Les ventes de vin en baisse, le Muscadet limite la casse

14 janvier 2021 à 8h02 - Modifié : 13 octobre 2021 à 10h35 par Emilie PLANTARD

HIT WEST
Crédit : @Fédération des vins de Nantes / Facebook

L'année 2020, la fermeture des bars et des restaurants, les rassemblements festifs interdits auront sérieusement impacté les ventes de vin, notamment de Muscadet. Habitués à confronter les aléas, les vignerons font au mieux pour s'adapter.

Le contexte sanitaire a parfois des impacts insoupçonnés, et les producteurs de vin font partie des victimes collatérales de cette année 2020 décidément bien chaotique. Les mois de fermeture imposées aux bars, restaurants et boîtes de nuit, l’annulation des festivals, des mariages… Ont sérieusement impacté les ventes d’alcool et particulièrement de vin, en France et à l’étranger. François Robin de la fédération des vins de Nantes revient sur l’impact de ces fermetures, mais veut rester optimiste.

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"C’est la restauration en France et aussi à l’international, aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, au Japon qui sont nos marchés principaux. La fermeture des bars, des concerts, des événements font que les ventes de vin ont diminué. Certainement autour de 15, 20… On n’espère pas jusqu’à 25% puisqu’elle devrait être compensée par un mois de décembre plutôt positif avec les fêtes de fin d’année et puis une campagne de promotion qui s’est faite sur la région nantaise qui a permis aux domaines viticoles de vendre de l’appellation."

Une année 2020 en demi-teinte

Car il n’y a pas que du négatif. Si la région Champagne a été davantage impactée par les annulations d’événements festifs, tout comme les vignerons du Bourgogne, davantage vendu en restaurant, le muscadet a limité la casse en maintenant ses ventes de grande distribution et elles représentent environ 45% des volumes. Les cavistes, restés ouverts pendant la crise, ont également bien fonctionné.

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"Ce qu’on ressent aussi ce sont des évolutions de tendance de consommation, où il y a une volonté de donner du sens à son acte d’achat, de consommer local, plutôt via les circuits courts, la proximité, avoir du conseil… Se faire plaisir aussi à des moments où on a un peu le moral en berne, en augmentant un peu le prix de la bouteille pour des moments un peu plus rares, et puis aussi la vente au caveau qui se développe, on a fait une excellente saison touristique cette année, parce qu’on a eu un public de proximité nantais, de Loire-Atlantique, qui a été au contact des vignerons pour découvrir les vins et qui ont permis de faire un peu de conquête de clientèle."

Et un début d'année pas si simple...

L’année 2021 ne démarre pas dans les meilleures conditions, le contexte sanitaire étant toujours très tendu. La période est pourtant importante. Le début de l’année est souvent le moment pour les professionnels de la filière de promouvoir les vins, ils vont donc devoir encore une fois s’adapter.

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"Ce qui lance la saison du vin, ce sont les salons professionnels, qui sont l’occasion de présenter son nouveau millésime aux acheteurs, qu’ils soient français ou internationaux, et ceux qui étaient prévus sur le premier trimestre ont tous été annulés ou reportés donc c’est autant d’occasions de ne pas pouvoir présenter ses vins et de commencer à signer des bons de commande. En revanche, les domaines viticoles s’adaptent et trouvent d’autres façons de développer le commerce, en créant des liens avec les importateurs, les acheteurs, à distance, en visio ou en faisant des dégustations à distances avec des échantillons. Donc c’est aussi l’occasion de réinventer un nouveau modèle de commercialisation."

La fédération nantaise du vin veut toutefois rester optimiste. De cette année 2020, on peut aussi retenir un beau millésime et la montée en gamme des vins de muscadet qui continue de séduire les amateurs.