Les cookies, ces traceurs indésirables amenés à disparaître

8 avril 2021 à 10h05 - Modifié : 13 octobre 2021 à 10h35 par Dolorès CHARLES

HIT WEST
Crédit : pixabay

Alors que Google prévoit leur suppression d'ici deux ans, la CNIL fait la guerre aux cookies. Depuis le 1er avril, la Commission Nationale Informatique et Libertés impose de nouvelles règles sur leur utilisation. Par ailleurs, les données personnelles de plus de 500 millions d'utilisateurs Facebook viennent d'être mises en ligne sur un forum de hackers. Explications avec un spécialiste nantais.

En Français, on parle de traceurs, et en anglais de cookies. Rien à voir avec les biscuits, ces derniers permettent aux publicitaires de récupérer des données récoltées par les gros acteurs du web, comme Facebook, pour cibler des clients et leur afficher des publicités qui correspondent à leurs attentes du moment...  Les règles de la CNIL, la Commission nationale informatique et libertés, permettent depuis une semaine (1er avril) de protéger un peu mieux les utilisateurs du web, avec l'option "refuser" qui devra être aussi grosse que l'option "accepter". La mesure inquiète les publicitaires d'autant qu'une partie de ces traceurs d'information est supposée être supprimée d'ici à deux ans par le géant Google.

Les cookies en voie d'être supprimés

D'ici là, le système fonctionne pour Charles-Alex Dein, développeur pour le site www.gensdeconfiance.fr, un site de petites annonces basé à Nantes. ce dernier explique à Cédric Mané comment circulent les informations qui vous concernent.

 Charles-Alex Dein Cookies Rappel

"Dans le modèle, où il s'agit simplement d'afficher le plus de publicité, forcément l'objectif est juste de faire le plus de volume. Mais dans le modèle où on est plus sur la performance, l'objectif est plus de cibler la publicité pour que la personne qui voit la publicité, on sait qu'elle a fait une recherche, par exemple pour l'achat d'un grille-pain, et on sait que si on pousse de la publicité sur un grille-pain, ça va transformer et on va être rémunérer.
"Et alors pousser ça veut dire que si j'ai oublié que je veux un grille-pain, on va me le rappeler c'est bien ça ? On te le repropose de nombreuses fois sur différents sites, sur différents formats, avec différentes marques, mais l'idée c'est effectivement de te rappeler que tu as cherché un grille-pain et qu'il faut que tu l'achètes".

Un service facturé par Facebook

 Charles-Alex Dein Cookies Cible

"Même sans avoir spécifiquement fait de recherche pour acheter un objet, à partir du moment où tu as fait des recherches autour d'un contenu particulier, l'arrivée dans bébé par exemple, l'annonceur va pouvoir t'identifier comme quelqu'un de potentiellement intéressé par l'achat de couches, de recherche de baby sitter... Donc il y a un profil qui peut être créé même sans des recherches sur des sites de vente en ligne... Ca représente plus de 95% du chiffre d'affaires de Google, c'est le cas de Facebook aussi bâtit un profil qui va ensuite permettre aux annonceurs de cibler leur publicité, pour reprendre notre exemple, un service de babysitting va être intéressés par des gens qui sont intéressés par ces thématiques et donc va vouloir les toucher. C'est ce que Facebook va leur facturer, et c'est une information qui vaut de l'or".

Sur Google, le coût d'un clic pour le mot-clé "assurance" est facturé environ 50 euros. Mais en moyenne, c'est entre un et 5 euros. Pour Facebook, c'est un ou 2 euros, mais cela peut monter sur des sujets très lucratifs, comme l'immobilier.

Facebook, justement...

Les données des comptes du réseau social de 533 millions d'utilisateurs ont été piratées. En France, cela concerne potentiellement 20 millions de personnes. Des données vendues ensuite sur le web. Peu de chance qu'elles soient utilisées à des fins commerciales, ce serait du recel, mais selon le Nantais Charles-Axel Dein, elles peuvent surtout servir pour des vols d'identité, ce qui n'est pas forcément beaucoup mieux.

Charles-Axel Dein vols d'identité

"Il y a le numéro de téléphone, les noms et prénoms complets, les localisations des gens, les biographies, les adresses mails... Il est peu probable que des entreprises privées cherchent à récupérer et utiliser ces données car ce serait du recel de données volées. Ce sont plutôt les pirates dont il faut avoir peur, qui seraient tentés de prendre le contrôle de certains comptes, et se faire passer pour vous, donc faire du vol d'identité. Ce sont des choses extrêmement sérieuses et qui peuvent être très impactantes."

Une interview de Cédric Mané.