SNSM : l'hommage et un appel à l'aide !

14 juin 2019 à 6h20 par Katell LAGRE / Dolorès CHARLES

Des centaines de sauveteurs en mer se sont réunis aux Sables-d'Olonne, pour l'hommage national aux victimes de la tempête Miguel.

HIT WEST
Cérémonie hommage aux marins de la SNSM
Crédit : Yann LAUNAY

Des centaines de sauveteurs en mer réunis hier aux Sables d'Olonne, pour l'hommage national aux victimes de l'accident de vendredi dernier. Trois marins de la SNSM avaient péri en mer en tentant de porter assistance à un pêcheur en difficulté. Emmanuel Macron a salué "le dévouement et le mérite exceptionnel" des disparus, dans un discours prononcé face aux 3 cercueils recouverts du drapeau blu-blanc-rouge. Après la Marseillaise et une minute de silence, les vedettes SNSM ont fait retentir leur corne de brume, alors que l'assistance applaudissait les disparus.
Une cérémonie qui a touché Théo et Eric, bénévoles SNSM venus respectivement de St Briac, en Ille et Vilaine, et du Bassin d'Arcachon :

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"C'était un très très bel hommage à nos collègues qui sont partis, nos trois héros.. Beaucoup d'émotion... C'était assez poignant... Quand le Président Macron a parlé de l'engagement qu'il allait avoir vis à vis de la SNSM, cela m'a particulièrement touché : on se sent parfois un peu oubliés de l'Etat, j'espère que cela va être suivi d'effet."

Souvent vêtus de leur veste orange, les bénévoles SNSM venaient de toute la France et bien sûr tout particulièrement de l'Ouest.

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"La SNSM est une grande famille, on n'a cessé de l'entendre et c'est la pure vérité : ce qui nous anime c'est l'esprit de famille et la solidarité..."

@yannLaunay

Un modèle à conserver

Dans son discours, Emmanuel Macron a indiqué que le gouvernement et le Parlement "se battraient pour faire vivre ce beau modèle, solidaire et fraternel, du sauvetage en mer". Plus tôt dans la semaine, Edouard Philippe avait évoqué une possible évolution de la SNSM. Les bénévoles ont tous en tête la difficulté à réunir le budget nécessaire au fonctionnement de l'association. Hervé Jean, par exemple, le président de la station SNSM de Dinard, attend une mobilisation soutenue des usagers de la mer :

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"Beaucoup trop de plaisanciers ne donnent pas assez, ou ne donnent pas du tout à la SNSM. On est là surtout pour eux, et pour les professionnels. Et là on se retrouve dans le même élan de solidarité qu'en 1986 après le drame de l'Aber Wrac'h, c'est là qu'on a commencé à avoir les premiers canots tous temps de 17m60."

En 1986, 5 membres de la station SNSM de l'Aber Wrac'h avaient péri en mer, en portant secours à un yacht en difficulté. Même si les marins de la SNSM sont tous bénévoles, les besoins financiers n'ont rien d'anecdotique, comme le souligne Eric Taraud, président de la station SNSM de l'Ile d'Yeu à Yann Launay.

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"Un bateau, un canot tous temps, cela coûte 1,4 million... J'ai lu qu'il n'y avait que 10% des plaisanciers qui cotisaient à la SNSM... Avant ce drame, ce n'était pas connu du tout, maintenant les gens vont se rendre compte de ce qui se passe, mais il a fallu un drame pour que ça bouge."

@yannLaunay

"L'Etat doit aussi aider davantage la SNSM"

Pour Jacques Gheerbrant, ancien président de la station SNSM de Pornic et ancien Préfet maritime de l'Atlantique, l'Etat doit aussi aider davantage la SNSM :

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"Ce qui est important pour nous, c'est d'avoir de la visibilité sur nos ressources : un bateau, cela ne se construit pas dans la semaine.. ce qui est compliqué pour nous, c'est de ne pas savoir aujourd'hui en 2019 si on aura les ressources nécessaires en 2022, puisqu'on dépend à 80% de la générosité du public, par définition aléatoire."

La journée nationale de collecte de la SNSM aura lieu samedi 29 juin.

Reportage aux Sables d'Olonne de Yann Launay.