Une 1ère mondiale au CHU de Brest !

10 janvier 2019 à 6h16 par Alexandra BRUNOIS

C'est une première mondiale : le CHU de Brest est doté du premier "Biograph Vision" de la société Siemens. Un appareil d'imagerie médicale pour diagnostiquer des cancers et qui n'a pas d'équivalent. et qui se trouve à l'hôpital Morvan. Reportage de Yann LAUNAY.

HIT WEST

Le "Biograph Vision" est une machine en forme de tunnel, dans lequel s'allonge le patient. L'appareil fonctionne sur le principe de la scintigraphie : on injecte au patient un produit faiblement radioactif, pour rendre visible des cellules, des organes. Le principe n'est pas nouveau, mais ce qui l'est, c'est la définition d'image atteinte par cette machine : un véritable tournant pour le professeur Pierre-Yves Salaün, chef du service de médecine nucléaire au CHU de Brest...

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"C'est un peu comme le passage de la télévision cathodique à l'ultra HD : on voit des choses qu'on ne voyait pas avant, avec un index de confiance très important pour diagnostiquer les maladies. Et dès que l'on pourra substituer ce type de machine à une ponction, à une biopsie, on le fera, et se cera au bénéfice du patient."

Les applications pour une telle machine sont très vastes :

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"Les applications les plus courantes, c'est dans le cadre de la prise en charge du cancer : le diagnostic, le suivi du traitement, mais aussi en neurologie, pour des patients atteints de troubles de la mémoire, ou encore dans le cadre de maladies inflammatoires, aux articulations. Un exemple : quelqu'un qui venait pour une maladie à l'estomac. L'enjeu était de savoir s'il fallait un traitement local ou plus général, et cette machine a mis en évidence des anomalies ailleurs que dans l'estomac, ce qu'aucune autre modalité n'avait vu avant."

Ce gain décisif en définition est rendu possible par l'évolution des techniques mises en oeuvre, de plus en plus fines, comme l'explique Julien Gervais, responsable médecine nucléaire chez Siemens Healthineers France

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"L'élément fondamental du système, c'est ce qui s'appelle le cristal, c'est un peu comme le capteur d'un appareil photo. Dans la machine, les xcristauix sont répartis tout autour du tunnel, ils entourent le patient. Sur les générations précédentes, les cristuax faisaient 4mm par 4 mm, et vous en aviez entre 20 et 35 000. Sur cette nouvelle génération de machine, on est sur 60 000 cristaux de 3,2 mm par 3,2 mm, donc c'est près de 60% de résolution spatiale en mieux."

Cette nouvelle génération de machine offre des images beaucoup plus fines, mais paradoxalement, elle est plus rapide : le patient passe beaucoup moins de temps dans le tunnel, comme peut en témoigner Véronique, une patiente suivie au centre de médecine nucléaire du CHU de Brest.

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"C'est très rapide : 10 minutes, alors qu'avant c'était 20 minutes, et la position est plus confortable. Les images sont plus nettes, plus précises, je suis agréablement surprise de voir un appareil comme ça ici à Brest, c'est super pour les malades..."

Mais pourquoi Brest pour cette première mondiale ? La réponse du directeur général du CHRU de Brest, Philippe El Saïr :

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"Parce qu'il y a un partenariat ancien entre Siemens et le service de médecine nucléaire du CHU de Brest, c'est un service qui publie énormément au plan scientifique, au niveau mondial : cette crédibilité de l'équipe brestoise incitait l'industriel à implanter sa première machine ici.. L'excellence est possible en province."

Cette nouvelle machine, c'est un investissement de 3 millions d'euros pour le CHU de Brest. Un investissement qui n'a rien d'un achat irraisonné : pour Philippe El Saïr, c'est même tout le contraire :

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"C'est un équipement qui se paiera par son activité : on peut prendre en charge plus de patients, les examens sont plus courts, donc vous avez environ un tiers de patients en plus qui seront pris en charge par cet équipement. C'est une chance supplémentaire de détecter des maladies, et d'adapter les traitements possibles. Et au bout du compte, ce sont des économies, avec des gens qui sont pris en charge plus tôt, et dont l'état de santé se dégradera moins, et qui coûteront moins cher."

Selon Siemens, plusieurs dizaines de centres hospitaliers français se montrent intéressés par l'acquisition du Biograph Vision dans les mois ou les années qui viennent.