La Bretagne défend l'emoji Gwenn Ha Du en Californie

17 septembre 2018 à 6h15 par Alexandra BRUNOIS

Pourra-t-on bientôt agrémener un SMS d'un petit drapeau breton ? Les membres de l'association "Point BZH" sont en Californie cette semaine pour défendre l'emoji gwenn ha du!

HIT WEST

Ils ne ménagent en tous cas pas leurs efforts pour obtenir la création d'un émoji Gwenn ha du... Après la pétition signée par 20 000 personnes, et forte du soutien de la Région Bretagne, l'association "Point BZH" va maintenant plus loin... jusqu'en Californie. Une délégation est au siège d'Apple cette semaine, où doivent se réunir les membres de l'Unicode, le consortium qui décide des nouveaux émojis.

Matthieu Crédou, co-fondateur du "Point bzh", est l'ambassadeur de l'émoji breton aux Etats-Unis. Pour lui, les démarches à distance ne suffisent pas, et rien de remplace un voyage sur place :

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"C'est essentiel, parce que l'on doit comprendre comment cette organisation fonctionne. A la base, l'Unicode c'est une organisation qui émet des normes, qui gère les polices de caractères, etc.. Ce sont de petits comités,on parle d'une dizaine de personnes peut-être, donc les connaître personnellement, défendre les dossiers physiquement, c'est essentiel."

Ce voyage en Californie ne permettra peut-être pas d'obtenir l'émoji Gween ha du dès cette année, mais Matthieu Crédou se veut optimiste sur les chances de succès à court ou moyen terme...

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"Il y a eu un précédent, avec les drapeaux gallois, écossais et anglais, apparus il y a deux ans maintenant, et donc on pourrait prétendre à la même reconnaissance que ces trois drapeaux-là.. Alors ce qui n'est pas simple, c'est que l'on doit recevoir l'aval des géants d'internet - Google, Apple, Facebook, Microsoft.. ces entreprises sont californiennes, américaines, donc un drapeau anglais, gallois, écossais, cela leur parle, c'est leur zone culturelle, un drapeau breton, c'est plus délicat, donc il faut les convaincre..."


Pour convaincre les géants du net, l'association compte mettre en avant l'existence d'une véritable attente chez la population, comme en témoignent la pétition et la campagne menée cet été sur internet. Une attente et une véritable légitimité, comme le souligne David Lesvenan, co-fondateur du "Point bzh" :

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"On est sur une campagne très positive : une envie de pouvoir mettre la Bretagne en avant, d'utiliser l'émoji comme un symbole sympathique d'un attachement à un territoire, comme on le fait en affichant un drapeau dans les festivals, ou pendant les matches de la Coupe du Monde, cela relève de la même logique."

Ce voyage en Californie n'a rien d'un ulltime va-tout : ce n'est qu'une étape, et l'association compte poursuivre les efforts. Pour David Lesvenan, les enjeux n'ont rien d'anecdotique, puisqu'en cas de succès, l' émoji breton se retrouvait disponible dans tous les smartphones de la planète.

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"Mettre un drapeau breton, c'est mettre en avant une identité culturelle, c'est aussi un formaidable outil de marketing territorial : pouvoir demain, dans l'univers du tourisme, ou de l'industrie, un petit émoji dans un message, c'est un plus pour rendre notre région visible à l'échelle mondiale."


Si le consortium Unicode acceptait dès à présent d'intégrer un émoji breton dans les bibliothèques de symboles, il faudrait au moins 9 mois pour qu'il soit disponible dans les smartphones.

Des propos recueillis par Yann LAUNAY