Vers une rentrée hybride à l'Université

4 juin 2020 à 14h48 par Alexandra BRUNOIS

La ministre de l'enseignement supérieur est en Bretagne, jusqu'à ce soir. Frédérique Vidal a entamé un tour de France consacré à la relance de l'enseignement supérieur et de la recherche⬦ mais aussi à la préparation de la prochaine rentrée universitaire. Yann Launay l'a suivie hier à Brest.

HIT WEST
Crédit : Yann Launay pour Hit West

La Ministre était ce midi à l'Université de Bretagne Occidentale, à Brest, où elle a échangé en visioconférence avec les responsables des universités bretonnes. Objectif : mettre en place une rentrée "hybride", avec des enseignements en partie à distance, et en partie dans les salles et les amphis. Frédérique Vidal avec Yann Launay :

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"Les formations doivent se penser avec une partie des enseignements en présentiel, et une partie des enseignements à distance. Une partie de travail personnel, au travers des outils numériques, mais aussi une partie en présentiel, parce que l'interaction est très imprtante dans l'enseignement, sinon, depuis l'invention de l'imprimerie, on dirait : "prenez des livres, et apprenez seuls"...

La fracture numérique

Certains présidents d'université redoutent le creusement des inégalités, avec un tel système. Mais pour la ministre, si les risques sont réels, les solutions existent.

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« Il y a eu pendant cette période exceptionnelle la visualisation qu’un certain nombre d’étudiants n’avait soit pas d’équipements informatiques, soit un seul pour tout le foyer et c’était alors très compliqué de faire du télé-travail, des cours à l’université et les cours de l’école… Donc les établissements avec aussi beaucoup de réactivité, beaucoup de pragmatisme, ont équipé les étudiants en ordinateurs, en clé 4G et si c’est quelque chose qui doit se généraliser pour que la rentrée se passe bien, nous y travaillerons ensemble et c’est vraiment l’objet de tous ces échanges pour que tout se passe bien, pour que cette rentrée se passe au mieux ».

Le concept de rentrée "hybride"

Pour Frank Le Bolc'h, les cours à distance ont montré leur intérêt, pendant le confinement, mais le directeur de l'IUT Brest-Morlaix plaide pour une organisation qui favorise, en priorité, les cours en face à face :

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"La rentrée doit se faire en présentiel : la rentrée hybride pour moi c'est une rentrée où l'on utilise tous les outils que l'on a pu mettre en place, les cours en ligne, les QCM, pour faire des groupes spécifiques, adapter les enseignements à chacun des jeunes, mais l'étudiant doit être dans l'établissement, avoir l'interaction avec l'enseignant... Je comprends parfaitement qu'il faille prendre des précautions, mais l'université ne doit pas être un "bastion" au sein de la République : on ouvre les bars, on ouvre les restaurants, donc il faut autoriser au maximum les cours..."

Les dates de rentrée sont fixées par chaque établissement : elles seront souvent proches d'une année classique, mais certaines universités, comme Rennes 2, envisagent de repousser la rentrée pour mieux la préparer.

Allors que des présidents d'universités redoutent une rentrée dégradée, avec une trop grande place accordée aux enseignements à distance, pour Frédérique Vidal, ce système peut présenter, au contraire, des avantages :

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"... ce que permet aussi la formation en mode hybride, c'est de dégager plus de temps pour de l'interaction, parce qu'une partie des en seignements peuvent être acquis par les étudiants. Les professeurs peuvent, au travers des outils internet, leur prescrire des choses à lire, à étudier, et ensuite travailler avec eux sur d'autres formes de pédagogies..."

FREDERIQUE VIDAL BREST UBO 04 JUIN 2020.jpg (332 KB)

Frédérique Vidal @YannLaunay

L'employabilité des étudiants

Si des questions pratiques restent à éclairicir, la prochaine rentrée universitaire n'est pas forcément ce qui effraie le plus Matthieu Gallou, président de l'UBO - l'Université de Bretagne Occidentale :

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"Mon inquiétude, elle est autant - voire plus- pour les diplômés, pour qu'ils puissent trouver des solutions d'emploi dans les mois qui viennent malgré le contexte économique, que pour les entrants : là on trouvera des solutions. Cela va être compliqué, ce sera beaucoup de travail mais on trouvera des solutions..."

Suite du programme de Frédérique Vidal

Après une étape près de Rennes, à l'Institut de recherche technologique b-com de Cesson-Sévigné, la ministre est attendue à Guipry, près de Redon ce vendredi. Frédérique Vidal se rendra chez NG biotech, la société qui a mis au point un test rapide pour le covid 19. Après un test sanguin, la start-up brétilienne va d'ailleurs lancer un test salivaire pour détecter le covid-19. Une annonce de son actionnaire dans un entretien exclusif accordé à nos confrères du Mensuel de Rennes. Une évaluation serait en cours pour une mise sur le marché d’ici l’été. Objectif : identifier directement le virus.