Retraite : Une troisième journée à forte mobilisation

17 décembre 2019 à 16h35 par Emilie PLANTARD

La troisième journée de mobilisation contre le projet de réforme du système des retraites a rassemblé plusieurs dizaines de milliers de personnes dans les rues des villes de l'ouest.

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Crédit : Hit West

Entre 20 et 30.OOO manifestants à Nantes, 8 à 10.000 à Brest, plus de 15.000 à Rennes, 8000 à Saint-Nazaire, 6000 à Angers…. Les chiffres de ce mardi 17 décembre dépassent souvent ceux de la première mobilisation du 5 décembre. Tous les syndicats avaient cette fois appelé à battre le pavé, contestant la réforme des retraites dévoilée il y a quelques jours par le gouvernement. Si tous ne contestent pas le principe d’uniformisation des régimes, l’opposition à la proposition d’instaurer un âge pivot de 64 ans est unanime.

A Nantes, un cortège particulièrement long et dense s’est élancé vers 10H30 du miroir d’eau. Dans les rangs, une aide-soignante à domicile descend dans la rue pour la seconde fois.

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"Moi je suis déjà au plus bas au niveau du salaire donc je n’ai pas grand-chose à perdre, mais j’ai un travail extrêmement pénible qui n’est pas reconnu, et je ne vois pas comment je pourrais travailler jusqu’à 60 ans déjà… Alors 64 ans c’est même pas la peine ! La réalité, ça va être des arrêts maladie, c’est ça qui va se passer. Ou des gens qui sont au chômage. Mais c’est la réalité, on n’a pas la même espérance de vie selon le métier qu’on a. Moi je sais qu’à 51 ans j’ai déjà les épaules bousillées…"

Plus de manifestants

Dans les rangs, des militants, des fonctionnaires, des salariés, certains habitués des manifs, d’autres non.

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"Je n’étais pas là le 5 non, je ne voulais pas crier au loup avant de voir ce qui se proposait mais là, ça ne m’intéresse pas de signer un chèque en blanc pour 64 ans… Moi je suis prof des écoles, je n’ai pas de prime, je n’ai pas confiance dans les promesses du gouvernement, et je suis là parce que je m’inquiète pour ma retraite, et celle de mes enfants… C’est une réforme ultra libérale, qui va surtout satisfaire les intérêts des assurances privées, tout ça sur le dos des travailleurs… On ne va rien lâcher ! Delevoye est parti, il n’a plus qu’à repartir avec son projet. La réforme on n’en veut pas."

Unanimité sur le retrait de l'âge pivot

Cette fois, tous les syndicats étaient dans la rue, même ceux qui n’avaient pas appelé à faire la grève dès le 5 décembre ; L’âge pivot de 64 ans met cette fois tout le monde d’accord. A Nantes, l’UNSA ferme le cortège. Le secrétaire départemental de Loire-Atlantique, Pascal Priou, revendique de nombreux points.

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"Les compensations pour les régimes spécifiques, l’éducation, la ferroviaire, la RATP… Et puis la remise en cause de cet âge pivot de 62 à 64 ans. C’est ça notre objectif. Oui, il y a des solutions. Pour ça il faut que la discussion s’engage, qu’on puisse poser les questions et qu’elles soient vraiment à l’ordre du jour. Les solutions on peut parler du montant des cotisations, on peut parler de différents sujets, mais en mettant une réforme paramétrique dans une réforme systémique, le gouvernement s’est trompé."

A Rennes, la manifestation s’est terminée dans le calme. A Nantes, le personnel hospitalier avait prévu un rassemblement à 14H30 devant le CHU, il a été rapidement éparpillé par les CRS, empêchant les autres manifestants de les rejoindre.