La Ville de Nantes remet un million pour la culture

22 février 2021 à 19h52 - Modifié : 13 octobre 2021 à 10h34 par Dolorès CHARLES

HIT WEST
Pierre Roba (La Tribouille) - Aymeric Seassau (adjoint) et Johanna Rolland (maire) et Olivier Colin
Crédit : Cédric Mané (Hit West)

Après avoir débloqué un fonds de soutien de 1 million d'euros au printemps dernier, Nantes lance des mesures d'urgence pour continuer à faire vivre la relation des Nantais-es à la vie culturelle et préserver la diversité du tissu créatif. Reportage de Cédric Mané.

Après le million d’euros pour soutenir les acteurs culturels de la ville l’an passé, lors du premier confinement lié au coronavirus, les compagnies de théâtre, de musique etc. vont se partager la même somme en 2021, soit un million d'euros, pour fonctionner. Une cellule de veille doit organiser la distribution des aides. 450.000 euros iront en soutien à la création et au maintien de l’emploi, 200.000 euros seront distribués à dix compagnies de théâtre, et 350.000 euros pour la création "hors les murs", vers les écoles et les structures d'accueil de personnes âgées. Pour ce faire, une cellule de veille sera mise en route. Objectif : rassembler les acteurs et identifier les besoins pour bien distribuer les fonds.

Aymeric Seassau, adjoint à la culture à la mairie de Nantes.

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"Ça nécessite une mobilisation collective, d’où cette cellule de veille qui va organiser cette relance, identifier les besoins de toutes les structures, y compris les plus modestes en nombre de personnes qui s’occupent d’un événement. On va faire un premier tour de table, on a réuni les organisations professionnelles, les théâtres, les scènes nationales, les salariés… Avec elles et eux on va déterminer un tour de table où chacun aura sa place. On ne veut laisser personne au bord de la route ».

Personne sur le bord de la route y compris le public : pour permettre à la culture d’aller « hors les murs » de ses théâtres et salles de concert, une partie du million d’euros d’aide va être orientée vers trois publics privés de spectacles : les scolaires, les étudiants et les personnes âgées. L’idée est que les représentations iraient vers ces publics, et non l’inverse. Les spectacles seraient donc joués dans les écoles ou les EHPAD, ou encore les restaurants intergénérationnels.

Un dossier "simple" à remplir

Pour aller chercher ce soutien, les compagnies devront remplir des dossiers. Là aussi, la crainte de l’usine à gaz est réelle, pour des artistes qui veulent passer plus de temps à créer et moins à remplir des dossiers. Pierre Roba est président d’une compagnie de théâtre nantaise, La Tribouille, qui a bénéficié de l’aide en 2020, et au-delà de l’aide financière il apprécie que le soutien avance vite et bien.

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« Les services ont accepté d’être bousculés. On n’a pas les logiciels par rapport à ce qu’il se passe, donc il faut inventer de nouvelles façons de se parler pour réagir beaucoup plus vite. Il faut aussi faire attention de ne pas trouver des solutions qui seraient des usines à gaz... Il faut à la fois une grande réactivité, et prendre le temps de vérifier si les choses sont tenables et acceptables. Il a fallu régulièrement se parler très directement, et les dossiers on les faisait beaucoup plus vite... en acceptant de la part des services, comme de nous de dire « on verra » aussi."

Une soupape de sécurité

Olivier Colin dirige le Théâtre Beaulieu et l’association des théâtres nantais. Il fait partie de cette dizaine de théâtres privés qui vont bénéficier d’une aide de 200.000 euros à partager entre tous.

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« On n’a pas vocation à demander des aides, on est des structures privées, ça fait quinze ans que le Théâtre Beaulieu existe, on vit sans aucune subvention... Là c’était très critique. La soupape de sécurité va aider les théâtres privés à payer tout ce qu’il y a à payer... Je suis en train de construire un théâtre sur l’île de Nantes, si je pars avec un déficit ça va être une catastrophe. Cette aide est vraiment la bienvenue ».

Pour signaler leur création en cours et l’état d’avancement de leur reprise, les compagnies peuvent s’inscrire sur une rubrique dédiée sur le www.metropole.nantes.fr 
Par ailleurs, la ville annonce la gratuité de l’accès au réseau de médiathèques et bibliothèques à partir de mai prochain.