Lieuron : Le jeune teufeur incarcéré nie être l’organisateur

11 janvier 2021 à 8h56 - Modifié : 13 octobre 2021 à 10h35 par Emilie PLANTARD

HIT WEST
Crédit : @Pixabay

A Rennes, la manifestation de soutien aux personnes mises en cause dans l'organisation de la rave party de Lieuron le 31 décembre a été annulée. Plusieurs personnes sont actuellement mises en examen pour leur implication et un jeune homme mis en détention provisoire. Son avocat demande sa remise en liberté.

Il aurait été confondu par son téléphone portable, après avoir envoyé de nombreux SMS à ses contacts pour les prévenir de la tenue du « Raveillon », qui a rassemblé plus de 2500 personnes la nuit de la St Sylvestre à Lieuron (35). Aujourd’hui mis en examen et placé en détention provisoire, le jeune homme nie toute implication dans l’organisation de cet événement interdit. Son avocat, maître Rémi Cassette qui a pu le rencontrer vendredi, tient à communiquer la version de son client, quitte à contredire la version du procureur.

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"A ce jour, mon client nie être autre chose qu’un participant, il a participé à cette rave party, il n’y a rien d’autre qui a été reconnu par lui. C’est un jeune homme de 22 ans, qui n’est pas à proprement parlé un SDF comme ça a pu être présenté par le procureur de la république, c’est un garçon qui a été locataire d’une maison, qui a décidé de quitter cette maison pour vivre dans un camion, qu’il a acheté à crédit. Cette soif de liberté, c’était aussi l’envie de pouvoir faire la fête et la prise de risque que ça représente mais la prise de risque pour lui-même."

Un jeune homme sans antécédents judiciaires

La priorité de l’avocat rennais est de faire une demande de remise en liberté, il va plaider pour cela l’insertion de son client qui travaille régulièrement. Sa détention risque d’ailleurs de lui faire perdre son activité actuelle.

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"C’est un garçon qui travaille beaucoup, notamment pendant la première période de confinement où on a fait appel aux gens pour aller travailler aux endroits où de la main d’œuvre était nécessaire, à cette époque il est parti faire les vendanges, c’est son mode de vie à lui. De fait, il avait prévu de faire une saison aux sports d’hiver, ça n’a pas été possible, il a immédiatement trouvé un autre emploi CDD, volontairement. Il est de l’Ille-et-Vilaine, il n’a pas traversé la France pour venir."

Une sévère détention provisoire

Le jeune homme, originaire d’Ille-et-Vilaine, est notamment poursuivi pour organisation d’un événement sans déclaration préalable, mise en danger de la vie d’autrui par la violation des règles sanitaires et localisation aux abords d’une voie à grande circulation, débit de boissons sans déclaration, travail dissimulé et facilitation de l’usage de produits stupéfiants. C’est pour ce dernier chef d’inculpation qu’il encourt 10 années de prison. Il n’est pas récidiviste, pourtant le lundi 4 janvier, la demande de placement en détention judiciaire a été suivie par le juge des libertés.

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"Il faut distinguer d’un côté les chefs pour lesquels il est mis en examen, qui sont les faits pour lesquels il est suspecté d’avoir commis des infractions, et ensuite le motif de son placement en détention provisoire, qui n’est pas motivé par une culpabilité quelconque, il est à ce jour toujours présumé innocent, c’est en raison d’un éventuel risque de concertation avec d’autres potentiels organisateurs, qui motive sa privation de liberté. C’est complètement exagéré !"

Le jeune homme dépassé par les événements

S’il assume sa participation à un événement illégal, le jeune homme est plutôt choqué par l’ampleur que prend l’affaire et tient à préserver son anonymat.

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"Il est un peu dépassé par l’aspect médiatique de cette affaire, par les conséquences pour lui-même, ça fait une semaine qu’il est privé de liberté puisque c’est samedi dernier qu’il a été cueilli par les gendarmes, placé en garde à vue pour 48H, puis une journée complète au tribunal, pour être présenté à un juge d’instruction, mis en examen puis placé en détention… C’est un retournement complet, surtout pour une personne autant investie dans une quête de liberté."

Trois autres personnes ont été mises en examen vendredi dernier dans le cadre de l’enquête sur la rave party de Lieuron ; Ils ont été laissés en liberté. La manifestation de samedi, interdite par la préfecture, n’a finalement pas eu lieu à Rennes, mais la Police aurait procédé à plusieurs interpellations ainsi qu’un vingtaine de verbalisation pour participation à une manifestation illégale.