A Nantes, des inspecteurs des fraudes inquiets

12 décembre 2019 à 11h27 par Emilie PLANTARD

Quelques agents syndiqués de la répression des fraudes, la DGCCRF, ont distribué des tracts sur le marché de Noël de Nantes. Objectif : Alerter les consommateurs sur la dégradation de leurs conditions de travail.

HIT WEST
Les agents de la DGCCRF au contact des consommateurs
Crédit : Hit West

Leur rôle est multiple, mais indispensable. Dans les restaurants, les commerces, les Ephad, sur internet… Les agents de la DGCCRF, la Direction Générale de la Concurrence, la Consommation et la Répression des Fraudes, réalisent des enquêtes auprès des entreprises et appliquent des sanctions si besoin. En cette période de Noël, les services sont particulièrement mobilisés.
Karine Moreau, inspectrice DGCCRF à la DDP44 et représentante CFDT :

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"On va intervenir sur tout ce qui est marché de Noël, pour tout ce qui est allégation par exemple sur des bijoux, sur tout ce qui est alimentaire, la provenance des produits, on va intervenir sur tout ce qui est sécurité des jouets, les huîtres, des produits quand même bien festifs, du Champagne… On fait régulièrement ce genre d’opérations donc on va intervenir tout au long de l’année mais on va avoir des opérations plus ciblées à ces périodes-là."

Des missions qui se dégradent

En 2018, la DGCCRF a procédé à 543.000 vérifications en France, soit 2% de moins qu’en 2017 dans 111.600 établissements (-1%). Parallèlement à cela, 12.600 sites internet ont été contrôlés, soit 2% de plus qu’en 2017. Au total, 128.500 manquements et infractions ont été constatées, un chiffre en augmentation de 2%. Une relative stabilité, même si les agents craignent de moins pouvoir en faire, dans des conditions plus difficiles.
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"On est de moins en moins nombreux pour contrôler de plus en plus de choses, on a beaucoup d’administratif dans nos missions, il y a des regroupements qui sont prévus entre départements puisqu’on n’est pas assez nombreux, sauf que ça ajoute de la distance, de la fatigue. Or si on est fatigué en arrivant chez le professionnel, ça sera plus difficile de se concentrer. On va pouvoir faire moins de contrôles que sur des petites distances."

Des consommateurs exposés

Plus de contrôles sur internet, moins de visites physiques, c’est ce constat qui fait particulièrement peur aux agents. Si les possibilités de consommer sont toujours plus nombreuses, les moyens de la DGCCSP n’augmentent pas, au contraire.
Xavier De Wittas est inspecteur DGCCRF, représentant CFDT :

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"Oui ça se dégrade depuis quelques temps, alors qu’on aurait besoin de renforcer ce type d’administration, compte tenu de l’augmentation des échanges commerciaux, de plus en plus de traités bilatéraux, et le fait que le consommateur soit de plus en plus sollicité, donc il ne s’y retrouve plus. Nous, l’avantage, c’est qu’on peut faire des contrôles. Il y a des associations de consommateurs mais elles n’ont pas pouvoir de sanction. Nous on a un effet dissuasif. "
Les agents craignent enfin que le DGCCRF soit obligé de faire appel à des organismes de contrôle privés pour pallier certains manquements.