Violences et harcèlement scolaires : Sarah El-Haïry

15 mars 2021 à 12h14 - Modifié : 13 octobre 2021 à 10h35 par Dolorès CHARLES

HIT WEST
Sarah El-Haïry
Crédit : Hit West

La violence à l'école, mais aussi le phénomène de bandes ou le Service National Universel : la secrétaire d'Etat chargée de la Jeunesse et de l'Engagement, la nantaise Sarah El Haïry, était l'invitée ce midi de Julie et Fabien sur Hit West.

La secrétaire d’état chargée de la Jeunesse et de l’Engagement, la nantaise Sarah El-Haïry était ce lundi midi l’invité de l'émission "Sur place ou à emporter" sur Hit West… A bientôt 32 ans, l'ancienne députée de Loire-Atlantique (5ème circonscrition) a évoqué plusieurs sujets en lien avec la jeunesse, avec son porte-feuille ministériel : le mal-être étudiant, les phénomènes de harcèlement à l'école, le service national universel (SNU) ou encore la parité dans la société et la politique. Face à la détresse de certains jeunes à l'Université, la secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Education a adressé un message à ce étudiants "qui se disent déprimés et isolés en raison de la crise sanitaire" et prôné le dispositif permettant de proposer des séances psy gratuites. La plateforme en ligne a ouvert il y a quelques jours :

Sarah El-Haïry :  chèque psy-étudiants 

"Il y a zéro honte à avoir au contraire... Si on en ressent le besoin, il ne faut pas hésiter évidemment à demander de l'aide, que ce soit à une association ou à un service de santé. Au delà de ça, il y a plein de situations différentes : il y a des jeunes qui ne sont pas en logement ou cité universitaire et ils se retrouvent assez isolés... Certains sont rentrés chez leurs parents, d'autres sont en studio et moi j'ai envie qu'on mette en place une sorte de bouclier ... les parents, ou le retour à la Fac c'est aussi pour ça, pour rompre l'isolement."

Les violences à l'école

« On m’a arraché une partie de moi… » Hier à Argenteuil, plus de 2 000 personnes ont rendu hommage à la jeune Alisha, morte noyée après avoir été violemment frappée par deux camarades et jetée dans la Seine. Sa maman s'est recueillie, émue, devant l'établissement. C'était un des sujets d’actualité évoqués avec la secrétaire d'Etat : les violences dans le milieu scolaire, avec ces adolescents morts en région parisienne ces dernières semaines. Dans le viseur du gouvernement, le phénomène de bandes notamment lié au harcèlement sur les réseaux sociaux. 

Sarah El-Haïry : harcèlement

"Quand il y a des gens qui t'insultent, et des gens qui ont des propos racistes ou homophobes, il faut déposer plainte évidemment et aujourd'hui police et gendarmerie ont les moyens de lever cet anonymat qui donne l'impression d'être hyper-puissant. Pendant ce temps, nous sommes en train de travailler avec le Parlement pour édicter de nouvelles lois et permettre de lutter plus fortement contre la haine sur les réseaux sociaux. Internet n'est qu'un outil, on peut en faire le meilleur comme le pire... Il y a 10 000 ambassadeurs maintenant dans les collèges et lycées pour lutter contre le harcèlement. Il y a des campagnes tous les ans. Il ne faut pas se taire, si on subit il ne faut pas se taire, c'est ce qui permet de lutter."

Un jeune une solution

Comment compenser la perte de revenus pour les étudiants, qui ont souvent un petit « job » pour payer leur loyer, leurs études et leurs dépenses du quotidien. Sarah el Haïry rappelle que le CROUS est un outil efficace pour aider les jeunes, et qu'il existe le plan "Un jeune - une solution" décliné partout en France :

Sarah El-Haïry : crous

"Aujourd'hui, tous les étudiants qui ont perdu par exemple leur job peuvent se rendre au CROUS. Un fonds d'urgence a été créé qui permet de verser 500 euros par mois à tous les étudiants qui en ont besoin, d'abord 500 euros immédiatement puis le dossier est étudié. On a alors un mois pour étudier ce dossier et voir si on verse une somme chaque mois, si besoin... S'il y a des étudiants en galère pour payer leur loyer ou aller faire des courses, il faut vraiment pousser la porte du CROUS parce qu'il y a des aides qui n'exisaient pas avant et qui existent aujourd'hui pour répondre à ces conséquences d'urgence."

Le plan « Un jeune, une solution » est l’un des dispositifs lancé par le Président de la République Emmanuel Macron, tout comme le service national universel à destination des 15-17 ans. Un SNU gratuit et qui permet de s’engager dans des projets civiques :

Sarah El-Haïry : SNU

"Moi je rencontre des jeunes qui s'engagent déjà. Nous vivons dans un beau pays d'engagés, mais ce qui est sûr c'est que tous les jeunes n'ont pas accès à toutes les informations et là on a une vraie responsabilité dans l'égalité des chances. Pendant ce SNU, on donne à chaque jeune, l'occasion de découvrir tout ce qu'il peut faire et vivre dans ce pays, et tout ce qu'il peut lui apporter et recevoir... On créé des temps d'unité et de collectif (à travers ces SNU)." 

Les inscriptions sont ouvertes, toutes les infos sur le site dédié : snu.gouv.fr

La parité, ce n'est pas (encore) ça

Enfin la secrétaire d'Etat, élue au conseil municipal de Nantes et conseil communautaire, Sarah El-Haïry, s’est aussi exprimée sur l’importance des femmes dans la société et dans la politique, à une semaine de la journée des droits des femmes, même si, selon elle, il y a encore des progrès à faire :

Sarah El-Haïry : parité

"Le combat de l'égalité n'est pas terminé. Aujourd'hui, il y a encore beaucoup d'endroits où on se rend compte qu'à "job égal" les salaires ne sont pas égaux... Il y a encore beaucoup d'endroits où la parité n'est pas réelle... Comités d'entreprise, bureaux exécutifs et aussi à l'Assemblée même s'il y a eu des progressions. Je rêve du jour où l'on ne se posera plus la question, c'est un combat de tous les jours... il faut casser les stéréotypes !"

Une interview à retrouver en replay sur hitwest.com / rubrique podcasts.