Un Paris sans ses stars sud-américaines à Pontivy

4 janvier 2019 à 8h20 par Dolorès CHARLES

Ce week-end, on joue les 32è de finale de la Coupe de France, et le champion de France en titre de Ligue 1 Paris vient affronter Pontivy. Reportage de Yann Launay.

HIT WEST
Crédit : Yann Launay

Ce sera sans doute une petite déception pour le public mais ça laissera peut-être aussi une chance pour les amateurs de la GSI Pontivy. Dimanche à Lorient, le PSG se déplacera sans ses pointures sud-américaines, qui ne rentreront que lundi. Ainsi Neymar, Cavani, Di Maria, Marquinhos ou encore Thiago Silva seront absents pour ce match de 32e de finale de Coupe de France de football.

Pontivy : ville de football ce week-end

Quand deux clubs d'une même ville, évoluant tous les deux en Nationale 3, s'apprètent à disputer les 32èmes de finale de la Coupe de France... et chacun contre un club de Ligue 1 : c'est la situation inédite que va vivre Pontivy, ce week-end. Le Stade Pontivyen affrontera Guingamp, samedi après-midi, à Roudourou, et le lendemain, c'est la GSI Pontivy qui rencontrera rien moins que le Paris St Germain, au Moustoir. Un stade qui devrait faire le plein : il ne restait plus que 200 places, ce mercredi après-midi, et les supporters étaient encore nombreux à venir acheter des places à la boutique éphémère du club, Rue Nationale, à Pontivy.

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"ça y est, je les ai les places ! On va pouvoir y aller en famille, ça va être super ! Cela fait plaisir d'aller voir l'équipe de Pontivy, et puis j'espère qu'il y aura tous les grands joueurs du PSG, ça fera plaisir aux enfants... J'ai un ami qui fait partie de l'équipe de la GSI et il va jouer contre le PSG, donc c'est énorme ! On a hâte de le voir jouer, j'espère qu'il y aura une bonne ambiance... Pourquoi pas gagner, mais un bon spectacle... on sera tous là pour encourager la GSI, c'est incroyable. Il va y avoir match nul à la fin du temps réglementaire, des prolongations match nul, et la GSI gagne aux TAB bien sûr (rires) Vous voulez prendre un pari avec moi ! "

GSI Pontivy - PSG, c'est dimanche à 20h45, à Lorient. Une affiche inespérée, un véritable rêve pour le président de la GSI Pontivy, Jérôme Prévost, interrogé par Yann Launay.

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"C'est magique, c'est extraordinaire pour le club. Cela faisait depuis 2010 que l'on avait pas passé un 32ème de finale, donc c'était déjà un objectif de la saison qui est réalisée. En plus, on tombe sur l'équipe sur laquelle tout le monde veut tomber, c'est le PSG. C'est un plus incroyable pour le club, notamment sur le plan médiatique, c'est quelque chose d'extraordinaire. Je m'aperçois tous les jours que ce match est important pour Pontivy, mais aussi pour toute la région, pour la Bretagne."

Un gros plus financier

Un 32ème de finale face au leader du championnat de France, dans un grand stade, c'est aussi une bouffée d'oxygène financière pour les finances de la GSI, dont le budget annuel moyen habituel tourne autour de 400 000 euros. Le président de la GSI Pontivy, Jérôme Prévost.

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"Cela va faire du bien aux finances, mais je tiens à préciser, que je n'ai jamais demandé au PSG de nous donner sa recette du match, chose qui a été dite sur les réseaux sociaux, mais j'espère simplement qu'ils feront le geste, mais c'est un souhait c'est tout. Ce match, pour le club, c'est un plus financier, qui nous permet de bien préparer la fin de saison et la saison prochaine de manière très sereine par rapport à une fin de saison ordinaire pour un club de Nationale 3, où il faut toujours pêcher auprès des sponsors pour assurer le budget pour la saison prochaine."

Deux clubs avant peut-être une fusion

Stade Pontivyen et GSI Pontivy : deux clubs de Nationale 3 (l'équivalent de la 5ème division) pour une ville de 15 000 habitants... les raisons sont historiques, comme le rappelle le Président de la GSI.

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"Historiquement en Bretagne, vous savez qu'il y a toujours eu les laïques et les curés. A l'origine donc, il y avait un club "catho" et un club laïc. Les deux clubs ont évolué,chacun ayant son propre parcours et ses propres ambitions. Nous, personnellement, nous souhaitons la fusion, et je sais que petit à petit cela fait son chemin en face... mais il y a toujours des irréductibles, mais on va dire que pour l'instant la sitution est stable chacun suit son petit bonhomme de chemin, même si moi je trouve dommage que dans une ville de 15 000 habitants il y a ait deux clubs de N3. Si on mutualisait les moyens aussi bien logistiques que financiers, on pourrait avoir des ambitions plus hautes. Pour monter en N2, les budgets sont beaucoup plus conséquents et actuellement même pour nous c'est impossible."

