Le prélèvement à la source : C’est parti !

4 janvier 2019 à 8h49 par Emilie PLANTARD

Entrée en vigueur le 1er janvier 2019, la mesure phare du mandat Macron suscite de nombreuses interrogations. Dès le 2 janvier, le site internet des impôts enregistrait près de 800.000 connexions.

HIT WEST
Les centres des Finances publiques connaissent une affluence exceptionnelle
Crédit : Hit West

"Pas de panique !" C’est le mot d’ordre de la direction des Finances publiques des Pays-de-la-Loire au lendemain de l’application du prélèvement à la source. La plate-forme téléphonique a été prise d’assaut et les centres des impôts ont connu une forte affluence, signe que les gens s’inquiètent. Et il y a quand même de quoi. Le taux d’imposition étant basé sur la situation fiscale de 2017, il est nécessaire de signaler à l’administration tout changement intervenu en 2018. Sans toutefois se précipiter, précise l’administrateur général chargé de la fiscalité en Pays-de-la-Loire, Didier Bianchini.

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« Moi mon conseil c’est de ne pas s’affoler. On a des usagers qui dès hier, et encore ce matin et cet après-midi, se précipitent pour signaler des changements de situation. Quand ce sont des changements qui ne vont pas avoir de conséquences sur l’impôt -  Ils étaient non-imposables et compte tenu de leurs changements ils  vont rester non-imposables - Entre nous, il n’y a aucune urgence.  De même que lorsqu’ il y a une augmentation de revenus, ça va avoir une incidence sur le prélèvement. On n’est pas non plus obligé de le faire tout de suite, si on ne le fait pas au mois de janvier, on le fera au mois de février ou au mois de mars. Les seules urgences véritablement c’est quand le prélèvement à la source quand il a été calculé entraîne une surimposition.  Là on peut comprendre que les usagers manifestent une certaine impatience pour signaler un changement de situation qui va entraîner une baisse du prélèvement à la source. »

Une régularisation chaque été

De nombreux contribuables vont devoir ainsi contacter le trésor public pour déclarer un changement de situation. Naissance, mariage, perte d’emploi, augmentation de salaire… Ces détails influencent plus ou moins le taux d’imposition de chacun et donc désormais, le montant en bas de la fiche de paie. Comptez environ un mois avant de voir les effets de chaque modification. Il n’y a toutefois aucune obligation de votre part. l’Etat procèdera de toute façon à une régularisation de chaque situation après la déclaration de revenus en mai de chaque année. La première concernera les revenus de 2019 et n’interviendra donc qu’en 2020.

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« Au cours de l’été 2019, il n’y aura pas de régularisation de trop ou pas assez payé. En revanche à partir de l’année prochaine, tous les étés entre août et septembre,  il y aura une régularisation de l’impôt tel qu’il est dû, comparé à l’ensemble des prélèvements opérés du 1er janvier au 31 décembre de l’année précédente  pour savoir si les usagers, par rapport à leur situation fiscale, si avec le mécanisme ordinaire de prélèvement fiscale, ils ont trop payé ou pas assez payé. »

Du crédit d’impôt dès janvier

Les premiers à être impactés par la réforme sont les retraités dont les pensions de retraites ont été versées dès le 2 janvier. Viendront ensuite les bénéficiaires de l’allocation chômage puis les salariés et fonctionnaires, qui toucheront leurs salaires dès le 25 janvier.  Quant aux 8 millions de contribuables concernés par le crédit d’impôt, ils percevront 60% de la somme dès le 15 janvier.

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« Normalement le crédit d’impôt aurait dû être imputés ou remboursé sur l’impôt sur le revenu une fois qu’il avait été calculé c'est-à-dire à l’été 2019. Donc le gouvernement n’a pas souhaité que ce soit les contribuables qui aient les conséquences négatives d’une telle option en trésorerie donc il a choisi l’option inverse, de leur accorder un avantage et de leur accorder  60% du montant du crédit d’impôt le 15 janvier. Alors ce crédit d’impôt on l’a calculé d’après les dépenses ouvrant droit à crédit d’impôt réalisées en 2017. « 

Ce premier mois s’annonce donc chargé et les guichets des centres d’impôts devraient connaître une affluence exceptionnelle. Du côté des Finances publiques, on est confiants et prêts à répondre à toutes les interrogations. Gerard Darmalin, ministre de l'action et des comptes publiques, prédit même dans un communiqué que  "d’ici peu", on se demandera "comment il était possible de payer l’impôt autrement."