Quand Jean-Paul Belmondo venait à Piriac-sur-mer

6 septembre 2021 à 18h37 - Modifié : 6 septembre 2021 à 21h22 par Dolorès CHARLES

Jean-Paul Belmondo
Crédit : AFP

L'acteur français de 88 ans, Jean-Paul Belmondo, est décédé ce lundi à Paris. A son actif de nombreux rôles, et une centaine de films dont Borsalino, Le Magnifique, Le Professionnel, L'As des As, ou Itinéraire d'un enfant gâté.

L'acteur populaire, qui avait ses habitudes l'été à Piriac-sur-mer en Loire-Atlantique, plaisait aux petits comme aux grands, parce qu'il était "Bebel". Jean-Paul Belmondo était un séducteur, mais aussi un aventurier... un monstre sacré du cinéma français, parti à l'âge de 88 ans ce lundi à Paris. En 50 ans de carrière, l'homme avait tourné avec les plus grands réalisateurs.

Retour sur ses grands rôles (avec AFP) :

- "A bout de souffle" (1960) - Au côté de Jean Seberg, jeune étudiante américaine à Paris, Jean-Paul Belmondo, en truand amoureux, irradie ce premier long-métrage de Jean-Luc Godard devenu le manifeste de la Nouvelle Vague et un film culte. Ce rôle le propulse parmi les acteurs français en vue. Des décennies plus tard, le film n'a pas pris une ride et parle encore à toutes les générations par sa modernité. L'acteur tournera un autre film de Godard resté à la postérité, "Pierrot le fou"

- "L'Homme de Rio" (1964) - Deux ans après le succès de "Cartouche", un film de cape et d'épée avec Claudia Cardinale, il tourne à nouveau avec Philippe de Broca. Destination cette fois le Brésil pour un film à 200 à l'heure, avec Françoise Dorléac. On suit avec gourmandise les aventures rocambolesques du soldat de deuxième classe en permission, Adrien Dufourquet qui vole au secours de sa fantasque fiancée Agnès jusqu'au coeur de la forêt amazonienne.

- "La Sirène du Mississipi" (1969) - Après Françoise Dorléac, sa soeur Catherine Deneuve... François Trufaut réunit les deux acteurs en vue du moment pour une histoire d'amour sous le soleil de La Réunion. Après avoir passé une annonce matrimoniale, Louis Mahé a fait venir sur l'île Julie. Mais la belle n'a décidément rien à voir avec celle, avec laquelle il a longuement correspondu. Qu'importe, Paul est totalement subjugué par la jeune femme, qui se révèle aussi mystérieuse que vénéneuse.

- "Borsalino" (1970) - Ce film de Jacques Deray réunit pour la première fois à l'écran les deux grandes stars masculines du cinéma français, Jean-Paul Belmondo et Alain Delon. Très grand succès auprès du public conquis par les aventures de ces voyous, Capella et Sifredi, qui veulent devenir les caïds de la pègre marseillaise. Un succès entaché par la brouille entre les deux hommes pour une histoire d'affiche, qui finira devant la justice...

On ne reverra Belmondo au côté de Delon au cinéma que 28 ans plus tard dans "Une chance sur deux" de Patrice Leconte.

- "L'As des as" (1982) - Dans les années 70 et 80, les grands succès commerciaux et les films à "cascades" se suivent pour Bebel. Du "Cerveau" à "L'As des as", en passant par "Peur sur la ville" et "L"Animal", il joue alors à quatre reprises dans les films les plus vus de l'année en France, égalant le record de Fernandel et n'étant dépassé que par Louis de Funès. Sous la direction de Gérard Oury, il est Jo Cavalier, ancien pilote de la Première Guerre mondiale qui, 20 ans plus tard, est devenu entraîneur de boxe et doit se rendre en Allemagne nazie pour les Jeux olympiques de 1936.

Un véritable triomphe au box-ofice avec plus de 5 millions d'entrées.

- "Itinéraire d'un enfant gâté" (1988) - Claude Lelouch offre là à Jean-Paul Belmondo son dernier très grand rôle au cinéma, couronné du César du meilleur acteur. Il est Sam Lion, abandonné par sa mère alors qu'il était encore bébé, recueilli par un forain et devenu un enfant de la balle. Reconverti dans les affaires après une chute au cirque, il gère une entreprise de nettoyage florissante mais décide un beau matin de tout plaquer pour parcourir le monde sous un faux nom.

Un an après l'échec du "Solitaire", le film rencontre un grand succès au cinéma, avec plus de 3 millions d'entrées.

Souvenirs depuis Piriac sur mer

La disparition de Jean-Paul Belmondo résonne d’une façon particulière à Piriac-sur-mer. Un lien unit la famille Belmondo à la station balnéaire de Loire-Atlantique : les parents de l’acteur y passent tous leurs étés, de 1947 à 1981, et à l’adolescence, Jean-Paul Belmondo se mêle aux jeunes locaux. C’est à cette époque que Jean-Claude Mabo, actuel président du Cercle nautique de Piriac , a côtoyé celui qui deviendra « Bebel » :

« Nous on l’a surtout côtoyé dans les soirées, il était déjà tout fou… Je me souviens, une fois, il avait fait le poirier sur le bar, et avec ses pieds il dégommait les cendriers accrochés au mur. Mais c’était bon enfant… Il aimait bien imiter les vieux pêcheurs, qui avaient à l’époque un accent local très prononcé… Il faisait son spectacle, c’était déjà un comédien. »

Jean-Claude Mabo
Crédit : Yann Launay
Jean-Paul Belmondo
Crédit : AFP

"Il venait avec son copain Marielle..."

« Quelqu’un de très sympathique et très joyeux. Un peu espiègle, toujours prêt à s’amuser… J’avais quelques années de moins, les anciens avaient créé une équipe de volley, moi le plus beau souvenir que j’ai, c’est la « coupe Belmondo » qu’on organisait avec les estivants, ici. C’était la sœur, Muriel, qui nous remettait la coupe, et quand il était là il venait assister, c’était super sympa… On l’a revu après, il venait avec son copain Marielle, il revenait devant le Gros Jules manger une sucette… »

 

Jean-Claude Mabo
Crédit : Yann Launay