Un échange entre collégiens et porteurs d'uniforme

2 juillet 2021 à 6h14 - Modifié : 4 juillet 2021 à 17h34 par Dolorès CHARLES

Policiers en figurine
Policiers en figurine
Crédit : Pixabay

Retour sur un échange autour du « respect de l’uniforme » avec des collégiens de Nantes Nord, il y a quelques jours. L'expérience sera sans doute renouvelée pour "déconstruire une image souvent fausse".

"C'est la première fois que je parle à un policier" ! Au collège Stendhal de Nantes nord, un dialogue plein de franchise s'est tenu il y a quelques jours entre des ados et personnes en uniforme. Une heure et demie de dialogue entre d'un côté des jeunes et de l'autre des uniformes portés par des policiers, des contrôleurs de transport en commun et des pompiers. Parmi les collégiens, Hamza élève de 4ème. Hamza se sent plus proche des contrôleurs de transport en commun que des policiers et il explique pourquoi à Cédric Mané :

"C'est la première fois que je parle à des policiers. Ça veut dire que quand ils sont dans le quartier, vous ne parlez pas ensemble ? Non, juste quand il y a des contrôles. Des fois c'est chiant, ils posent des questions, alors qu'ils ont déjà la réponse. Moi je parle à des contrôleurs (de bus), ils sont du quartier, ce sont mes potes dans le quartier. Mais pas les policiers. Je pense que les policiers devraient venir plus souvent dans le quartier pour faire des ateliers et discuter. C'est leur travail au final".

Hamza
Crédit : Cédric Mané

L'uniforme - un frein

L'un des freins au dialogue évoqué par des collégiens, c'est l'uniforme, d'autant plus quand les policiers sont équipés de gilets par balles et d'armes. Du haut de ses 13 ans, Marion porte un regard plein de franchise sur ces uniformes intimidants.

"Quand on les voit comme ça, ça peut impressionner, et on ne va pas forcément aller leur dire bonjour. Après, si c'est pour se protéger forcément, il faut qu'ils gardent tout ça. C'est juste une vision, il faut que les gens changent cette vision. En soit, rien n'est bien ou mal, c'est juste qu'ils sont là pour que tout soit bien fait. S' il m'arrive quelque chose, j'irai voir spontanément des policiers, c'est logique et ils sont là pour ça. Non je n'ai pas de crainte, je ne vois pas pourquoi il devrait y en avoir. Ils sont là pour ça en fait".

Marion (collège Stendhal)
Crédit : Cédric Mané
Echange policiers/ados
Echange policiers/ados
Crédit : Cédric Mané

L'intérêt d'une telle rencontre

Erwan Guillambert, commissaire de police à Orvault, explique l'intérêt de venir au collège discuter avec des enfants de 13 à 14 ans :

"La petite délinquance c'est les 15-18 ans, c'est pour cela que c'est important qu'on vienne en amont expliquer notre travail. J'aimerais bien qu'on ait plus de temps d'occupation de la voie publique. Mais nos effectifs sont assez réduits. On est dans des voitures, il y a très peu de dialogue, c'est pour cela qu'on essaie de mettre pied-à-terre plus souvent pour avoir ce temps d'échange".

Erwan Guillambert, commissaire de police
Crédit : Cédric Mané

Pour les porteurs de l’uniforme, ce dialogue avait pour but de déconstruire une image souvent fausse. L’expérience sera sans doute renouvelée l’an prochain, dans ce collège de l'agglomération nantaise.