Tri des déchets : une étude menée à Pontivy

3 octobre 2018 à 5h10 par Alexandra BRUNOIS

Faire les poubelles pour mesurer le tri des déchets : c'est le principe de l'étude lancée à Pontivy par le Sitommi*, syndicat qui traite les déchets d'une centaine de communes morbihannaises. Pendant 15 jours, des sacs d'ordures ménagères vont être prélevés au hasard, au retour des camions poubelles, et leur contenu disséqué.

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En fonction de leur nature, les déchets sont répartis entre 69 bacs différents. Un travail accompli par des agents de la société Retritex comme Christelle, sous l'oeil de Stéphanie Chemin, chargée de mission prévention et réduction des déchets pour le Sittommi :

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"On regarde l'évolution de la composition des sacs d'ordures ménagères, on va renouveller cette opération au mois de janvier, pour avoir 2 campagnes à 2 périodes de l'année. On retrouve toujours autant de déchets alimentaires, des produits qui étaient encore consommables, et on retrouve encore beaucoup trop d'emballages que l'on devrait retrouver dans le sac jaune."

Il faudra donc patienter pour avoir des statistiques, mais une première constatation s'impose : le contenu des sacs d'ordures ménagères ressemble souvent à un inventaire à la Prévert. Alors qu'avec le tri sélectif, les catégories de déchets destinés au "sac noir" sont aujourd'hui très réduites

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"On devrait retrouver dans la poubelle noire ce qui est textile sanitaire (couches, coton..), les os, les moules, tout ce qui est imputrecible, mais tout ce qui est plastique, carton, papier, emballages, tissus, produits détergents, on ne dervait pas les retrouver.. On a même trouvé des animaux morts et une bouteille de gaz."

Côté tri sélectif, il reste donc du travail, dans le nord du Morbihan... et pourtant, ce secteur comme l'ensemble de la Bretagne fait plutôt figure de bon élève, avec une quantité d'ordures ménagères par an et par habitant nettement inférieure à la moyenne nationale... et des sacs jaunes au contraire plus remplis que la moyenne...

Pour faire progresser le tri, les collectivités veulent adapter la communication, envoyer les bons messages à la population... c'est tout l'intérêt de cette étude, comme l'explique Bastien Gillard, directeur du Sittommi

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"On peut mieux cibler quand on connaît les volumes... Si l'on s'aperçoit qu'une catégorie de déchets devrait être triée mais reste marginale dans les ordures ménagères, on ne va pas dépenser des dizaines de milliers d'euros pour communiquer sur cette petite fraction... on va se focaliser sur les catégories à gros volumes...Après, nous ne pourrons pas communiquer auprès des industriels sur les catégories d'emballages à éviter.. donc on va essayer plutôt dans nos messages aux usagers de leur dire quels emballages ne pas consommer, parce qu'ils sont difficiles à recycler."

Reste que le tri sélectif n'a pas toujours été simple, et que l'on peut se sentir un peu perdu et hésitant, devant son sac jaune... mais en fait, les consignes ont évolué, et se sont simplifiées : aujourd'hui vous pouvez mettre dans le sac jaune tous les emballages, souillés ou non, et quelle que soit leur matière...

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"L'industriel lui va broyer l'ensemble des emballages, et va les laver, donc il est inutile de les laver chez soi.. Aujourd'hui on recycle presque tout, et l'objectif c'est de massifier les tonnages notamment de plastiques comme les pots de yaourt, les barquettes de beurre, pour développer les filières de recyclage."

Les résultats de l'étude menée jusqu'au 9 octobre prochain seront présentés en février prochain, et comparés aux résultats de la dernière étude similaire, menée en 2014.

*Syndicat Intercommunal pour le Transfert et le Traitement des Ordures Ménagères en Morbihan Intérieur

Un reportage de Yann LAUNAY