Un refuge des loups se visite en Bretagne

20 août 2019 à 9h18 par Mathieu LOPINOT

Le loup n'a pas totalement disparu de Bretagne, il est même possible d'en observer dans les bois de Lescouët-Gouarec, dans les Côtes d'Armor

HIT WEST
Géraldine et Willy Bigot accueillent et soigne des loups traumatisés par la captivité
Crédit : Yann Launay
Dans les bois de Lescouët-Gouarec, dans les Côtes d'Armor, se trouve un refuge unique en France, le refuge de Coat Fur, où Géraldine et Willy Bigot accueillent et soigne des loups traumatisés par la captivité. Des loups qui retrouvent à Coat Fur une semi-liberté, sur 11 hectares. Le refuge compte en ce moment 17 pensionnaires, venus de toute la France, des loups aux destins très variés mais toujours compliqués :
"Ils viennent du trafic animalier, des détentions illégales : il y a 3 ans on a accueilli 7 louvetaux et leur mère, suite à une saisie de justice du tribunal de Libourne. On travaille aussi avec les professionnels du cinéma, du spectacle : notre plus vieille pensionnaire était vouée à faire le spectacle du Petit Chaperon rouge : c'est un animal qui n'a pas pu être présenté au public, qui n'a pas pu faire de spectacle, qui était entré dans un état de stress.. On a pu la soigner, et tout roule pour elle..."

La plupart des animaux qui arrivent au refuge présentent au départ des troubles du comportement, lié au stress ou aux maltraitances qu'ils ont subies : ces loups font les cent pas, comme enfermés dans un va-et-vient incessant :
"C'est une forme "d'autisme", le loup se bloque dans ces actions-là...petit à petit, on arrive à lui enlever ce stress, et on peut passer à l'étape suivante : présenter l'animal à un autre loup, ou à d'autres loups, de façon à créer des couples, ou despetites meutes, pour qu'il retrouve son instinct le plus sauvage..."
REFUGE COAT FUR CIRCA.jpg (601 KB)
Les 11 hectares dédiés aux loups sont subdivisés en vastes enclos, où vivent 2, 3 ou 4 individus. Willy et sa femme Géraldine limitent les contacts directs avec les loups, mais les  animaux doivent être nourris : le nourrissage intervient 1 à 2 fois par semaine. Les loups alors s'approchent, et permettent leur observation :
"On va entrer dans l'enclos, on va se mettre accroupis pour se mettre un peu à leur hauteur .. Là c'est la petite dernière arrivée : Circa..  quand elle était arrivée, elle était dans un état de stress, on s'est aperçu qu'elle avait eu un accident à la machoire.. elle a fait des progrès, elle était toute seule et là elle se retrouve avec un congénère, avec des interactions intéressantes : ils vivent en meute, ils ont besoin de fonctionner en groupe, comme nous.."

Le refuge est ouvert au public, mais ce n'est pas un zoo : la balade en pleine nature est garantie, mais pas forcément la rencontre avec les loups :
"Il va falloir jouer la carte de la patience, être tranquille, faire le moins de bruit, repartir dans un état d'esprit d'observation de la nature.. et en général cela se passe bien : ce sont des animaux craintifs, mais qui sont quand même curieux.."
Géraldine et Willy viennent d'achever la restauration d'une yourte mongole, qui possède tout le confort, et permet désormais aux visiteurs qui le souhaitent de passer une nuit tout près des loups :
L'idée, c'est de prolonger l'expérience sur le site, permettre aux gens d'entendre les loups le soir, ou la nuit.. On propose aussi une extension sur la matinée à suivre : on peut organiser une matinée du soigneur, entrer dans les coulisses, éventuellement un nourrissage, pour observer les loups de près, avec une à deux personnes, c'est faisable.."

Pour réserver sa visite et/ou sa nuit en yourte, rendez-vous sur le site refugedesloups.org