Une avancée pour les discothèques toujours fermées

27 juillet 2020 à 12h29 par Dolorès CHARLES

Les boulettes à facette ne brillent plus ! Les discothèques fermées depuis la mi-mars et le début du confinement en France ont connu ce qu'elles considèrent être une « avancée » ces derniers jours. L'Etat va mettre la main à la poche. Témoignage dans le Morbihan.

HIT WEST
Crédit : Le Missyl (56)

Les frais fixes des discotèques, fermées depuis la mi-mars, comme les loyers, les factures d’eau et d’électricité seront pris en charge par l’Etat à hauteur de 15 000 euros par mois maximum, pendant trois mois, au lieu des 5 000 euros prévus initialement. Un soulagement pour ces boîtes de nuit, très impactées par la crise du coronavirus et qui multiplient les appels à l’aide. Régis Toutain l’un des deux gérants du Missyl à Pontivy dans le Morbihan alerte depuis des mois les parlementaires et les pouvoirs publics sur leur "mort annoncée" :

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« Nous on a fait aussi une campagne de communication symbolique, au cours de laquelle moi et mon associé avons été pris en photo, dans un cercueil chacun, mais en ayant les yeux ouverts parce que nous ne sommes pas totalement morts, mais nous sommes en train de mourir, cela a fonctionné. Nous avions mis cela sur la façade avec plusieurs affichages et cela a beaucoup fait parler. On a eu beaucoup de soutiens là-dessus... c'est vrai que c'est parlant comme situationet le message était clair, il n'y avait pas d'ambiguité. »

Une réouverture pas avant l'automne

C’est à l’issue d’une nouvelle réunion avec les représentants du monde de la nuit que le ministre délégué aux PME Alain Griset a indiqué que les loyers, factures et autres frais fixes seraient pris en charge par l'Etat. Un coût évalué au niveau national à 50 millions d’euros. Pour autant, même aidées certaines entreprises ne rouvriront pas, et les salariés restent au chômage partiel (4 pour le Missyl) :

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« L’Etat a enfin trouvé une solution temporaire pour juin / juillet et août, donc il va nous accorder sur dossier et avec des justificatifs jusqu'à 15 000 euros mensuels de chages fixes … Normalement d'ici le 15 août, on va pouvoir avoir le mois de juin déjà, et c’est déjà une belle avancée ! Avec les syndicats, on est quand même un peu soulagés, même si forcément pour certaines discothèques, elles ont plus de 15 000 euros de charges fixes, mais c'est déjà une avancée par rapport au début... »

Les boîtes de nuit n’ont toujours pas de date de réouverture, peut-être le 21 septembre voire en octobre en fonction de la situation sanitaire, et elles font face à une concurrence déloyale – raves-partys et autres fêtes privées bien moins encadrées :

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« Vous avez les fêtes privées, vous avez les raves-partys, et vous avez également certains bars qui font office de discothèques ou restaurants … On a le cas à Quiberon par exemple d'un bar qui vient d'avoir deux mois de fermeture administrative, et où il y a eu une quinzaine de cas de covid. Cela veut tout dire, il faut être prudents. Nous on avait proposé au gouvernement d'ouvrir au moins en bar, mais en appliquant des gestes barrières stricts et en ayant surtout des agents de sécurité, qui sont là pour reprendre les gens, parce que si vous ne structurez pas, ça ne peut pas fonctionner. Nous, on structure, on a les moyens et on a l'habitude, sans parler du covid, de structurer les gens. Ce n'est pas comme dans un bar, où vous faites un peu ce que vous voulez… »

Régis Toutain de la discothèque Le Missyl à Pontivy, joint par Dolorès Charles. A partir du 10 septembre, les établissements de nuit pourront aussi déroger aux critères habituels (chiffre d’affaires, pertes d’exploitation…) pour accéder au fonds de solidarité aux entreprises. Sachez que la filière nuit représente deux milliards d’euros de chiffre d'affaires par an, "c’est un vrai manque à gagner en France" estime le gérant du Missyl.