Vaccin contre le COVID : les salariés de "deuxième ligne" y ont (enfin) droit

25 avril 2021 à 19h25 - Modifié : 13 octobre 2021 à 10h34 par Dolorès CHARLES / Cédric MANE

HIT WEST

Les professionnels de deuxième ligne sont éligibles à la vaccination contre le COVID-19 depuis ce week-end. Le reportage de Cédric Mané dans l'Ouest.

Le cap du million de personnes vaccinées contre le COVID-19 a été franchi en Pays de la Loire en fin de semaine passée. Et depuis ce week-end, ce sont les métiers dits « de deuxième ligne » qui sont concernés par la campagne vaccinale, s’ils sont âgés de plus de 55 ans et sur la base du volontariat. Une longue liste, qui inclut les conducteurs et les contrôleurs des transports publics, les professionnels des pompes funèbres et les salariés des abattoirs, les chauffeurs taxis, les caissiers, les agents de nettoyage et de gestion des déchets, les agents de gardiennage et de sécurité, les vendeurs de produits alimentaires, etc.

Dans le domaine de l’alimentaire, le sujet est très sensible. Est-ce que ça change quelque chose, quand on passe la journée à vendre des produits alimentaires ? Murielle est boulangère près de la place Zola à Nantes :

Murielle

"C'est plus rassurant, c'est sûr que nous, on voulait faire le vaccin. De tout façon il n'y a pas le choix, on est toujours à se mettre du produit, on se lave les mains, c'est un peu plus compliqué qu'avant mais on s'y habitue... Il y a du monde, on a des jeunes avec nous qui ne sont pas vaccinés. Il va falloir faire attention, mais ça nous met une sécurité".

Dans une boucherie de Rezé près de Nantes, vaccin ou pas, on ne changera pas les habitudes, explique Chabane, le patron interrogé par Cédric Mané :

Chabane

"Cela ne changera pas grand-chose, pour moi le virus il est là, il faut prendre des précautions, les gestes quotidiens comme se laver les mains. Je crois que ça va beaucoup plus protéger que d'aller mettre un vaccin. On a eu d'autres maladies, et ça a toujours été comme ça, les anciens ils disaient toujours ça. Je peux vous dire que pendant le premier confinement, ça a été très compliqué, on travaillait avec la peur mais maintenant on est habitués. Donc un vaccin je ne sais pas, au jour d'aujourd'hui s'il est efficace je ne sais pas".

Autre secteur très sensible, les transports en commun, en particulier les agents d’accueil au contact permanent des voyageurs parfois très nombreux aux heures de pointe. Pour Ronan Gilbert, conducteur et agent d’accueil pour la régie des transports publics à Nantes, c’est évidemment une bonne nouvelle mais le syndicat CGT qu’il représente estime que ce sont tous les agents qu’il faut vacciner rapidement :

Ronan Gilbert

"On est vraiment au contact, proche des voyageurs, donc si le vaccin est fonctionnel effectivement, il pourrait servir à protéger. Selon les personnes à qui l'on porte assistance, ça peut être des blessés, des malaises, on est obligé d'être assez proche physiquement pour aider, et là on oublie la distance de sécurité, même avec les masques... C'est pour nous protéger nous et nos famille aussi, et c'est pour retrouver une vie normale assez rapidement... Nous à la CGT, on pense que tous les métiers proches du public doivent être vaccinés à tous les âges".

En Pays de la Loire et en Bretagne, la vaccination pour ces travailleurs de deuxième ligne a commencé ce week-end à Lorient, à Angers et à la Roche-sur-Yon par exemple. Pour les Nantais, il faudra attendre quelques jours (jeudi). Notez qu'en Loire-Atlantique, un nouveau centre de vaccination ouvrira mardi dans la salle de la Trocardière. Il sera ouvert 5 jours sur 7 (de 9h à 17h30) et proposera des doses du vaccin Pfizer. Comme ce centre est géré par le SDIS, ce sont les pompiers qui vaccineront (250 piqures /jour pour commencer).