PJJ : visite de l'unité de Lorient

18 octobre 2018 à 14h41 par Katell LAGRE

La Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) ouvrait ses portes ce jeudi partout en France, avec un objectif, combattre les caricatures et les idées reçues sur la prise en charge des mineurs délinquants ou en difficulté.

HIT WEST
Crédit : Yann Launay

Les centres fermés concernent moins de 5% de ces jeunes : le plus souvent, ils restent dans leur famille ou dans une famille d'accueil, et fréquentent un centre de jour, comme l'Unité Educative de Lorient. Les jeunes s'y présentent chaque matin, et participent à de nombreuses activités manuelles, culturelles, sportives. Parmi les jeunes accueillis à Lorient : John, 16 ans, déscolarisé, qui nous fait découvrir l'un des ateliers de son Unité Educative :

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"Là on est dans l'atelier carton, où on fabrique des meubles en carton... J'apprécie, même si c'est rien que du carton, tu en apprends des choses : les mesures, les angles, la découpe... cela donne de la confiance. Au centre, il y a de la communication, on s'entraide, c'est bien organisé ici."

Il faut redonner confiance aux jeunes

L'Unité Educative cherche avant à redonner de la confiance et de l'estime de soi à ces jeunes, de leur donner une motivation et une perspective professionnelle, comme l'explique Françoise Sanha, directrice du centre de Lorient :

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"Très souvent ils sont en panne. L'idée c'est de leur permettre de, d'abord, se poser : faire le point, sur les apprentissages, leur santé, remobiliser les savoirs de base, savoir-faire, savoir-être, pour se relancer dans un cursus scolaire ou vers une formation professionnelle."

Un environnement sain et serein

L'Unité Educative insiste sur l'hygiène de vie, avec des ateliers sur l'alimentation, le sommeil, le sport : retrouver un rythme de vie sain est essentiel pour ces jeunes, comme le souligne Véronique Robert, professeur au centre de jour de Lorient :

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"Ils cuisinent, ils font différents types de sport... Leur dire : il faut faire ci, il faut faire ça, ne sert à rien. El leur faisant vivre les choses, j'aimerais qu'ils se disent : cela m'a fait du bien, ce serait bien que je fasse ça régulièrement sans attendre que l'on me dise de le faire.."

L'ambiance à l'Unité Educative de Lorient est sereine, détendue : l'objectif est de maintenir une relation de confiance et respect mutuels avec les jeunes, comme l'explique Véronique Robert :

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"Le but ce n'est pas de les perdre... c'est de continuer à travailler avec eux, donc de travailler la confiance, la discussion. Quand un jeune arrive au centre, on commence par un entretien, et on lui demande, par exemple : qu'est-ce qui fait que cela ne marchait pas, que tu t'énervais ? Que peut-on mettre en place pour que cela ne recommence pas ici ? Quand cela va arriver qu'est-qu'on fait ? Et par exemple je lui dit : ok je t'autorise à sortir quand cela monte trop, et quand ça va mieux tu reviens..Ils sont souvent surpris parce qu'ils n'ont pas eu l'habitude que des adultes leur posent cette question : qu'est-ce qu'on peut faire ? et à toi de trouver la solution."

A Nantes c’est le Centre éducatif Tréméac qui était ouvert aujourd'hui.

Reportage de Yann Launay.