'hydrogène ! L'hydrogène, vous allez l'utiliser soit en le brûlant mais sans libération de CO2, soit en l'utilisant dans une pile à combustible pour faire directement de l'électricité."

Yannick Branquet
Crédit : Gianni Castillo

Les recherches ciblent les profondeurs de la région, mais où ?

"Le projet concerne les quatre départements bretons et à Géosciences Rennes, pourquit Yannick Branquet, on cible les roches du sous-sol qui seraient potentiellement favorables pour récupérer des fuites, ou des émanations d'hydrogène. Ce sont de très petites quantités, mais on essaie de trouver des sites favorables. C'est notre travail actuel avec des masters de l'Université de Rennes pour essayer de trouver les meilleures cibles possibles, et d'aller échantillonner ensuite sur le terrain, voir si on arrive à capter quelques concentrations d'hydrogène dans le sous-sol."

Yannick Branquet
Crédit : Gianni Castillo

Des recherches approfondies sur le terrain

Sous la direction de spécialistes comme Yannick Branquet, l'équipe explore méthodiquement les sous-sols, utilisant des techniques avancées pour identifier les traces de ce gaz. "Sur le terrain, une fois que les zones potentielles sont décidées, on se déplace avec des appareils qui mesurent la concentration en hydrogène du sous sol... et pour atteindre ce sous-sol, on fait des petits trous. C'est une mêche de type Black & Decker de 90 cm et on insère une canule et dedans une petite sonde et on arrive à mesurer combien d'hydrogène est généré par le sol à cet endroit-là. Ce sont des toutes petites concentrations, mais on peut atteindre des seuils, qui à l'avenir pourront effectivement être économiques, c'est possible."

Yannick Branquet
Crédit : Gianni Castillo

L'objectif est d'établir une cartographie complète de la Bretagne. Ces efforts pourraient-ils conduire à une nouvelle ère énergétique pour la région ? Réponse d'ici l'automne prochain.