Sécheresse : Les agriculteurs implorent le ciel

18 juillet 2019 à 13h32 par Emilie PLANTARD

La France connaît actuellement une période de sécheresse sans précédent. Alors que les arrêtés de restriction pleuvent au fil des semaines, les agriculteurs du Maine-et-Loire craignent une interdiction totale des prélèvements.

HIT WEST
Crédit : Pixabay

Dans l’ouest, c’est la région Pays-de-la-Loire qui subit le plus gravement cet épisode de sécheresse. Les niveaux des cours d’eau étant actuellement comparables à une fin août, des mesures de restriction sont prises un peu partout. Dans le Maine-et-Loire, c’est le sud du département qui souffre le plus et le préfet envisage de renforcer l’arrêté sur le bassin de l’Authion. D’une restriction des prélèvements de 20H à 10H, on pourrait passer à une interdiction totale, à l’exception des usages prioritaires.

Une catastrophe annoncée pour les agriculteurs nombreux dans la région, comme Denis Laizé, producteur de semences à Bohalle dans le Maine-et-Loire et représentant des jeunes agriculteurs du 49 :

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"On est dans une situation exceptionnelle en terme de déficit hydrique et de sècheresse, enfoncée par la canicule annoncée, à un moment où les cultures en ont extrêmement besoin et ce qui nous inquiète le plus, à un stade où si on arrête d’irriguer maintenant c’est quasiment irréversible. Le préfet a très bien compris les enjeux pour l’agriculture, il est très à l’écoute. Par contre il a d’autres enjeux dans la balance, entre autres l’eau potable."

La vraie solution : La pluie

Chacun est donc invité à faire des efforts, particuliers, professionnels et collectivités. Pour éviter au maximum cette extrême, il demande ainsi aux agriculteurs de ne pas irriguer le strict nécessaire, en s’abstenant une nuit par semaine. Une mesure parfaitement comprise par les agriculteurs même si elle est gravement pénalisante.

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"Moi j’ai 60% de mon exploitation qui est impacté par les restrictions journalières. On allume nos enrouleurs à 20H le soir, jusqu’à 10H le matin. Globalement on en met moins, ça suffit, on va dire qu’on va se contenter de ça. On a conscience que la situation est exceptionnelle et donc on ne peut pas en demander plus mais si au moins on pourrait maintenir ça, on pourrait s’en sortir… Mais il faut absolument qu’il pleuve quoi."

De nombreuses cultures impactées

Les cours d’eau sont donc sous étroite surveillance. Aujourd’hui, la Loire a un débit de 120 M3/S à la station de mesure de Montjean, ce qui « constitue une situation d’alerte précoce à cette période de l’année. » Un abaissement de ce niveau rendrait obligatoire de nouvelles mesures règlementaires, prévient le préfet. L’agriculture, très présente dans ce milieu rural, a besoin d’irriguer et c’est la filière entière qui souffrirait d’une telle décision.    

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"Que ce soit le maïs grain, le maïs à ensilage, le maïs semence, toutes les autres productions de semences potagères ou le chanvre, il y a aussi de gros enjeux sur les légumes comme la mâche les salades même les légumes d’hiver qui sont en terre ou vont l’être bientôt, si on n’a pas d’eau ça va être des récoltes compromises même en légumes et l’horticulture, les pépinières seraient très impactées si on n’avait pas d’eau."

Les agriculteurs sont d’autant plus inquiets que Météo France prévoit un nouvel épisode de canicule dès le 22 juillet prochain. Des températures jusqu’à 34 degrés sont annoncées localement.