Mobilisation étudiante hier dans l'Ouest

1er février 2018 à 16h50 par Katell LAGRE / Dolorès CHARLES

La mobilisation des étudiants hier contre la sélection à l'entrée à l'Université, et la nouvelle plateforme Parcoursup.

HIT WEST
Crédit : Yann Launay

Des étudiants et des enseignants se sont mobilisés, ce jeudi, dans l'Ouest comme dans toute la France : ils protestent contre la sélection déguisée instaurée selon eux par la plateforme "parcoursup" pour accéder à l'université. A Nantes, ils se sont réunis au Campus du Tertre, mais ils n'ont pas pu défiler vers le Rectorat. A Angers, rassemblement devant la Présidence de l'Université.

Réactions dans le cortège

Alexandre est étudiant en master 2 aménagement et urbanisme à l'université de Bretagne sud. Il a participé à la manifestation, devant la sous-préfecture de Lorient. Il dénonce la mise en place des "attendus", qui apparaissent dans Parcoursup : ce sont les compétences requises pour chacune des formations universitaires, alors que pour Alexandre, l'obtention du bac devrait rester la seule condition pour accéder à l'université. Il s'est confié à Yann Launay.

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"Si ces critères avaient été mis en place quand je passais mon bac, je n'aurais peut-être pas pu accéder à mon Master 2 : là je suis en train de finir mes études, et le m'en suis sorti.. Il faut laisser la liberté à chacun : quand on a 17-18 ans on ne sait pas forcément ce que l'on va faire plus tard. Moi j'avais une petite idée, mais finalement j'ai fait totalement autre chose, et le fait de pouvoir choisir ma filière m'a permis de changer d'orientation."

Pourtant les lycéens peuvent choisir la formation universitaire qu'ils souhaitent, sur Parcoursup, même si leurs compétences actuelles compromettent leur réussite à l'université : ils recevront alors la réponse "Oui si" à leur demande : c'est à dire qu'ils seront acceptés moyennant une remise à niveau. Une illusion selon Aurélien, étudiant en première année d'Histoire à l'Université de Bretagne sud, à Lorient, au micro de Yann Launay.

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"Le "Oui si", c'est s'il y a des classes de remise à niveau, le problème c'est que les universités n'ont pas les moyens de les financer... ce qui veut dire soit des classes préparatoires privées, cela veut dire qu'il faut mettre de l'argent, soit un recours judiciaire face à l'administration de l'université, qui normalement est censée fournir ces classes de remise à niveau."

Nouvelle mobilisation prévue mardi

Cette journée n'était à priori qu'un tour de chauffe. Une journée nationale d'action est prévue mardi dans les collèges, lycées et universités. Parmi les enseignants prêts à faire grève mardi : Delphine, prof d'anglais au lycée Colbert, à Lorient. Pour elle ce plan étudiant n'est qu'une façon pour le gouvernement de faire des économies, au détriment des lycéens et de leurs enseignants.

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"Il était prévisible que le nombre d'étudiants allait augmenter de manière drastique. Il y avait deux choix pour le gouvernement : soit ouvrir des places à l'université en les finançant, soit mettre en place la sélection... et Parcoursup, c'est en fait demander aux collègues enseignants au lycée et à l'université, de faire le sale boulot, c'est à dire d'opérer la sélection en triant les dossiers."

Pourtant le nouveau système Parcoursup vise à mieux orienter les élèves et à réduire le taux d'échec en première année à l'université. L'objectif est de favoriser l'inscription dans une filière de lycéens réellement motivés, et en capacité de réussir dès la première année. Mais pour Joël, enseignant chercheur à l'Université de Bretagne sud, cette stratégie ne réglera pas les problèmes.

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"Il y a des filières à l'université où il manque des places, mais il y a d'autres filières où à la limite il n'y a pas sufisamment d'étudiants, donc où l'on pourrait accueillir des étudiants même qui seraient en difficulté : la question est de donner les moyens à l'université pour mettre en place de mise à niveau."

Orientation et apprentissage

L’Autre Usine à Cholet accueille à partir de ce samedi l’exposition « Les mordus d’apprentissage »... Vous pourrez découvrir, entre autres, la filière mécanique à travers la présentation d’un moteur pédagogique à alimentation électrique, et la filière énergie à travers un traqueur solaire ... A voir aussi une exposition photos « Fier d’être apprenti(e) ». Entrée libre jusqu’au 18 février.
Pour l’inauguration demain, des performances, ateliers et concours pour mettre en avant les savoir-faire sont prévus;

Ce vendredi soir, la Chambre de Commerce d’Angers accueille la 5ème Nuit de l’Orientation, elle s’adresse aux 15-25 ans… et à leurs parents. Près de 1.500 personnes attendues à partir de 17heures.

Et puis l’école Audencia SciencesCom ouvrira ses portes ce samedi 3 février, de 9h à 17h à Nantes. Les jeunes pourront découvrir le MediaCampus à travers différents ateliers.