Une ferme urbaine ouvre ses portes à Nantes

9 septembre 2019 à 9h10 par Emilie PLANTARD

Ne cherchez pas de vaches, de poules ni de tracteurs⬦ Il n'y en a pas ! Sur la friche de l'ancien MIN de Nantes, la ferme urbaine s'adapte aux contraintes de la ville pour, avant tout, sensibiliser le public.

HIT WEST
Crédit : Hit West

Des rangées de bottes de paille alignées sur lesquelles poussent des tomates, des courges ou des haricots verts… C’est le décor de la ferme urbaine, planté en mars dernier sous les anciennes serres du Marché d’Intérêt National de la métropole nantaise. Inspirée de projets parisiens, l’Agronaute se veut productive, solidaire et récréative. Plus de 700 m2 de culture, un bar ainsi qu’un un petit restaurant constitueront la ferme, mais également d’autres associations, complémentaires. Un concept innovant, à destination des urbains concernés par les enjeux de la transition écologique.

Swen Déral, co-président de l’association La Sauge, à l’origine du projet :

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"Je pense que c’est un lieu de dépaysement qui permet de s’interroger sur l’avenir alimentaire et l’avenir de nos villes. Et on passe du bon temps. Il y aura de la restauration. Je ne sais pas si on sera autonomes sur tous les produits mais l’idée c’est de prouver qu’on peut créer de l’autonomie alimentaire à l’échelle d’un restaurant."

Une ferme ouverte à tou(te)s

L’objectif d’une ferme urbaine est donc autant de produire que d’informer un public curieux ou volontaire, éventuellement prêt à participer aux ateliers ou à l’entretien des cultures. Derrière cette proposition, l’association La Sauge aimerait que chaque citadin consacre 2H par semaine au jardinage.

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"C’est complètement possible de créer plus d’espaces agricoles en ville. Nous on est convaincus que l’agriculture est une pratique indispensable qui depuis 50 ans a été laissée à quelques personnes et finalement c’est presque dangereux de laisser ce savoir-faire à si peu de personnes. Nous dans notre idéal on a une vision où tout le monde est un peu agriculteur."

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Avec les contraintes de la ville

Installée sous les serres de l’ancien M.I.N de Nantes, la ferme a dû composer avec ce terrain inhabituel. Les cultures poussent donc sur des rangées de bottes de paille enrichies de compost ou dans des bacs en bois. Tuteurs et ficelles permettent de soutenir les plants de légumes qui parfois atteignent les poutres métalliques. Un décor bien différent des fermes traditionnelles.

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"Il y a des bottes de paille sur lesquelles commencent à pousser des courges, on a des haricots, des tomates, pas mal de petites plantes aromatiques… Les plantes elles suivent un peu le mouvement qu’on leur donne, c’est le jeu de donner les bonnes conditions de leur expression. C’est un peu s’adapter aux nervures de la ville, ça reste la mentalité générale de l’agriculture urbaine."

A terme, la ferme urbaine de Nantes s’installera au sommet d’un immeuble flambant neuf et s’intègrera dans le projet des 5 ponts, ce complexe immobilier à destination, en grande partie, des personnes en situation de grande exclusion. Il verra le jour en 2020 ou 2021.

Une ferme urbaine à Angers aussi...

Patrick Moreuil, architecte de l’agence nantaise Tetrarc, viendra présenter ce jeudi à l’Institut municipal le projet « Climax », un des lauréats de l’appel à projets "Imagine Angers". Le projet comporte une ferme urbaine au 4e étage de cette résidence, au bord de l’avenue Montaigne, qui permettra de valoriser la filière végétale. L’immeuble devrait être livré en 2022.