Stop à la 5G : des associations réclament un moratoire

28 septembre 2020 à 6h33 par Alexandra BRUNOIS

C'est ce mardi que sont lancées les enchères pour l'attribution des fréquences 5G. Une nouvelle étape dans le déploiement du réseau téléphonique de 5ème génération, alors que des voies s'élèvent pour réclamer un moratoire. Reportage de Yann Launay

HIT WEST
Crédit : Yann Launay

Au nom du principe de précaution, d'abord, sur le plan sanitaire. Pour le président du collectif Alter-ondes 35, le risque existe, et pour Philippe Martin il n'est pas possible de reprendre les conclusions des études sur la 3G ou la 4G...

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"C'est une technologie qui sera complètement différente : c'est des ondes avec des fréquences très hautes, mais des longeurs d'ondes très courtes, donc des distances pour atteindre les objectifs, très courtes. Donc il faut multiplier le nombre d'antennes. On estime qu'il en faudra tous les 100 mètres. Des antennes qui seront à peu près à une hauteur de 2 à 3 m, donc très proches de nos corps, pour nous il y aura un impact qui sera non négligeable. On aimerait bien qu'on attende au moins le rapport de l'ANSES pour lancer le déploiement et la mise aux enchères..."

Pourtant des normes existent, des limites ont été fixées pour l'exposition aux ondes électromagnétiques, que la 5G devra respecter. Un trompe l'oeil pour Philippe Martin :

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"La France est très en retard sur le côté sanitaire : on a des normes d'exposition qui sont très élevées, qui ne concernent même pas la santé, mais le fonctionnement des équipements électroniques et électriques... Pour nous, les normes devraient être beaucoup plus basses. En Suisse, ils ont évalué le nombre de personnes électro-sensibles entre 5 et 6% de la population, ce qui est énorme. En France on doit être à peu près dans les mêmes proportions, il n'y a pas de raison, donc cela équivaut à plusieurs millions de personnes qui peuvent souffrir de l'exposition aux ondes. Et on est en train d'empiler ces ondes sans faire les études nécessaires..."

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DES DANGERS PAS SEULEMENT SANITAIRES

Mais pour Philippe Martin et le collectif, les dangers ne sont pas seulement sanitaires. Avec la 5G et la multiplication des objets connectés, nous basculerions dans une nouvelle ère numérique, avec une menace majeure sur nos libertés, et un traçage permanent des déplacements de tout un chacun...

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"Vous aurez peut-être mille capteurs qui sauront que vous êtes passé, qui pourront être reliés à des applications, qui utiliseront votre profil, qui feront en sorte que vous soyez pisté, évalué, on vous demandera votre avis, on vous enverra des publicités liées aux endroits où vous êtes passé. Vous serez prisonnier dans une nasse numérique. On a un peu une idée de ce qui se passe en Chine, où la 5G va être prioritairement être utilisée pour la sécurité. Pour la sécurité soi-disant des populations, mais c'est aussi un flicage qui modifiera le comportement des populations..."

UNE TECHNOLOGIE SOUHAITABLE POUR LA TELE-MEDECINE

Mais la 5G permettra aussi de faire progresser par exemple la télé-médecine : rien que pour cette raison, cette nouvelle technologie peut apparaître souhaitable. Pour Philippe Martin, cet argument de la télé-médecine, souvent avancé, n'est là que pour faire oublier les objectifs véritables de la 5G.

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"La télé-médecine n'a pas besoin des ondes, pour fonctionner en numérique, on peut faire du filaire. Quant on évoque les futures applications de la 5G, avec les responsables qui sont en charge, c'est le téléchargement de videos, le mise en place de jeux en réseau... Est-ce que ces élements là sont hyper importants pour l'avenir de l'humanité, on peut y réfléchir... On va peut-être aussi entrer dans une société autoritaire, où les comportements des citoyens sont dictés par l'intelligence artificielle d'entreprises qui n'ont aucun intérêt au bonheur des gens, mais à faire monter le cours en bourse... Donc cela mérite réflexion..."