Réouverture des commerces : entre joie et prudence

24 novembre 2020 à 22h20 par Emilie PLANTARD

L'allocution du président Emmanuel Macron, ce mardi soir, était particulièrement attendue des commerçants. La libération est confirmée pour ce samedi 28 novembre, une belle surprise mais il faudra tout faire pour que ça ne favorise pas une reprise de l'épidémie.

HIT WEST
Rue commerçante, ici à Nantes
Crédit : @Hit West

A l’annonce du confinement en octobre dernier, le 1er ministre avait prévu une possible réouverture des commerces dits ‘non essentielles’ au 1er décembre, ce sera finalement le samedi 28 novembre. Emmanuel Macron l’a confirmé ce mardi soir, l’épidémie de Covid-19 recule et la situation permet de répondre aux fortes attentes des professionnels qui vont pouvoir, de nouveau, accueillir leurs clients. A Rennes, Laurence Taillandier, la présidente de l’association de commerçants Carré Rennais n’osait y croire et ne cache pas son bonheur de voir les rues se remplir dès ce week-end, même si bien sûr, la crise n’est pas terminée.

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"Au vu des chiffres de l’épidémie qui est toujours en place, malgré tout je suis en effet soulagée, de revoir les commerces ouvrir et puis c’est tellement moins compliqué. Parce qu’on a parlé du click and collect c’est quand même très compliqué, les ventes sur internet ce n’est pas simple parce qu’on n’est pas rodés à ça, mais de revoir les gens en présentiel sur le plan humain, on en a tous besoin. Parce qu’on parle d’aides, mais la première aide c’est celle du client. C’est vraiment la meilleure parce qu’à la fois c’est un véritable échange, le commerçant est heureux de faire son vrai travail, celui de fournir la meilleure chose attendue par son client."

La ruée dès l'ouverture ?

Il reste donc quelques jours aux commerçants pour se préparer à accueillir leurs clients, tout en respectant le protocole négocié avec le gouvernement. Après 4 semaines de fermeture et à moins d’1 mois de Noël, il faudra donc gérer une éventuelle affluence de clients impatients de faire du lèche-vitrine…

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"C’est vrai que les flux sont à gérer au mieux, on aurait ouvert en milieu de semaine, les gens les plus disponibles seraient venus en semaine, les gens travaillant seraient venus le samedi, maintenant on va faire avec ce que c’est. Il va falloir qu’on soit extrêmement prudents, on va avoir des jauges très précises puisque c’est 1 personne pour 8 m2, y compris les gens qui travaillent dans le magasin donc il va falloir respecter absolument cette jauge imposée par le gouvernement."

Le nécessaire respect des gestes barrières

Pour faciliter cela, le président a confirmé la possibilité d’élargir les horaires d’ouverture des commerces jusqu’à 21 heures au plus tard. A Rennes, il a également été convenu de l’autorisation d’ouvrir le dimanche à partir du 6 décembre. L’euphorie est là, mais il va falloir être raisonnable. L’enjeu est important puisqu’Emmanuel Macron a fixé au 20 janvier la date à laquelle les restaurants et salles de sport pourraient rouvrir. Les chiffres de l’épidémie devront avoir continué à baisser d’ici là :

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"On souhait que la pandémie ne remonte pas, qu’on ne reconnaisse jamais de confinement, c’est pour ça que les gestes barrière à imposer sont absolument indispensables, il faut respecter cette ouverture, respecter les clients, respecter les commerçants afin que cela dure dans le temps. Penser à ceux qui ne seront pas rouverts, qui le seront à condition que la première ouverture soit respectueuse et respectée. C’est en fonction de cela que les deuxièmes pourront ouvrir. Donc on a intérêt à se tenir vraiment à carreau, je trouve que c’est très important, on a une responsabilité vis-à-vis de ceux qui vont ouvrir derrière nous, grâce au fait qu’on ait respecté les gestes barrière et les jauges."

Un peu partout, les associations de commerçants vont pouvoir progressivement dévoiler leur programmation d’animations de Noël et la magie va peut-être, enfin, pouvoir s’installer…

LE CHOC EST RUDE POUR LES RESTAURATEURS

C’est demain en fin de matinée que le Premier Ministre Jean Castex doit détailler les mesures dévoilées par le Président Emmanuel Macron mardi soir, et notamment les aides complémentaires destinées aux secteurs qui restent fermés au-delà du 15 décembre, les restaurants, les bars ou les discothèques. Après une manifestation symbolique à Angers (photo) hier, c'est ce mercredi à Laval qu'une délégation doit être reçue en Préfecture et un rassemblement est fixé également à lundi prochain à Nantes, à l'appel entre autres du GNI Grand Ouest, sur l'esplanade des Machines de l'île.

Julie et Fabien recevaient ce mercredi dans l’émission « Sur place ou à emporter » Julien Hemmerdinger, à la tête des restaurants Les Fils à Maman ou Le clan des Mamas.

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"Malheureusement on doit se satisfaire du 20 janvier, mais on espérait avec un espoir assez faible malgré tout pouvoir ouvrir avant, mais au moins on a une date. On a un objectif, si tout se passe bien ce sera le 20 janvier, maintenant ce qu'on n'a pas c'est le protocole sanitaire. Les magasins réouvrent ce week-end avec un protocole assez strict, on va voir dans quelles conditions on va rouvrir..."

Le professionnel tente de rester optimiste, dans la perspective de rouvrir ces établissements à Nantes ou La Baule dès janvier 2021.

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"... Quand on est entrepreneur on veut toujours être optimiste, on a toujours l'espoir que cela reprenne, qu'il y ait un réel rebond, qu'il y ait un réél attrait des consommateurs et clients et qu'il retournent en masse dans nos restaurants. On a toujours de l'espoir, mais effectivement il y en a qui ne s'en remettront pas. La profession parle de plus de 50% des restaurants qui seront amenés à fermer... j'espère que ce sera moins, qu'on sera plus dans les 25 / 30% mais il y aura de la casse. Ceux qui n'étaient déjà pas bien en point avant le premier confinement, ceux qui n'ont pas fait une belle saison d'été, cela va être compliqué...

L'interview est à réécouter en intégralité ici !