Du côté du Stade Pontivyen...

On se réjouit de ce double 32ème pour Pontivy, et les membres du club réfutent toute jalousie à l'égard de la GSI et de son match contre le PSG, comme l'explique Gilles Julé, co-dirigeant du Stade Pontivyen, à Yann Launay.

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"Là dessus aucun problème. Chacun parcours, pour nous il n'y a aucun souci. Pour nous, Guingamp c'est un bon tirage : c'est une Ligue 1, c'est tout près de chez nous, et puis arriver en 32èmes pour les joueurs, les supporters et les dirigeants... c'est quelque chose qu'on n'est pas prêt de revivre. C'est le parcours de deux clubs qui fait qu'on en arrive là. C'es improbable mais c'est arrivé ! Cela veut dire que le football se porte bien à Pontivy."

Les joueurs veulent retourner le public...

Les joueurs de la GSI Pontivy préparent un match dont l'affiche leur paraît encore difficile à croire.. Alors comment se préparent-on à affronter le leader de ligue 1 et ses champions du monde ? La réponse de Yannick Blanchard, entraîneur et manager général de la GSI :

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"On ne veut pas faire un match de gala, juste échanger les maillots et puis prendre des photos. On veut réaliser un vrai match de football. On sait très bien qu'on a une équipe très supériure à la nôtre. Nous, on se prépare pour qu'il y ait un peu de suspense. Notre objectif sera de retourner le public, car 90% du public va venir pour voir le stars du PSG, et nous ce qu'on veut c'et qu'au bout de 30 minutes, ils se disent tiens "on est venu à ce match pour voir des stars mais on est peut-être venu aussi pour voir l'une des plus grosses surprises que la coupe ait connue" ... avec le public, les joueurs transcendés par l'évènement et un contexte qu'ils ne connaissent pas ... cela peut aussi nous amener à élever notre niveau de jeu, et puis pourquoi pas sur une heure et demie à réussir à se mesurer à cet ogre parisien."

Des joueurs entre peur et envie

Chez les joueurs de la GSI, quels sentiments dominent chez eux ? La réponse de Ludovic Mancheron, 22 ans seulement, gardien de but et étudiant à Brest, au micro de Yann Launay.

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"C'est une rencontre qui va faire rêver. Tout cet engouement nous met beaucoup de pression. On a hâte, en ce qui me concerne j'ai hâte mais il y a aussi la pression, et on peut dire cette petite peur... qui peut se justifier. Une petite peur face à des joueurs qui ont été champions du monde cet été, ça va se passer plus vite avec plus de précision ... On va y aller à fond, on s'est préparé au maxmum avec le staff et le groupe. On s'est entraîné entre les deux fêtes ici, tout le monde fait en sorte qu'on fasse notre meilleur match, et pourquoi pas en sortir vainqueur."

Plus de décontraction chez Hugues Ayivi, 32 ans, attaquant expérimenté :

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"Je pense qu'il ne faut pas avoir peur, cela reste du football et des moments de plaisir. Moi je dis ça, certainemet parce que j'ai plus d'expérience que les jeunes, je fais partie des anciens, et je sais que c'est le genre du moment où il faut vraiment en profiter, car la peur quelque part rend timide et empêche parfois de profiter au maximum de ce genre d'événement. Moi, le conseil que je donnerai aux plus jeunes c'est de profiter, de sourire et de prendre du plaisir dans ce genre de matchs, et de mesurer la chance que l'on a de rencontrer ce genre d'équipe."

Même volonté d'offrir un beau spectacle et de n'avoir aucun regret chez Guenaël Havart, attaquant de 38 ans, et employé à la ville de Pontivy.

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"Il y a beaucoup d'excitation, de motivation et de détermination. On est des compétiteurs, donc on va tout faire pour essayer de créer un exploit et d'être la première équipe française à battre le PSG cette saison. Ce serait pas mal ! J'ai mon fils de 8 ans qui est fan du PSG, il attend avec beaucoup d'impatience, il aura l'opportunité de donner la main aux joueurs pour entrer sur le terrain dimanche soir, mais il m'a dit que dimanche il serait supporter de son papa ce jour-là, donc ça se passe bien à la maison."

Stade Pontivyen - Guingamp, c'est samedi à 15h au stade de Roudourou.