Lactalis : les excuses du PDG aux familles

2 février 2018 à 16h43 par Katell LAGRE

HIT WEST

Le PDG de Lactalis a adressé pour la première fois ses excuses aux familles des victimes du lait infantile contaminé à la salmonelle. Il l'a fait dans une lettre ouverte diffusée aujourd’hui sur le site du groupe laitier ..

« JE M’ETAIS ENGAGÉ À COMMUNIQUER TOUS LES RÉSULTATS DE NOS INVESTIGATIONS ENTREPRISES DEPUIS DE NOMBREUSES SEMAINES. CE TEMPS EST DÉSORMAIS ARRIVÉ.

Le site de Craon dispose de deux tours de séchage, il est désormais avéré que le foyer de cette contamination a été identifié au pied de la Tour numéro 1, avant de se disséminer de manière éparse à l’ensemble de celle-ci. La contamination est sporadique mais étendue sur plusieurs mois, et de manière suffisante pour présenter des risques à plusieurs endroits de cette Tour.

L’accident s’explique par des périodes de travaux successives à partir du début 2017, lors du démontage de cloisons et de la réfection des sols dans le bâtiment.

Nos investigations nous conduisent à conclure que la Salmonelle Agona a été « libérée » par ces travaux et s’est développée dans plusieurs endroits de la Tour 1, en dépit de plans de contrôle et de confinement des espaces en travaux.

Nous sommes également aujourd’hui en mesure de confirmer que la souche Salmonella Agona à l’origine de la contamination de 2017 est bien la même qu’en 2005. En effet, les résultats de nos investigations aujourd’hui convergent et attestent de la présence de la bactérie dans les infrastructures de la Tour numéro 1, de manière confinée, sans se développer du fait des barrières sanitaires et procédures mises en place.

Jusqu’aux alertes du 1er décembre, nous ignorions la contamination de certains des produits fabriqués à Craon. Nos contrôles renforcés depuis cette date et nos investigations pour comprendre les causes révèlent que notre plan de contrôle doit être amélioré. Conformément aux engagements pris il y a quelques semaines, nous présenterons un plan d’actions, et ce de manière très rapide, auprès des Autorités concernées.

Cet engagement nécessaire de notre part ne doit pas masquer une réalité : nous avons fait réaliser en 2017 plus de 16 000 analyses sur les produits finis, qui se sont tous avérées conformes. Ces analyses effectuées par un laboratoire extérieur posent donc la question de leur efficacité.

J’ai donc pris la décision de cesser l’activité de la Tour 1. Décision prise en mesurant son impact social.

Dans les prochaines semaines, nous allons partager avec les Autorités un plan de redémarrage de la Tour numéro 2 et des lignes de conditionnement. En parallèle, je travaille dès à présent à un projet de construction d’une nouvelle installation.

Je souhaite, enfin, adresser plusieurs messages :

Auprès des familles concernées et de nos consommateurs tout d’abord : je vous présente mes plus sincères excuses. Toute l’entreprise, moi le premier, sommes mobilisés vers un objectif commun : réparer et améliorer ce qui doit nécessairement l’être et restaurer la confiance entre vous et nous. Cette confiance, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour la rétablir : le chemin sera long mais nous y parviendrons, j’en suis persuadé.

Sur le plan social concernant le site de Craon, nous ferons tout ce qui est nécessaire pour que les salariés concernés puissent bénéficier d’une proposition de mobilité dans l’un des sept sites industriels et logistiques du Groupe situés dans un rayon de 50 km.

Enfin, je tiens à saluer la responsabilité et le soutien de nos Instances Représentatives du Personnel, la mobilisation et l’engagement de l’ensemble des collaborateurs du Groupe, des salariés du site de Craon pendant une période de plusieurs semaines de traitement médiatique, qui a profondément impacté la plupart de nos collaborateurs. »

Emmanuel Besnier, Président Directeur Général du Groupe Lactalis

37 bébés ont été victimes de salmonellose en France, ainsi qu’un en Espagne et un autre probable en Grèce.

Nouvelles mesures de chômage partiel à Craon ...

Emmanuel Besnier veut aussi rassurer les salariés de l’usine de Craon alors que la préfecture de la Mayenne accorde une nouvelle période de chômage partiel.
250 salariés sont concernés. Des salariés qui pourront bénéficier d'une proposition de mobilité dans un rayon de 50 km.