Plages : A Damgan, le maire s’explique

22 mai 2020 à 8h35 par Emilie PLANTARD

Dans le Morbihan, de nombreux maires avaient demandé une dérogation préfectorale pour rouvrir certaines plages. Depuis, 3 communes ont fait machine arrière. Le maire de Damgan explique pourquoi.

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Crédit : @Damgan La Roche Bernard Tourisme / Facebook

Face aux attentes de ses concitoyens, Jean-Marie Labesse, maire de Damgan, avait demandé une dérogation préfectorale pour permettre l’ouverture de la Grande Plage, une des 7 que compte la commune. Il s’engageait en contrepartie à veiller que les règles de distanciation sociales soient respectées, à savoir pas de position statique et 1m entre chaque personne. La préfecture lui a accordé le vendredi 15 mai dernier, à la grande satisfaction de nombreux promeneurs qui ont profité du 1er week-end de déconfinement pour s’y rendre… Sans systématiquement jouer le jeu de ces règles sanitaires, ni des interdictions habituelles. Jean-Marie Labesse, maire de Damgan :

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"Pour le week-end il était prévu que des élus fassent de la pédagogie, ils ont été mal reçus, il y a eu quelques injures. La gendarmerie est intervenue, ça a été compliqué aussi. Des gens étaient agglutinés sur les murets, ne respectaient aucune barrière sanitaire, restaient sur leurs serviettes sur la plage, pire, les plages qui étaient fermées, les gens avaient enlevé les barrières, enlevé les arrêtés et s’installaient sur les plages fermées. Je ne vous parle pas des gens qui font de la pêche à pied, parce qu’actuellement il y a un virus dans les coquillages donc c’est interdit, et je ne vous parle pas non plus des nombreux chiens qui divaguaient sur les plages…"

Grosse déception

L’équipe municipale a été marquée par ces comportements déplacés, alors même que sa préoccupation première depuis plus de 2 mois est la gestion de la crise sanitaire. Le maire ne s’attendait pas à une telle négligence.

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"Ça m’a plutôt désolé… Nous, élus, on fait des efforts pour sortir du confinement, progressivement, pas à pas, pour que les choses se passent bien. Et quand on voit ce ui s’est passé ce week-end, on se dit que les gens sont fous ! Ils avaient complètement oublié que le virus circule toujours et qu’on peut toujours le transmettre. Et moi, Damgan c’est une station touristique donc il ne faut pas qu’on rate la saison touristique pour les commerçants, pour les campings, les hôtels, et si on avait des alertes de présence de malades de coronavirus, ça serait problématique pour la saison qui s’approche."

Marche arrière

Car si la petite cité balnéaire a raté son avant-saison touristique à cause du confinement, elle compte bien sauver les meubles en juillet et août. Chaque été, sa population passe à plus de 30.000 habitants, le maire est donc très vigilant à ce que tout se passe bien du point de vue sanitaire. Il a donc, comme à Billiers et Erdeven, préféré annuler sa demande de dérogation et laisser sa plage fermée.

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"Je n’ai pas les moyens, Damgan, 1700 habitants, 1 policier municipal, 1 ASVP, de faire respecter devant 50, 100 personnes qui ne respectent pas les règles. Maintenant si je fais ça c’est aussi pour taper un coup de poing sur la table, rappeler qu’on ne fait pas n’importe quoi, il y a des règles sanitaires à respecter, des gestes barrière. Alors malheureusement on pénalise les gens qui ont respecté les règles, pour une minorité qui fait n’importe quoi, on est obligés de fermer."

Damgan, Billiers, Erdeven et La Trinité-sur-Mer dans le Morbihan, Locmaria-Plouzané dans le finistère... En Ille-et-Vilaine, le maire de Saint-Lunaire en Ille-et-Vilaine se dit, lui aussi, déçu de certains comportements observés le jeudi de l'Ascension notamment, il doit s’entretenir samedi avec les maires de Dinard et Saint-Briac pour aviser s’ils doivent ou non maintenir l’ouverture des plages. .