Le travail en journée bien développé dans l'Ouest

23 novembre 2017 à 6h08 par Dolorès CHARLES

Reportage sur les entreprises de propreté qui favorisent le travail en journée et en continu des salariés, souvent des femmes à Nantes et dans l'Ouest.

HIT WEST
Crédit : Nantes

Organisées par la branche professionnelle de la propreté, les Rencontres nationales du travail en journée avaient lieu hier à Nantes. Et ce n’est pas un hasard : depuis une dizaine d’années, le Département de Loire-Atlantique, la ville de Nantes, la métropole travaillent de concert avec les entreprises de propreté qui favorisent le travail en journée et en continu des salariés, souvent des femmes. Parmi les entreprises précurseures : ADC Propreté. Philippe Fieux est le dirigeant de l’entreprise nantaise, et il explique à Charlotte David pourquoi il a choisi le travail en journée pour ses salarié.e.s, et les avantages que cela représente.

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« Le point de départ, c’est quand même les salariées, qui ont à gérer les gardes d’enfants, les transports en commun qui circulent pas à deux heures du matin, ni à quatre heures, et l’envie de leur proposer quelque chose de plus confortable, pour exercer leur activité. C’est moins de turn over, plus de fidélisation. Pour le client qui achète, ça nécessite un peu d’organisation, ce qui peut être un frein, donc il faut lui montrer que ce qui lui va gagner, c’est une visibilité de la prestation. Et pour l’usager des locaux, il a une relation de proximité avec celui qui vient faire les prestations. Je sais qui est venu dans mon espace de travail personnel. C’est tout bénéfice pour tout le monde ».

Le témoignage de Clarisse Selembi

Clarisse a démissionné d’un emploi où elle travaillait en horaires décalés, et qui ne lui permettaient pas de voir suffisamment ses enfants, pour rejoindre l’entreprise ADC Propreté. Résultat, cela lui a changé la vie.

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« Avant, je travaillais très tôt le matin, à 5 heures. Je finissais à 7 ou 8 heures, et le soir, on commençait à 16 -17 heures pour finir à 20-21 heures. Mais depuis que j’ai commencé à travailler dans la journée, ça va. Au travail, maintenant, les clients, on les croise. Quand ils nous voient, ce n’est plus pareil. On discute avec eux, on dit bonjour, des fois, il y en a même qui deviennent presque comme des amis ! Ils ne réagissent pas comme avant. Avant, ils nous voyaient pas, et maintenant, quand ils nous voient, ça change tout. Avant, les bureaux étaient sales, et maintenant, ils font attention à ce qu’ils font dans les bureaux. Quand on met un nom sur un visage, ça change tout. Il y a du respect ».

Les entreprises privées s’y sont également mises, notamment celles qui sont engagées dans des démarches de responsabilité sociale des entreprises. C’est le cas de l’agence de communication nantaise Liner Communication, dirigée par Dominique Houbron, interrogé par Charlotte David.

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« La cohabitation se passe bien : elles viennent de 8 à 9 heures, et nous, le démarrage de l’agence, c’est 8h30, donc il y a une demi-heure en commun, c’est très light. Le modèle a changé, pour nous, c’est surtout une explication en interne. De voir des personnes de nettoyage dans nos bureaux en journée, c’est un petit peu difficile. Mais ils ont tous bien compris, et tout le monde joue le jeu. Avant, ça se faisait la nuit, on les voyait pas, c’était des femmes de l’ombre. Aujourd’hui, on les voit, il y a un respect. Ce sont des êtres humains, comme nous, nos salariés. Et il y a une vie après le travail, pour elles aussi ».

Le monde de la propreté représente plus de 500 000 emplois dans toute la France, occupés par des femmes dans les 2/3 des cas, à temps partiel le plus souvent. En France, c’est dans l’Ouest, en Pays de la Loire et Bretagne, que le travail en journée est le plus développé.