Les portraits d’Emmanuel Macron à l’Elysée

13 mars 2020 à 15h37 par Emilie PLANTARD

Depuis février 2019, des groupes d'actions pacifistes décrochent régulièrement des portraits du président Macron dans les mairies pour alerter sur l'urgence climatique. Ils en ont déposé devant l'Elysée ce vendredi 13 mars.

HIT WEST
Crédit : @ANV COP21

C’était en 2019 dans les mairies de Saint-Sébastien-sur-Loire près de Nantes, Ancenis, Trélazé près d’Angers, Chantepie, Betton, Saint-Grégoire près de Rennes… Des groupes d’activistes non violents ont procédé à des décrochages du portrait d’Emmanuel Macron. Un total de 148 en France. A l’origine de ce geste symbolique, le mouvement ANV-COP21, pour Action Non Violente COP21 qui veut dénoncer la politique du gouvernement, inefficace dans la prise en charge des enjeux environnementaux. La lutte contre le réchauffement climatique est l’affaire de tous et la France tarde à prendre des décisions indispensables. Rémi Donaint est porte-parole du groupe de Nantes :

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"C’est un moyen de mettre en lumière l’inaction climatique du gouvernement du président Macron, par rapport aux engagements de la France, suite à la COP21, qui est de nous mettre sur une trajectoire de maximum 1,5° de réchauffement climatique, et ces engagements qui ne sont pas tenus. Donc nous c’est ça qu’on vient mettre en lumière en décrochant l’image du président, qui décroche, lui, des objectifs de la France.

L’urgence dans laquelle on est nous oblige à agir radicalement, et immédiatement, c’est ce que nous disent les scientifiques, le GIEC et les autres rapports nous disent qu’il faut agir dans les 2 ans, le secrétaire de Nations Unies nous l’a dit, 2020 c’est l’année où il faut commencer à faire des changements structurels et importants. Si on n’a pas des leviers qui sont activés et une vraie volonté politique qui va au-delà des discours, on y arrivera pas."

L'enjeu des municipales

Ces portraits, soigneusement mis à l’abri jusqu’à présent, ont été déposés devant le palais de l’Elysée ce vendredi 13 mars, 2 jours avant le 1er tour des municipales. La date est choisie, les citoyens décrocheurs veulent faire un bilan des actions controversées du gouvernement et interpeller les français avant ce scrutin très important en terme d’enjeux environnementaux, même si tout ne peut pas se jouer à l’échelle du local.

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"Il y a 148 portraits qui ont été décrochés sur toute la France et on va venir avec beaucoup d’entre eux devant l’Elysée pour faire ce bilan Et on ne sera pas seuls, il y aura des personnalités, des scientifiques, des associatifs, des témoins aussi en première ligne des ravages de la politique actuellement au pouvoir. Ce sera l’occasion de dire tout ce qui ne va pas et encore une fois de dénoncer le double discours c’est-à-dire que, particulièrement en période électorale, tous les candidats sont écolo, tous les candidats sont soucieux du peuple, mais nous on vient bien montrer que ce n’est pas le cas et en général, on appelle vraiment les gens à faire attention à ceux pour qui ils votent et se méfier des faux discours." 

Vite, des mesures fortes !

Ces citoyens décrocheurs reprochent les discours politiques encourageants qui ne sont pas suivis de décisions fortes et engagées. Pourtant, selon Rémi Donaint, des solutions existent, elles n’attendent que d’être mises en place.

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"Déjà c’est une logique générale de cesser de privilégier la croissance et le profit par rapport aux besoins de l’environnement et des êtres humains donc ça recouvre beaucoup de choses. Se passer de plus en plus de la voiture individuelle, c’est faire en sorte qu’on diminue drastiquement le trafic aérien, c’est faire en sorte qu’on fasse un grand plan de rénovation thermique des bâtiments et ça profitera à tout le monde parce que c’est souvent les plus pauvres qui sont dans les pires logements de ce point de vue-là… C’est renverser des logiques. Effectivement il y a des choses qui peuvent se faire au niveau local mais on a vraiment besoin du niveau national et international."   

Des marches pour le climat étaient organisées un peu partout en France le samedi 14 mars à 14H. A Brest, Douarnenez, Quimperlé, Guingamp, Rennes, Vitré, Laval, Nantes et Ancenis. La plupart d'entre elles sont annulées pour cause de risque de Coronavirus.