Les restaurateurs se serrent les coudes

1er avril 2020 à 16h50 par Emilie PLANTARD

La crise sanitaire que nous traversons est une épreuve particulièrement difficile pour les acteurs économiques et en particulier pour les restaurateurs. Ces derniers ont monté un collectif pour organiser un soutien à la profession : Resto Ensemble.

HIT WEST
Crédit : @Pixabay

Confinés depuis 16 jours désormais, impossible d’aller dîner au restaurant, de déguster une galette en crêperie ou s’offrir un étoilé Michelin, tous les restaurants accueillant des clients en salle ont d’ailleurs dû baisser le rideau dès le samedi 14 mars au soir. Un violent coup de massue pour une filière fragile, qui doit aujourd’hui réfléchir à des moyens de survivre, les assurances ne couvrant pas ce genre de risque.

Ce matin, dans le Réveil de l’West, Pierre et Julien ont contacté Nicolas Adam, chef étoilé de La Vieille Tour à Plérin dans les Côtes d’Armor :

Écouter le podcast 

"Ce collectif s’appelle Resto Ensemble, il a été monté à la suite de la fermeture de tous les établissements le samedi 14 mars, on a été contraints par décret par le gouvernement de fermer nos établissements, donc ça a été très, très violent, et comme vous le savez, juste après, le confinement donc on a essayé de se mettre ensemble, quelques chefs sur Paris et La Rochelle, et moi-même en Bretagne. On est une bande de copains et on a créé ce réseau Resto Ensemble pour aider les confrères complètement perdus, qui sont dans l’inquiétude. Quand je dis confrère je pense aussi à tous nos salariés qui attendent de nos nouvelles, qu’on donne au compte-goutte, selon les mesures du gouvernement qui viennent au jour le jour. On a eu une perte de marchandise énorme, moi j’étais complètement déboussolé pour ce service du samedi soir, à la fin du service on s’est partagé la marchandise, on a essayé de la stocker, on en a donné aux voisins, aux associations… La fermeture a été très violente... On a vite repris le dessus parce qu’on est des battants. On garde le lien avec les salariés, mais je devais faire les chèques aujourd’hui. Or la comptable m’a appelé pour me dire qu’elle ne savait pas si c’était 35 ou 39 heures… Donc on va attendre, les chèques je les ferai plutôt demain. Concernant les assurances, guerre nucléaire et pandémie ne rentrent pas en compte. Il faut savoir que c’est souvent la décharge des assurances… Nous on estime qu’on les paie toute l’année, et que c’est pas à nous seuls de subir cette perte d’exploitation qui affecte nos entreprises. Il faut savoir que généralement un restaurant est à flux tendu en ce qui concerne la trésorerie, on paie des charges fixes très importantes, et on n’a pas l’argent… On va devoir payer les salaires et on n’a pas l’argent. Je vais devoir prendre un prêt, un de plus, donc on demande aux assurances de nous payer les charges fixes et pour ça il faudrait que le gouvernement décide par décret que cette pandémie est une catastrophe naturelle…"

Resto Ensemble est présent sur internet : www.restoensemble.com et sur facebook.