Le breton de l'école maternelle à l'Université de Nantes ?

29 avril 2021 à 4h14 - Modifié : 13 octobre 2021 à 10h34 par Dolorès CHARLES

HIT WEST
Crédit : pixabay

De plus en plus d'enfants apprennent le breton en classe à Nantes, et un collectif demande le retour du breton à l'Université. Ce collectif a rendez-vous aujourd'hui sur le campus, avant un autre rendez-vous en mairie en mai.

Il y a 20 ans, 200 enfants apprenaient le breton dans les écoles nantaises. La barre des 500 a été franchie à la dernière rentrée, et les militants de la culture bretonne en veulent 1.000 pour les années à venir. La loi relative à la protection des langues régionales va dans ce sens. Pour satisfaire les parents, il existe trois réseaux : le Diwan où l'on parle tout le temps breton en classe, c’est 100% en immersion, et puis les écoles privées et publiques où le breton est parlé la moitié du temps. Barbara Le Palmec qui enseigne à la maternelle de l'école Camille-Claudel, au micro de Cédric Mané.

Barbara Le Palmec

"On respecte la parité horaire, donc 50/50, après c'est la liberté pédagogique de l'enseignant, arranger les enseignements dans la journée, certains font matin le breton et français l'après-midi, d'autres choisissent des disciplines spécifiques, l'idée est d'enseigner toutes les disciplines en breton au moins dans l'année. On suit les textes et la parité horaire, mais on s'arrange comme on peut et comme on le souhaite".

Au-delà de l'apprentissage du breton, il est démontré que le bilinguisme précoce est de toute façon une bonne chose pour un enfant.

Barbara Le Palmec

"Au niveau des langues étrangères et des futurs apprentissages, que ce soit anglais, espagnol ou allemand, ça aide à la base d'avoir ce bilinguisme précoce, c'est beaucoup plus facile pour les enfants qui ont appris deux langues très petits, d'acquérir de nouvelles connaissances par la suite".

Pour enseigner il faut des enseignants…

Des formations de six à neuf mois sont données à l'université de Nantes, et cela n'a pas toujours été le cas explique Visant Roué, directeur du pôle étude et développement de l'office de la langue bretonne :

Visant Roue

"Dans l'enseignement public, le nombre d'enseignants a doublé, et on a aussi besoin de processus de formation plus étendus, en ce sens la réouverture d'un cursus de breton à l'université de Nantes est très important. Le breton y était enseigné dès les années 70 et jusqu'en 2004... et le fait qu'il n'y a pas d'offre à Nantes, alors qu'il y en a en Angleterre et au Canada est un manque, c'est en effet quelque chose dont on a besoin".

Pour le retour du breton à l'Université

Le Collectif pour l’Enseignement en Breton dans les Ecoles Publiques de Loire-Atlantique -CEBEP44- a rendez-vous ce jeudi avec des membres de l’Université de Nantes pour demander le retour du breton à l’Université, en ouvrant un cursus de langue bretonne au sein des Unités de formation et de recherche, et au sein de l’INSPE, pour la formation des futurs enseignants bilingues breton.

La délégation sera composée de Guillaume Pichard, représentant Snuipp Fsu44, collectif CEBEP44, Judith Castel, représentante Divyezh Breizh, Visant Roue de l'établissement public "Office Public de la Langue Bretonne", et Florian Le Teuff, adjoint à la Maire de Nantes, en charge des enjeux bretons et conseiller métropolitain.